Le blog

Fabien Granjon, fracture numérique et approches plurielles

Parmi les chercheurs français travaillant sur la fracture numérique... ou plus exactement les fractures numériques, le nom de Fabien Granjon est invariablement à retenir. S'il est plus connu pour ses écrits sur la militance à l'heure des réseaux dès les années 90, Fabien Granjon (sociologue au sein du laboratoire Sociologie des usages et traitement statistique de l'information Susi de France Télécom Recherche & Développement) a ensuite exploré les fractures numériques avec une vision critique marquée par un rappel de l'historicité du concept tout en dégageant des pistes de réflexion qui ne sont absolument pas des potions magiques mais évoquant des possibles ; une approche raisonnée et plurielle.

A chaque travailleur social, animateur d'EPN, etc. ensuite,  et selon son expérience professionnelle, ses compétences, sa réalité professionnelle et son ressenti d'y trouver quelque intérêt. Donc, ne vous attendez pas à des recettes toutes faites (ce n'est d'ailleurs pas l'objectif de travaux en sociologie) mais une réflexion englobante sans être globalisatrice, bref pour dresser des perspectives ; des articles malheureusement toujours d'actualité :

Ce papier scientifique tient lieu de repère dans la notion de fracture numérique en présentant un panorama des approches du concept : "Les sociologies de la fracture numérique. Premiers jalons critiques pour une revue de la littérature" (Questions de communication, n° 7, Presses Universitaires de Metz, Metz, novembre 2004) :
"Chercher à s'intéresser aux modalités effectives d'usages est sans doute la meilleure manière de cerner au mieux la réalité de « l'internet pour tous », que l'on essaie de nous vendre comme étant un développement naturel du progrès technique et par-là même, selon un schéma causal déterministe, du progrès social."

Ce texte est à poursuivre par la lecture de l'article (en pdf) : "Une approche critique de la fracture numérique. Champ de l'Internet, pratiques télématiques et classes populaires" (Cahier de Recherche, Marsouin, Brest, janvier 2005) où Fabien Granjon se questionne sur la problématique de l'appropriation et des usages de l'Internet. Il déconstruit ainsi des concepts de fracture numérique comme celui-ci, par exemple :
"Disposer des infrastructures, des compétences minimum et construire des répertoires d'usages stables ne sauraient être présentés comme les signes explicites d'un dépassement de la fracture numérique. Car celle-ci ne recouvre pas seulement l'exclusion, le non usage ou la pratique indigente mais étend son spectre jusqu'à la "mal-inclusion", c'est-à-dire le développement d'usages parfois élaborés sur le plan des manipulations mais ne permettant pas pour autant de négocier une position sociale valorisante au sein des univers sociaux fréquentés (des champs mais aussi d'autres sphères d'activités comme la famille). Dans cette perspective, la fracture numérique est d'abord l'expression particulière, dans un champ donné (celui de la production des biens télématiques), de l'existence d'une asymétrie prononcée quant aux positions occupées par les agents dans ce champ. Consécutivement, elle est donc aussi un symptôme révélant une déficience plus ou moins lourde en un certain type de capital (technique), de plus en plus important au sein de nos sociétés technologiquement avancées et concourant au cantonnement des agents les moins bien dotés dans des positions de dominés, quels que soient les univers privilégiés de leurs investissements."

"Comment résorber la fracture numérique ?" (Cahiers français n°314, "La société française et ses fractures", mai-juin 2003. Ed. Documentation Française) :
"La rhétorique du progrès technologique résume les problèmes de formation à ceux d'une alphabétisation informatique, sans même se poser la question des conditions nécessaires de l'acquisition d'un savoir-faire technique, alors que l'appropriation des contenus télématiques soulève la question bien plus vaste du capital social, scolaire ou culturel et en appelle immédiatement une autre, encore plus fondamentale, portant sur les positions sociales et les rapports de production. Car la "fracture numérique" devrait également être considérée "dans son sens le plus large comme la différence qui existe entre usagers dans la [...] capacité de contribuer à la production de connaissances et de sens véhiculée sur internet...""

Enfin, ce document en pdf "De quelques éléments programmatiques pour une sociologie critique des usages sociaux des TIC" (Intervention au sein de la journée d'étude organisée par le LARES-Université de Rennes 2, sous la direction de Smaïl Hadj-Ali : les rapports société-technique du point de vue des sciences de l'homme et de la société, mai 2004) où Fabien Granjon s'interroge en conclusion sur le fossé numérique :
"À l'heure où la "fracture numérique" nous est présentée comme la nouvelle inégalité (caractéristique des sociétés rentrées dans l'ère de "l'information" ou de "la connaissance") qu'il est nécessaire d'endiguer au plus vite sous peine de voir se creuser la "fracture sociale" et où une large part des analyses posées relèvent de « discours officiels » ou bien d'une recherche administrative cadrée par un pragmatisme dont l'impératif opératoire tient lieu de nouveaux critères de scientificité, une des tâches de cette sociologie critique des usages sociaux des TIC serait par exemple de questionner la façon dont les "subjectivités" des usagers travaillent et structurent leurs usages d'Internet ainsi que la manière dont celui-ci déplace leurs modes de "construction de soi" liés à leurs conditions objectives d'existence (la quotidienneté dans sa relation au travail et hors travail). Si, comme sembleraient l'indiquer certains écrits, le réseau des réseaux contribue à l'autonomisation des pratiques sociales dans leur double composante culturelle (e.g. les goûts) et sociabilitaire (variabilité des interactions interindividuelles), les potentialités ouvertes par celui-ci sont-elles pleinement actualisées par tous les utilisateurs ?"

Tags : fracture-numérique - sensibilisation

Technologie et pauvreté

Lu dans la lettre EMERIT de juin 2008 (Expériences de Médiation et d'Evaluation dans la Recherche et l'Innovation Technologique éditée par la FTU), il apparaît que l'inclusion numérique est un processus graduel qui demande à franchir une série de seuils :
  • Le premier seuil consiste à être au courant de ce qui se passe dans l'univers des TIC : de nombreux témoignages expriment combien il est difficile de se représenter ce qu'on peut faire avec les TIC ainsi que de savoir comment les acheter bon marché et comment se faire aider.
  • Le deuxième seuil est de trouver une motivation : vaincre sa peur des TIC, réaliser une envie, tisser du réseau de relations, tout cela contribue à donner un intérêt à faire ses premiers pas dans l'univers numérique.
  • Le troisième seuil concerne les pressions sociales : la pression sociale sur les non-utilisateurs d'Internet est durement ressentie surtout quand elle provient des enfants qui se familiarisent avec les TIC à l'école mais qui n'en disposent pas à la maison. Cette pression se manifeste également dans la relation avec l'administration, les banques, la recherche d'emploi, la publicité, etc...
  • Le quatrième seuil est celui du coût : quand on a de faibles revenus, s'équiper c'est souvent s'endetter. Outre le prix élevé des abonnements Internet, les ménages pauvres sont sensibles aux nombreux coûts cachés des TIC : consommables, réparations, sécurité, etc...
  • Le cinquième seuil est celui de la complexité des TIC : les milieux pauvres combinent plusieurs handicaps : un faible niveau de scolarité, un illetrisme important et une expérience négative des formes traditionnelles d'enseignement et de formation.

Il est donc nécessaire d'axer notre démarche dans la lutte contre la fracture numérique sur l'aide à l'acquisition matérielle des TIC, à repenser notre enseignement en palliant les déficits de compétences de base (notamment la lecture) et en allégant la pression sociale en leur facilitant l'accès aux différents services (administratifs et autres).

Tags : fracture-numérique - intégration-sociale - public précarisé

Face Your Manga, 12Seconds et Rébus automatique comme agréments pédagogiques

Pour agrémenter vos présentations d'EPN, jouer avec les enfants et les adultes qui apprennent l'informatique pour éprouver un réel plaisir à apprendre, quelques idées sont les bienvenues afin de trouver quelques agréments pédagogiques :

Rébus Automatique et Devinette

Rébus-O-Matic : la machine à faire des rébus en ayant indiqué un texte dans un champ libre vous aidera à mettre en forme des propos avec malice et de façon imagée. Ce service est appelée "Moulinette"... Après avoir mentionné ses mots ou sa phrase, il suffit de cliquer sur le bouton "Abracadabra" pour que le rébus apparaisse (en 3 tailles d'images : petites, moyennes ou grandes). On peut même envoyer son "résultat" par courrier électronique. A noter que le même site propose des devinettes de rébus.

Face Your Manga : dessiner un avatar

La folie du moment sur Internet porte un nom : Face Your Manga. Disponible dans ses explications en Anglais et en Italien, Face Your Manga vous donne la possibilité de créer en ligne un visage comme avatar. Une fois votre oeuvre créée, elle vous est envoyée par email. Votre avatar est alors exportable sur Live?Messenger (MSN), ?Skype, ?AIM,? Yahoo! Messenger, ?ICQ, ?MySpace, Twitter... Mais rien n'empêche de créer des visages de manga et des avatars pour illustrer des documents... En effet, l'expression des visages et des mains est possible sur Face Your Manga. Près de 400 000 Face Your Manga avatars ont été créés en quelques jours.

12Seconds.tv : s'exprimer en vidéo en 12 secondes

Que peut-on dire en 12 secondes et en vidéo ? C'est le challenge du nouveau service en ligne 12seconds.tv qui vous propose de créer et de mettre en ligne des vidéos n'excédant pas 12 secondes. On peut facilement imaginer et organiser des jeux de questions/réponses (devinettes, quiz) sur cette plateforme où les vidéos sont partageables et exportables sur n'importe quel site Internet.

Tags : image - langues - pédagogie - web-2.0

Appels à projets Internet de la Région Wallonne à l'attention des communes afin de favoriser l'emploi des langues au sein des services administratifs rendus à la population

Nous relayons ici l'appel à projets que viennent de lancer conjointement le Ministre-Président Rudy Demotte et le Ministre des Affaires intérieures Philippe Courard à destination des 262 communes wallonnes afin de favoriser l'emploi des langues au sein des services administratifs rendus à la population.

Cet appel est consultable en ligne à cette adresse. Chaque administration communale a en outre reçu un courrier sur cet appel à projets spécifique. Date butoir de restitution des candidatures : le 15 octobre 2008.

"De tout temps, le territoire de la Wallonie a été un carrefour où des peuples et des civilisations se sont rencontrés, croisés et enrichis mutuellement ; depuis toujours la Wallonie est une terre d'accueil et d'ouverture.

Rudy Demotte et Philippe Courard sont convaincus que la Wallonie doit continuer à s'affirmer dans la diversité et le respect ; qu'elle doit rester une région accueillante qui fait preuve de considération à l'égard des populations qui vivent sur son territoire quelle que soit la langue qu'elles parlent.

Les deux Ministres du Gouvernement wallon pensent qu'il est nécessaire d'amplifier le message d'une administration plus proche et accessible pour le plus grand nombre.

Aujourd'hui, le premier contact des citoyens avec l'administration communale se fait souvent par le biais du site internet de la commune ou de la ville : ne fut-ce que pour connaître l'adresse, le numéro de téléphone, ou les heures d'ouverture d'un service, l'endroit où se trouve le parc à conteneurs le plus proche,...

De nombreuses communes offrent aussi la possibilité de commander ou de remplir des documents administratifs à partir de leur site web.

Internet joue donc un rôle de plus en plus important dans les relations entre les habitants d'une commune et leur administration et constitue sans aucun doute un important instrument de simplification administrative.

Partant de ces constats, Rudy Demotte et Philippe Courard lancent un appel à projets qui s'adresse aux communes qui s'engagent, au travers du développement ou de l'amplification de la traduction de leur site internet, dans une démarche  d'ouverture aux autres langues nationales (le néerlandais et l'allemand) ou à l'anglais.

Toutes ces initiatives s'inscrivent bien entendu dans le cadre fixé par les législations régissant l'emploi des langues.

I. BUDGET

Un budget global de 700.000EUR reparti sur l'année 2008 est affecté à cet appel à projets.

Une subvention maximale de 25.000 EUR par commune pourra être accordée sur base du projet rentré par la commune.

II. INTERVENTION DE LA REGION WALLONNE


Pourront être prises en charge, les dépenses relatives au développement du site internet et d'outils en ligne, notamment :
  • Traduction complète ou partielle du site internet communal,
  • Mise à disposition de formulaires électroniques traduits,
  • Aide en ligne et dans une autre langue nationale ou en anglais afin de compléter certains formulaires,
  • Helpdesk multilingue,
  • Mise en place d'un forum (Question/Réponses) dans une autre langue,
  • Rubrique "Foire aux questions" multilingue,
  • Diffusion d'une newsletter/lettre d'information dans une autre langue,
  • Fiches explicatives de règlements communaux dans une autre langue...

III. SELECTION

Les projets déposés seront soumis à un comité de sélection qui prendra en compte la qualité de présentation du dossier de candidature (clarté et cohérence du dossier de candidature, adéquation par rapport aux objectifs de l'appel à projets, capacité de la commune à mener à bien le projet et à assurer sa pérennisation...).

IV. DISPOSITIONS FINALES

Sous peine d'exclusion, les communes sont invitéss à faire parvenir leur projet en 3 exemplaires à la:
Direction générale des Pouvoirs Locaux
Division des Communes
rue Van Opré 95
5100 JAMBES

pour le  15 octobre 2008 au plus tard.

Un seul dossier de candidature par commune pourra être proposé.

Pour tout renseignement concernant cette opération, vous pouvez contacter Ludovic Marchal à l'adresse suivante l.marchal@mrw.wallonie.be

Précision pour les EPN communaux

Les EPN communaux peuvent répondre à cet appel à projets à condition que la demande soit relayée par le Collège communal. On peut tout à fait proposer un projet où l'EPN est associé à la démarche de l'appel à projets et/ou intégré au long cours à cet "emploi des langues" dans un contexte d'apprentissage avec donc une aide concrète et effective des publics pour la création d'un forum multilingue, la traduction du site Internet existant, le lancement d'une newsletter...

Tags : appel-à-projets - EPN - Internet - langues - région-wallonne

OpenSpell, un logiciel libre pour apprendre des langues

En Afrique du Sud, il existe 11 langues officielles. Comment s'y familiariser ? Comment les apprendre et donner le goût aux enfants de les découvrir ?

Des chercheurs l'Institut Mereka du CSIR de Prétoria (Council for Scientific and Industrial Research) ont eu l'idée d'élaborer OpenSpell, un logiciel ludique et pédagogique à destination des enfants défavorisés pour faciliter l'apprentissage de ces 11 langues : Afrikaans, Ndedele, Sepedi, Swati, Xhosa, Zulu, Sesotho, Tshivenda, Setswana, Xitsonga et Anglais.

OpenSpell est un logiciel libre dont la version Sud-Africaine est téléchargeable gracieusement. Son principe : chaque enfant est invité à écouter des séquences parlées (et épelées) des différentes langues proposées avant de les écrire ou de les dire. Le but : écrire des mots simples et les apprendre pour les réutiliser au quotidien.

L'interface est adaptée à un public jeune avec des images et des couleurs. Le logiciel propose 3 niveaux de difficulté 'débutant, niveau 1 et niveau 2). Aujourd'hui, OpenSpell va plus loin avec une version en Wolof (parlé au Sénégal), en Arabe et aussi en Français.

Pour plus d'information sur OpenSpell, consultez le wiki officiel du logiciel.

Tags : Afrique - alphabétisation - langues - logiciel-libre

Apprendre le wallon : dictionnaire, grammaire, Wikipédia, Google

Si le Wallon se lit et se dit, Internet regorge de ressources pour le rendre disponible auprès des publics des EPN. Cultivons les particularités de la Belgique et un patrimoine vivant. Le Wallon est bien plus qu'une langue régionale, c'est une Culture. Voici quelques liens à faire connaître à vos usagers et aussi à utiliser pour monter des activités et animations à dominante linguistique :

 Dictionnaire Wallon, lexique Wallon et Wikipédia en Wallon

Un site Internet uniquement en Wallon ; ça vous dit ? Rendez-vous sur Lucyin Walon qui présente une bibliographie de 500 et quelques lexiques wallon-français et pointe vers Li "Ptit Larousse" do walon (Le Petit Larousse du Wallon), Li fond di dnêye Diccionaire di Tot l' Walon (un Dictionnaire français-Wallon avec module de recherche et définitions en Wallon refondu, traduction en français) et Wikipédia en Wallon (on vous en avait déjà parlé ici!).

Cette page de Lexilogos recense différents dictionnaires et lexiques en Wallon : à Forrières, Liège, en Wallo-Picard, en parcourant les dictons météo, et même un vocabulaire du football... La cyber-gazette Wallonne L'Arsouye a développé plusieurs ressources sur la langue : mots au quotidien, écriture, orthographe et prononciation en Wallon. En bref, Fugitif.net a compilé quelques mos et locutions wallonnes.

Parmi les raretés disponibles sur Internet, la bibliothèque numérique de la Bibliothèque Nationale de France Gallica propose la consultation et le téléchargement d'un ouvrage de 1858 édité à Neufchâteau : le "Dictionnaire Wallon-Français à l'usage des habitants de la Province du Luxembourg et des contrées voisines" par J.-B. Dasnoy.

Grammaire du Wallon et conjugaison du Wallon

Apprenez la grammaire du Wallon avec Li Ptite Croejhete (le Petit Manuel de Grammaire Wallonne de Lorint Hendschel) à compléter par Li Croejhete Walone (Contribution à une grammaire de la langue wallonne du même auteur) sans oublier Tåvleas d' codjowaedje do walon (tableaux de conjugaison du Wallon).

Google en Wallon : Gôgueule

Et pour les irréductibles, Google en Wallon, ça existe et cela s'appelle Gôgueule! Bonne recherche!

Tags : alphabétisation - langues - Wallonie

Dossier fracture numérique et fracture territoriale

Dans le cadre du développement de Ludigo ("un système de cartographie comportementale dynamique qui accompagne le déplacement du marcheur dans un territoire donné"), l'entreprise française Le Hub propose nouvellement un dossier sur la réalité et le devenir de la lutte contre la fracture numérique sous un prisme avant tout géographique : "Fracture territoriale, fracture numérique : Enjeux et perspectives pour les métropoles contemporaines" présentant plusieurs articles pour réfléchir, agir concrètement, identifier et connaître des projets en cours qui visent à ce que l'exclusion numérique ne soit pas une fatalité. En complément, on trouvera une bibliographie sommaire. Ces pages mêlent les propos de chercheurs de référence, de praticiens (dont des EPN) et d'un élu (Michel Briand, Brest).

Une sélection d'articles de ce dossier qui ont éveillé notre intérêt :

Introduction du dossier par Antoine Cochain : Tour d'horizon des enjeux et perspectives que recouvre aujourd'hui cette "fracture numérique",

"De la notion de fracture numérique à celle de trajectoires numériques" par les chercheurs Alain Rallet et FabriceRochelandet : Un essai de définition de la fracture numérique sous un angle volontairement économique. Les deux auteurs établissent un état des lieux à partir de la littérature scientifique puis ils examinent les problèmes posés selon l'échelle géographique considérée,

"Dualité du territoire urbain sous l'angle de l'accès aux TIC. Fiche de lecture de l'ouvrage de Mark Reinhard" par Antoine Cochain. La fracture numérique vu sous l'angle de la dimension territoriale des inégalités entre celles et ceux qui ont les moyens d'une intégration via le monde des TIC d'une part, celles et ceux qui ne l'ont pas de l'autre. Existe-t-il des liens de causalité entre intégration ou exclusion "numériques" et intégration ou exclusion sociale ?

"La ville et l'appropriation sociale des cultures numériques. Eléments d'une politique publique ouverte et en réseau" par Michel Briand, Elu à Brest : "Assez loin d'un projet emblématique de ville numérique, Brest a fait le choix d'un travail en réseau qui cherche à impliquer les acteurs de la cité dans l'accompagnement des usages. Cet article présente quelques champs possibles de l'intervention publique et une démarche coopérative, qui permet un apprentissage en marchant." Il est notamment évoqué les actions locales sur la thématique de l'accès public à l'Internet,

"Réduire la fracture numérique par la pratique artistique. Entretien avec Vincent Guimas : l'expérience de l'ECM Ars Longa  à Paris" : la question des usages et modes d'appropriation des nouveaux médias et les projets créatifs de cet EPN parisien,

"Les enjeux de l'égal accès aux TIC. L'implication des citoyens dans la co-construction de leur ville" par Antoine Cochain. L'évolution des systèmes politiques nés de la seconde guerre mondiale montre une forte tendance à l'érosion des Etats providence. Les villes ont été bâties en partie autour de services publics, facteurs de cohésion territoriale. L'accès de tous se concrétise dans la nécessité de ne pas laisser se développer une "ville duale". Analyse des enjeux d'un égal accès de tous aux nouvelles technologies.

Tags : commune - culture - EPN - fracture-numérique - france - livre - public précarisé - sensibilisation

Quelques chiffres et enseignements sur les résultats de l'enquête "Citoyens wallons: usages TIC 2007" de l'AWT


 



Dans le cadre des résultats de l'enquête de l'AWT portant sur les usages TIC des citoyens et ménages en Région Wallonne au cours de l'année 2007, nous avons mis en évidence quelques données qui nous semblaient importantes.
Pour plus d'infos sur les résultats complets de l'enquête ainsi que sur sa méthodologie, cliquez ici.

Quelques chiffres significatifs...




  1. 65% des ménages Wallons disposent d'un ordinateur, soit une évolution de plus de 2% par rapport à 2006.
  2. 50% des utilisateurs, soit un tiers des ménages wallons, éprouvent des difficultés à installer un programme sur ordinateur.
  3. 57% des ménages Wallons sont aujourd'hui connectés à Internet, soit une hausse de 5% par rapport à 2006.
  4. 69% des Wallons ont utilisé Internet au moins une fois au cours de l'année 2007.
  5. 89% des internautes wallons disposent d'une adresse e-mail active, ce qui constitue une hausse de 7 points par rapport à 2006.
  6. 81% des Wallons qui ont suivi une formation en informatique en 2007 utilisent régulièrement Internet contre 41% qui n'ont jamais eu de formation.
  7. 80% des Wallons ayant un niveau de vie confortable utilisent régulièrement Internet contre 59% ayant un niveau de vie très difficile.
  8. Près de 14% des Wallons sollicitent un personne de leur entourage pour écrire un e-mail ou faire une recherche.
  9. 42% des Wallons ont visité au moins une fois un site Web administratif, soit 4% de plus qu'en 2006.
  10. 31% des Wallons ont effectué des achats en ligne en 2007, soit une hausse de 9% par rapport à 2006.

Quelques enseignements...



  • Un tiers des Wallons n'utilise pas Internet
  • Plus le niveau de vie est faible, moins les ménages disposent d'un ordinateur
  • Les formations incitent davantage les Wallons à utiliser Internet
  • Le nombre d'ordinateurs dans les ménages wallons augmente
  • 13% des ménages wallons se connecteront à Internet en 2008
  • Les personnes exclues numériquement sont également coupées du monde social et culturel
  • La fracture numérique touche essentiellement les fracturés sociaux inactifs (Surtout les Seniors et les femmes isolées)
  • Les Seniors représentent plus de 50% de la population des non usagers d'Internet
  • La première raison évoquée pour la non utilisation d'Internet reste le manque d'utilité perçue
  • Près de la moitié des Wallons utilisent Internet pour s'informer sur des produits avant de les acheter

Source : Les résultats de l'enquête "Citoyens wallons: usages TIC 2007" de l'AWT

Note : Cet article a été réalisé en collaboration avec Valérie Cap, étudiante à l'HEPCUT (IPSMA).

Tags : AWT - fracture-numérique - public précarisé - région-wallonne - sensibilisation - Wallonie

La fracture numérique dans le nouveau plan fédéral de Lutte contre la pauvreté

Le Plan fédéral de Lutte contre la Pauvreté, coordonné par le Secrétaire d'Etat à La lutte contre la Pauvreté Jean-Marc Delizée, a été approuvé le 4 juillet 2008 par le Conseil des Ministres. Vous pouvez retrouver l'intégralité du plan en page d'accueil du site du Service Public Fédéral Intégration Sociale, Lutte contre la Pauvreté, Economie Sociale et Politique des Grandes Villes.

En ce qui concerne la fracture numérique, un point particulier est à retenir pour nous, EPN :

"Pour lutter contre la fracture numérique, le projet « ordinateurs à 100EUR » sera poursuivi et amplifié. En outre le Gouvernement négociera avec le secteur l'application d'un tarif réduit pour l'internet,..."


Actu24 précise dans un article du 4 juillet "Le Plan pauvreté: droits des citoyens en avant" :

"Pour combler la fracture numérique, le gouvernement est invité à négocier avec le secteur un tarif réduit en matière d'internet (ADSL). Par ailleurs, le gouvernement poursuivra le projet "ordinateur à 100 euros". Un baromètre permanent des mesures de la pauvreté, basé sur des indicateurs quantitatifs et qualitatifs, permettra d'évaluer l'évolution du phénomène de pauvreté tout en mesurant l'impact des politiques publiques dans ce domaine."


Tags : équipement - fédéral - fracture-numérique - public précarisé

Le blog de Boîte aux Lettres, atelier d'écriture et d'insertion

Réapprendre à lire et à écrire, créer avec les mots, conter des histoires. Ecrire sur sa vie quotidienne, retrouver du plaisir en agrégeant les lettres les unes aux autres, c'est une belle aventure... Celle de l'Epicerie Sociale d'Alençon (en France) qui, avec une merveille en ligne : Le Blog de la Boîte aux Lettres redonne la parole à ceux qui ne l'ont pas forcément :
"L'Atelier d'Ecriture du Libre Service Social (Epicerie Sociale) est animé par une formatrice de La Boîte aux Lettres, Sonia, tous les vendredis matin de 9H à 11H. Il est ouvert à tous et gratuit.
Pendant deux heures ou dix minutes, les personnes intéressées s'amusent avec les mots, voyagent dans l'imaginaire et inventent des univers."

Ce projet est porté par l'Association de lutte contre l'illettrisme du pays d'Alençon "La Boîte aux lettres".

Un atelier d'écriture sur un blog collectif pour retrouver le chemin des lettres et des phrases, en tracer des nouvelles, regarder aussi ces personnes sourire et fières d'afficher un diplôme le leur... Voilà un sacré projet utile qui rappelle une activité similaire, celle de Couleur Quartier à Brest coanimé par Régine Roué.

Voilà qui peut donner des idées à des EPN en Wallonie ou ailleurs!

Tags : animation - CMS - fracture-numérique - france - pédagogie

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