Lu dans la lettre
EMERIT de juin 2008 (Expériences de Médiation et d'Evaluation dans la Recherche et l'Innovation Technologique éditée par la
FTU), il apparaît que l'inclusion numérique est un processus graduel qui demande à franchir une série de seuils :
- Le premier seuil consiste à être au courant de ce qui se passe dans l'univers des TIC : de nombreux témoignages expriment combien il est difficile de se représenter ce qu'on peut faire avec les TIC ainsi que de savoir comment les acheter bon marché et comment se faire aider.
- Le deuxième seuil est de trouver une motivation : vaincre sa peur des TIC, réaliser une envie, tisser du réseau de relations, tout cela contribue à donner un intérêt à faire ses premiers pas dans l'univers numérique.
- Le troisième seuil concerne les pressions sociales : la pression sociale sur les non-utilisateurs d'Internet est durement ressentie surtout quand elle provient des enfants qui se familiarisent avec les TIC à l'école mais qui n'en disposent pas à la maison. Cette pression se manifeste également dans la relation avec l'administration, les banques, la recherche d'emploi, la publicité, etc...
- Le quatrième seuil est celui du coût : quand on a de faibles revenus, s'équiper c'est souvent s'endetter. Outre le prix élevé des abonnements Internet, les ménages pauvres sont sensibles aux nombreux coûts cachés des TIC : consommables, réparations, sécurité, etc...
- Le cinquième seuil est celui de la complexité des TIC : les milieux pauvres combinent plusieurs handicaps : un faible niveau de scolarité, un illetrisme important et une expérience négative des formes traditionnelles d'enseignement et de formation.
Il est donc nécessaire d'axer notre démarche dans la lutte contre la fracture numérique sur l'aide à l'acquisition matérielle des TIC, à repenser notre enseignement en palliant les déficits de compétences de base (notamment la lecture) et en allégant la pression sociale en leur facilitant l'accès aux différents services (administratifs et autres).