Le blog

Fracture numérique ou inégalités numériques

Véronique Laurent (chargée de recherche à la Fondation Travail-Université de Namur) nous signale qu'elle vient de cosigner avec sa collègue Périne Brotcorne (équipe du chercheur Gérard Valenduc) un article sur la manière d'aborder le fossé numérique de nos jours, dans l'édition du quotidien Le Soir daté de ce vendredi 29 août 2008 (page 17) ; papier également disponible en ligne : "Une approche multidimensionnelle de la fracture numérique".

Cet article a été publié dans le cadre de l'action "Carte blanche aux jeunes chercheurs". Il est très rare que la Presse nationale belge offre un tel espace d'expression et une "tribune" sur ce thème... Aussi, il est intéressant de consulter sans plus tarder ces paragraphes.

Ce papier offre une vision synthétique d'une approche de la fracture numérique ; extrait :
"Pour comprendre ces clivages grandissants dans les usages des technologies, il faut s'intéresser aux facteurs qui conditionnent leur appropriation et la capacité d'en faire un usage motivé, autonome et efficace. La question des compétences et des connaissances dont disposent les individus pour s'emparer des technologies s'avère centrale à ce propos. En plus d'être techniques, celles-ci recouvrent de nombreuses aptitudes de lecture, d'écriture ou encore d'esprit critique face à l'information. À côté des compétences, d'autres éléments entrent également en ligne de compte : les besoins des citoyens, l'utilité perçue des TIC, l'opportunité d'utiliser la technologie pour occuper une position sociale plus valorisante ou encore la possibilité de compter sur un support social pour utiliser l'outil technologique sont autant de facteurs qui jouent sur l'appropriation et sur l'usage des TIC. L'inclusion numérique est donc un processus social complexe lié à des facteurs tant matériels qu'éducationnels, sociaux, économiques et culturels. La fracture numérique est multidimensionnelle. C'est pourquoi, il semble plus judicieux de parler « des » inégalités numériques plutôt que d'« une » seule fracture numérique."

Les propos étant généralistes, les deux jeunes chercheuses n'évoquent pas le rôle des EPN. Il est toutefois à signaler que Véronique Laurent et Périne Brotcorne travaillent actuellement sur une étude sur la fracture numérique pour le Service Public Fédéral Intégration sociale.

Les EPN de Wallonie et en particulier notre réseau ont été interrogés spécifiquement pour cette recherche lors d'un workshop au Printemps dernier. Les résultats de cette enquête portant sur des recommandations sur la lutte contre la fracture numérique devraient être diffusés sous peu.

Tags : fracture-numérique - média

Blog Day 2008

Blog Day 2008

Aujourd'hui, 31 août 2008, c'est le Blog Day, un évènement international annuel qui, pour sa 4e édition, invite chaque blogueur qui y participe à faire connaître 5 blogs dans des champs différents habituels du blog sur lequel on écrit. Mettre en avant 5 blogs qui n'évoluent strictement dans le domaine des Espaces Publics Numériques ; un choix un peu ardu auquel il faut se soumettre. Voici donc un Top 5 dans un ordre non alphabétique et aléatoire :

Blog-O-Noisettes : documentez-vous!

Outre le titre attirant et plutôt drôle, Blog-O-Noisettes est un sacré carnet Web tenu par une professeur-documentaliste stagiaire en France qui a obtenu récemment "son droit d'entrée" dans la profession, autrement dit qui a le sésame du CAPES Documentation. Blog-O-Noisettes, c'est d'abord des webographies (sélections de sites et de liens) sur des sujets variés (Jeux Olympiques en Chine, préoccupations écologiques...) et aussi des revues de Presse et des points d'actualité du monde de l'Education. Petite Noisette est l'auteur de ce blog qui compte en un an et deux mois d'existence plus de 400 articles.

En direct des technologies du Pays du Soleil Levant

Journaliste française exerçant sa plume du Japon pour plusieurs titres de la Presse francophone, Karyn Poupée et son blog En direct de Tokyo... et en "podcast" présentent jour après jour les nouveaux outils, usages du multimédia et de la mobilité au Pays du Soleil Levant. Une écriture fine et volontairement didactique à suivre passionnément pour qui s'intéresse aux utilisations et innovations venant de l'Orient. Dépaysant!

L'actualité des jeux vidéo

Certains blogs du quotidien Le Soir sont éphémères et liés à un évènement, d'autres font dans la durée. Moi Jeux est à classer dans le 2e lot! Ce blog s'intéresse à l'actualité des Jeux Vidéo avec fidélité et dans différents genres. Une info pertinente traitée avec concision et captures d'écran. Efficace pour les internautes qui souhaitent lancer un coup d'oeil sur l'essentiel des nouveautés en jeux vidéo et ce qui se prépare dans le ludique en ligne, sur ordinateur ou bien pour des consoles.

Blog témoignage et information

Il n'a pas 30 ans. Alexandre est ingénieur d'études dans une société multinationale. Alexandre a un handicap : il est bègue. Alors, en septembre 2005, il lance un blog témoignage, d'infos et d'idées pour lutter contre le bégaiement : Parole de bègue. Un carnet Web solidaire auquel l'auteur a adjoint depuis quelques semaines un Annuaire du bégaiement. Les titres des rubriques de ce blog (Au programme ; Informations ; Littérature ; Réflexions ; Solutions ; Témoignages ; Vie du Blog), la productivité d'Alexandre et son indépendance d'esprit sont autant de signes tangibles de la richesse du contenu de cet espace sur Internet.

Un blog dans les prés ou presque

Un jour Mélistar est venue assister à un stage d'écriture blogs à TechnofuturTIC (Gosselies, Belgique) que je coordonnais. C'était au Printemps dernier. A l'époque, elle tenait Le Blog de Mel, un blog de filles mais pas seulement... Style enlevé et dynamique, humour décalé, une lecture agréable qui évoque des blogs, des lectures, des conseils déco et fashion. Melistar a depuis migré vers un nouveau blog : La Modeuse dans les prés avec le même talent pour cette jeune femme belge qui conte sa vie à 100 à l'heure et sa passion dévorante pour le shopping et les découvertes conso. Un blog-fraîcheur!

Tags : CMS - Internet - jeu - mobilité - multimédia - solidarité

Casual games ou jeux vidéo personnalisés

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Ce vendredi 25 juillet à 13h30, par une belle journée en Wallonie, est née Louise. La maman (Maude) se porte bien et le papa (Sébastien) est aux anges. Bienvenue à Louise dans notre petit ou grand monde... Un monde un peu technologique tout de même car les deux parents évoluent dans l'animation multimédia et ont décidé de créer un site tout pour Louise ("Un prénom que l'on ne sait prononcer sans un sourire") et ses nouveaux amis et la famille : PetiteLouise.be !

Nul doute que Louise sera une érudite de l'informatique et attentive aux nouveautés outils et Web tels que le sont ces parents. Ainsi, Maude et Sébastien, lui ont créé un espace de jeux qu'elle est aujourd'hui incapable d'utiliser auxquels les amis et la famille peuvent s'adonner : des jeux vidéo personnalisés : ATP Louise Tour ("Joue avec elle à un de ses sports préférés : le tennis"), Orbite (un memory) et PAC-Louise (PacMan ou plutôt PacWoman revisitée).

Dans les deux cas (pour une fois!), les parents ne se sont pas convertis en programmeurs géniaux, ils ont utilisé la plateforme de jeux personnalisés Fyrebug qui permet de créer des jeux en Flash en les personnalisant (à base le plus souvent d'images de fond, de décor ou pour les personnages) pour les intégrer librement sur un site Internet ou un blog de son cru.

Sur Fyreburg, il y a le choix parmi des dizaines de jeux dits "casual game" (action, arcade, puzzle, shoot'em up...) ainsi définis dans Wikipédia Francophone : "Jeu aux règles typiquement simples et dotée de mécanismes de jeu basiques. De ce fait, le casual game se veut accessible au plus grand nombre. Les casual games sont souvent des jeux vidéo indépendants ou amateurs gratuits ou à petits prix comparés aux jeux vidéo commerciaux traditionnels" avec des caractéristiques récurrentes : "Jeux extrêmement simples ; Jeux très courts ; Souvent en 2D".

Dans la lignée des casual games personnalisables Fyreburg, les services en ligne Pictogame et PlayMyGame vous proposent de créer vos mini-jeux parmi des centaines de casual games. EPN, voilà une idée d'ateliers qui peut faire son chemin avec des enfants et adolescents et aussi pour des adultes ayant besoin d'apprendre à manier la souris et de taper sur le clavier.

Tags : animation - enfant - EPN - jeu - réseau - Wallonie

Le Cybernibus prépare sa rentrée...

Tout comme la plupart des EPN, je suppose, la rentrée du mois de Septembre est assez agitée. Quoiqu'il en soit, c'est le cas chez nous!!!

Dès ce Lundi 1er Septembre notre espace se rendra sur son premier lieu de stationnement de reprise, avec comme mission celle qui lui est donnée depuis 2ans maintenant, celle d'apporter l'accueil, l'information et l'aide que la population demande.

Notre programme de formation n'a pas vraiment changé pour la reprise, il sera à nouveau gonflé par quelques nouvelles idées qui me sont venues par la tête durant les vacances, et j'expliquerai dans un prochain épisode avec documents à l'appui si elles ont du succès ou pas! :p

Nos plages horaires continueront à se charger en activités puisque nous sortons le bus toutes les matinées excepté le Mercredi. Le Lundi et le Jeudi, nous passons l'avant midi sur place pour les enfants de l'entité, et plus précisément l'école à coté de laquelle nous nous stationnons. Le Mardi et le Vendredi matins sont réservés aux demandeurs d'emploi.
Toutes les après midi de la semaine, de 14 à 16h nous organisons des formations sur réservation avec des groupes prévus préalablement. Et enfin de 16h à 18h, nous ouvrons nos portes à toutes personnes désireuses de consulter internet librement ou d'obtenir une réponse à un problème quel qu'il soit.

Je ne m'avancerai pas concernant les activités prévues en extra, avec des organisations de la région ou toutes autres infrastructures. Ce sera l'occasion d'en parler ici même lors d'un prochain volet d'information.

Merci à tous d'avoir pris le temps de lire ces quelques lignes et à bientôt dans notre espace ;)

Voici nos horaires de bases


Tags : animation - EPN - mobilité - Wallonie

Jean-Pierre Quignaux : Internet, nos enfants et nous!

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Jean-Pierre Quignaux est un fin observateur du Web et du multimédia. Chercheur, Chargé de mission des Technologies de l'Information et de la Communication pendant plusieurs années au sein de l'UNAF (Union Nationale des Associations Familiales - France) et exerçant désormais auprès du Président du Conseil Général des Côtes d'Armor, Jean-Pierre Quignaux est un acteur qui compte dans l'Internet hexagonal.

Dans la série des Petits guides "J'aime Lire pour nous les parents!" (chez Bayard Jeunesse), il vient de signer "Internet, nos enfants et nous", un ouvrage pratique de 64 pages pour éclairer les adultes sur l'utilisation actuelle des outils technologiques par la jeune génération et fournir moults conseils raisonnés sur comment agir en tant que parent ; un document clair et utile qui a aussi l'avantage d'être à tout petit prix : 3,90 Euros.

Etre parent aujourd'hui : Apprendre à nager dans la marée numérique

Didactique, le style de Jean-Pierre Quignaux est aussi explicatif. Il désire que les adultes fassent l'effort d' "apprendre à nager" dans cette mer Internet et multimédia pour mieux comprendre le "tsunami des NTIC" et son évolution car l'auteur se place aussi comme un parent qui a vu grandir ses enfants dans un univers de plus de plus marqué par les technologies.

Accompagner les enfants, c'est son maître-mot en filigrane durant les 9 chapitres de cet ouvrage (Le tsunami des TIC ; Comment ça marche ; Quel temps pour être parent!? ; Du côté des enfants ; Commencer par le commencement ; La loi, l'internet et nous ; Communiquer : quels outils pour quels usages ? ; Tous blogueurs! ; Jouer n'est pas que jouer... ; Dans le labyrinthe des savoirs). L'ouvrage propose aussi un lexique et 2 pages de liens Internet sur les sujets développés.

Jean-Pierre Quignaux recontextualise l'Internet, les jeux vidéo et les pratiques de la téléphonie mobile dans un univers familial d'apprentissage et d'éducation en ne sacralisant pas ces machines et leurs usages. Il invite à faire preuve de bon sens en tant que parents ("En matière de prévention, il n'y a en fait aucune différence entre ce qui peut se passer dans la vie courante et sur l'Internet"). Plus que jamais, il pose le recul critique et la citoyenneté sur Internet comme un bien nécessaire tout en négligeant pas un fait : les enfants prennent la parole tôt sur de nouveaux médias consultables par tout internaute ("C'est avec retard que le monde adulte s'est rendu compte du pouvoir d'édition des enfants sur le Net").

Se documenter c'est analyser

Jean-Pierre Quignaux invite à revisiter les principes "traditionnels" de la recherche documentaire pour un travail scolaire où l'enfant pense non seulement tout trouver sur Internet mais aussi prendre pour argent comptant et vérité incarnée toute page s'affichant sur le sujet : "Ne pas se limiter à une seule source d'information, identifier les auteurs et les éditeurs légalement responsables du contenu, trouver le statut du document (...) douter de ce qui est donné comme sûr et contradictoire..." tout en soulignant le rôle essentiel de l'école en la matière.

Cela fait bien évidemment écho aux propos de Philippe Meirieu, éminent Professeur, tenus en mars dernier à Lyon avec le texte d'intervention : "Éduquer aux médias, éduquer les médias : pour un sursaut citoyen !".

Mozart de l'informatique ? Oui, et alors ?

L'auteur conclut de façon optimiste cet "Internet, nos enfants et nous" :

"Qui n'avait pas chez lui un petit Mozart de l'informatique ? Mais l'habileté des plus jeunes à s'emparer des nouvelles technologies ne doit pas faire illusion. C'est parce qu'ils sont généralement plus insouciants que nos enfants ont pris une avance relative dans l'expérimentation et l'usage de l'internet et des nouvelles technologies. Cette avance ne leur confère pas pour autant, loin s'en faut, une maîtrise de la mutation technique et sociologique en cours, ni de ses enjeux civiques, éducatifs, sociaux, économiques, juridiques..."



Référence : Jean-Pierre Quignaux "Internet, nos enfants et nous" Editions Bayard Jeunesse. Collection Les petits guides J'aime Lire. Paris, mars 2008.

La lecture de cet ouvrage trouve un prolongement sur le Web avec un blog pour les parents.

Tags : animation - éducation - citoyenneté - enfant - Internet - jeu - jeune - livre - mobilité - pédagogie - sécurité

Services en ligne : multimédia, bureautique et utilitaires

Dans son édition de septembre, le magazine L'Ordinateur Individuel consacre un dossier de 6 pages aux services en ligne Web 2.0 gratuits : "Ces sites qui font (presque) aussi bien que vos logiciels".

Le journal indique tout d'abord les avantages de ces services/logiciels en ligne : aucune installation nécessaire ; des versions toujours à jour ; un service disponible partout ; un besoin limité en ressources ; une collaboration parfaite.

Mais on n'oublie pas de souligner les inconvénients de ces logiciels sur le Web : une connexion Internet obligatoire ; un super débit nécessaire ; un choix encore limité de services en ligne.

Les deux journalistes Jérôme Granger et Nicolas Guyot proposent ensuite une sélection commentée de logiciels en ligne par champs d'utilisation :

Tout pour le multimédia :
  • La retouche pour débutant (modifiez facilement vos photos, qu'elles soient stockées sur PC ou en ligne) : Photoshop Express,
  • Pour monter de petites vidéos (une interface de montage facile qui ne nécessite aucune installation) : Pinnacleshare,
  • Le partage facile de photos jusqu'à 1 Go : Picasaweb,
  • Votre musique partout (écoute et bibliothèque personnelle) : Deezer,
  • Des créations originales (retouche photo) : Picnik,
  • Mixer ses musiques : Jamglue,
  • Sauvegarder sa playlist musicale : MediaMaster,
  • Ecouter et créer sa radio : Radionomy,
  • Le magnétoscope en ligne : Wizzgo,
  • Latrousse à outils de la photo (partage de clichés, retouche photo, création de diaporamas) : Kizoa.

Travailler en ligne avec des suites bureautiques :
  • La meilleure suite (une alternative, séduisante et gratuite) à Microsoft Office : Google Documents,
  • Dans un contexte professionnel : Zoho,
  • Une suite bureautique qui fonctionne même hors ligne : ThinkFree.

Quelques utilitaires très pratiques :
  • Envoyer de gros fichiers : YouSendIt,
  • Convertir ses données (au bon format) : Zamzar,
  • La messagerie instantanée partout : Meebo,
  • Tout savoir sur ma machine (détecter sa configuration) : Ma-Config.com,
  • Recevoir des fax : MonFax.com,
  • Convertir des vidéos de YouTube : Vixy.net.

Tags : audio - image - logiciel - multimédia - Usages - web-2.0

EPN : rentrée sous le signe des outils collaboratifs en ligne et de la cartographie libre

La rentrée pour les EPN, c'est inévitablement le signe de renouvellement de l'offre d'ateliers et d'activités pour les publics. Ce sont aussi des bonnes idées à partager. Petite revue des nouveautés en Espaces Publics Numériques dans l'Hexagone pour le mois de septembre...

L'univers des outils Google danse la Salsa à l'EPN BIJ d'Alençon

Aux lieux d'accès publics à l'Internet et à l'informatique qui se demandent encore comment nouer des partenariats plus formels avec le milieu associatif, le Bureau d'Information Jeunesse d'Alençon (équivalent d'un point InforJeunes en France) propose des sessions de découverte aux outils Google favorisant la collaboration en ligne (Picasa, Blogger, iGoogle, Google Documents...) : "Objectifs de cet atelier : savoir effectuer des reportages photos et les partager en ligne, publier via le blog, être efficace dans la veille sur les évènements salsa, éditer une lettre de diffusion par mail, créer des formulaires en ligne et monter une vidéo."

...Car cet atelier est proposé aux membres d'une association locale de salsa : Salsitud qui l'explique sur son propre blog. D'autres associations locales d'Alençon vont bénéficier du même atelier : Salsa 72 et Normandie Assistantes Secrétaires. Original, le BIJ d'Alençon propose une inscription à l'activité via un formulaire créé sur GoogleDocuments.

L'EPN modélisé en 3D à Guérande et à Parthenay


L'EPN Cybercentre de Guérande maintes fois cité sur notre blog propose une vision 3D de son lieu d'initiation et d'ateliers à cette adresse. Les animateurs ont utilisé pour cela le logiciel Photosynth de Microsoft.

Début juillet, un des EPN historiques en France : l'espace Armand Jubien de Parthenay proposait lui aussi de visiter son espace 3D et de converser avec les animateurs. Cette fois-ci, c'est la technologie Google Lively qui était au rendez-vous. Pourquoi ne pas recréer avec vos usagers un espace 3D que vous pourrez afficher sur votre blog ou site consacré à votre lieu d'accès.

Mapping Partie à la Médiathèque de Pessac : légendez une cartographie libre locale

Si vous connaissez GoogleMaps, il vous faut aussi découvrir OpenStreetMap, une version cartographique libre et éditable (à la façon d'un Wiki). Sur OpenStreetMap via l'outil OpenStreetBugs, il est possible d'annoter une carte le nom de rues, de lieux, de commerces... Il est donc sympathique d'imaginer un atelier où l'on peut documenter et légender des repères sur sa commune.

L'association Scideralle et l'Association Bordelaise des Utilisateurs de Logiciels libres (ABUL) proposent une animation "A Libre Ouvert : OpenStreetMap" à la Médiathèque de Pessac (banlieue de Bordeaux) avec une mapping partie pour légender la carte libre de Pessac.

Belle idée de partage et de collaboration que la mapping partie (mapping party!) mêlant une sensibilisation et une appropriation citoyenne de la cartographie! EPN de Wallonie et d'ailleurs, c'est le moment de redécouvrir votre ville avec les mapping parties! Plus de liens sur le projet OpenStreetMap sur le site de l'ABUL.

Tags : animation - association - bibliothèque - collaboration - EPN - france - logiciel-libre - multimédia

TICEducation, un wiki éducatif et collaboratif

Né en 2006, TICEducation est bien le Wikipédia du monde de l'éducation et des Technologies de l'Information et de la Communication en français. Cet espace de partage de ressources s'est imposé avec plus de 40 membres et des contributeurs réguliers qui le font vivre et l'alimentent avec pour "objectif principal la communication et la coopération des acteurs qui souhaitent s'exprimer sur un sujet en relation avec l'éducation".

La force TICEducation est qu'il a su rompre avec les frontières en devenant un lieu francophone dans toute sa diversité : on vient y apporter sa touche du Canada, de France, de Suisse, de Belgique et aussi d'Afrique.

Vous y trouverez une foultitude d'idées pour des activités à mener en EPN avec des écoles. Très intéressant, les ressources pour être au point sur la pédagogie avec les TICE (pratiques et principes pédagogiques) et l'éducation aux médias au sens large c'est-à-dire aussi l'éducation au multimédia.

En outre, le Wiki TICEducation offre des réponses sur des questions essentielles : Qu'est-ce qu'apprendre ? Quelle est la pertinence d'utilisation des logiciels libres ? Quels sont les obstacles à l'intégration des TICE ?

Tout comme d'autres Wiki à vocation encyclopédique, TICEducation accueille volontiers les contributions bénévoles

Tags : animation - éducation - citoyenneté - CMS - collaboration - développement-durable - enseignement - logiciel-libre - média - pédagogie

Fabien Granjon, fracture numérique et approches plurielles

Parmi les chercheurs français travaillant sur la fracture numérique... ou plus exactement les fractures numériques, le nom de Fabien Granjon est invariablement à retenir. S'il est plus connu pour ses écrits sur la militance à l'heure des réseaux dès les années 90, Fabien Granjon (sociologue au sein du laboratoire Sociologie des usages et traitement statistique de l'information Susi de France Télécom Recherche & Développement) a ensuite exploré les fractures numériques avec une vision critique marquée par un rappel de l'historicité du concept tout en dégageant des pistes de réflexion qui ne sont absolument pas des potions magiques mais évoquant des possibles ; une approche raisonnée et plurielle.

A chaque travailleur social, animateur d'EPN, etc. ensuite,  et selon son expérience professionnelle, ses compétences, sa réalité professionnelle et son ressenti d'y trouver quelque intérêt. Donc, ne vous attendez pas à des recettes toutes faites (ce n'est d'ailleurs pas l'objectif de travaux en sociologie) mais une réflexion englobante sans être globalisatrice, bref pour dresser des perspectives ; des articles malheureusement toujours d'actualité :

Ce papier scientifique tient lieu de repère dans la notion de fracture numérique en présentant un panorama des approches du concept : "Les sociologies de la fracture numérique. Premiers jalons critiques pour une revue de la littérature" (Questions de communication, n° 7, Presses Universitaires de Metz, Metz, novembre 2004) :
"Chercher à s'intéresser aux modalités effectives d'usages est sans doute la meilleure manière de cerner au mieux la réalité de « l'internet pour tous », que l'on essaie de nous vendre comme étant un développement naturel du progrès technique et par-là même, selon un schéma causal déterministe, du progrès social."

Ce texte est à poursuivre par la lecture de l'article (en pdf) : "Une approche critique de la fracture numérique. Champ de l'Internet, pratiques télématiques et classes populaires" (Cahier de Recherche, Marsouin, Brest, janvier 2005) où Fabien Granjon se questionne sur la problématique de l'appropriation et des usages de l'Internet. Il déconstruit ainsi des concepts de fracture numérique comme celui-ci, par exemple :
"Disposer des infrastructures, des compétences minimum et construire des répertoires d'usages stables ne sauraient être présentés comme les signes explicites d'un dépassement de la fracture numérique. Car celle-ci ne recouvre pas seulement l'exclusion, le non usage ou la pratique indigente mais étend son spectre jusqu'à la "mal-inclusion", c'est-à-dire le développement d'usages parfois élaborés sur le plan des manipulations mais ne permettant pas pour autant de négocier une position sociale valorisante au sein des univers sociaux fréquentés (des champs mais aussi d'autres sphères d'activités comme la famille). Dans cette perspective, la fracture numérique est d'abord l'expression particulière, dans un champ donné (celui de la production des biens télématiques), de l'existence d'une asymétrie prononcée quant aux positions occupées par les agents dans ce champ. Consécutivement, elle est donc aussi un symptôme révélant une déficience plus ou moins lourde en un certain type de capital (technique), de plus en plus important au sein de nos sociétés technologiquement avancées et concourant au cantonnement des agents les moins bien dotés dans des positions de dominés, quels que soient les univers privilégiés de leurs investissements."

"Comment résorber la fracture numérique ?" (Cahiers français n°314, "La société française et ses fractures", mai-juin 2003. Ed. Documentation Française) :
"La rhétorique du progrès technologique résume les problèmes de formation à ceux d'une alphabétisation informatique, sans même se poser la question des conditions nécessaires de l'acquisition d'un savoir-faire technique, alors que l'appropriation des contenus télématiques soulève la question bien plus vaste du capital social, scolaire ou culturel et en appelle immédiatement une autre, encore plus fondamentale, portant sur les positions sociales et les rapports de production. Car la "fracture numérique" devrait également être considérée "dans son sens le plus large comme la différence qui existe entre usagers dans la [...] capacité de contribuer à la production de connaissances et de sens véhiculée sur internet...""

Enfin, ce document en pdf "De quelques éléments programmatiques pour une sociologie critique des usages sociaux des TIC" (Intervention au sein de la journée d'étude organisée par le LARES-Université de Rennes 2, sous la direction de Smaïl Hadj-Ali : les rapports société-technique du point de vue des sciences de l'homme et de la société, mai 2004) où Fabien Granjon s'interroge en conclusion sur le fossé numérique :
"À l'heure où la "fracture numérique" nous est présentée comme la nouvelle inégalité (caractéristique des sociétés rentrées dans l'ère de "l'information" ou de "la connaissance") qu'il est nécessaire d'endiguer au plus vite sous peine de voir se creuser la "fracture sociale" et où une large part des analyses posées relèvent de « discours officiels » ou bien d'une recherche administrative cadrée par un pragmatisme dont l'impératif opératoire tient lieu de nouveaux critères de scientificité, une des tâches de cette sociologie critique des usages sociaux des TIC serait par exemple de questionner la façon dont les "subjectivités" des usagers travaillent et structurent leurs usages d'Internet ainsi que la manière dont celui-ci déplace leurs modes de "construction de soi" liés à leurs conditions objectives d'existence (la quotidienneté dans sa relation au travail et hors travail). Si, comme sembleraient l'indiquer certains écrits, le réseau des réseaux contribue à l'autonomisation des pratiques sociales dans leur double composante culturelle (e.g. les goûts) et sociabilitaire (variabilité des interactions interindividuelles), les potentialités ouvertes par celui-ci sont-elles pleinement actualisées par tous les utilisateurs ?"

Tags : fracture-numérique - sensibilisation

Technologie et pauvreté

Lu dans la lettre EMERIT de juin 2008 (Expériences de Médiation et d'Evaluation dans la Recherche et l'Innovation Technologique éditée par la FTU), il apparaît que l'inclusion numérique est un processus graduel qui demande à franchir une série de seuils :
  • Le premier seuil consiste à être au courant de ce qui se passe dans l'univers des TIC : de nombreux témoignages expriment combien il est difficile de se représenter ce qu'on peut faire avec les TIC ainsi que de savoir comment les acheter bon marché et comment se faire aider.
  • Le deuxième seuil est de trouver une motivation : vaincre sa peur des TIC, réaliser une envie, tisser du réseau de relations, tout cela contribue à donner un intérêt à faire ses premiers pas dans l'univers numérique.
  • Le troisième seuil concerne les pressions sociales : la pression sociale sur les non-utilisateurs d'Internet est durement ressentie surtout quand elle provient des enfants qui se familiarisent avec les TIC à l'école mais qui n'en disposent pas à la maison. Cette pression se manifeste également dans la relation avec l'administration, les banques, la recherche d'emploi, la publicité, etc...
  • Le quatrième seuil est celui du coût : quand on a de faibles revenus, s'équiper c'est souvent s'endetter. Outre le prix élevé des abonnements Internet, les ménages pauvres sont sensibles aux nombreux coûts cachés des TIC : consommables, réparations, sécurité, etc...
  • Le cinquième seuil est celui de la complexité des TIC : les milieux pauvres combinent plusieurs handicaps : un faible niveau de scolarité, un illetrisme important et une expérience négative des formes traditionnelles d'enseignement et de formation.

Il est donc nécessaire d'axer notre démarche dans la lutte contre la fracture numérique sur l'aide à l'acquisition matérielle des TIC, à repenser notre enseignement en palliant les déficits de compétences de base (notamment la lecture) et en allégant la pression sociale en leur facilitant l'accès aux différents services (administratifs et autres).

Tags : fracture-numérique - intégration-sociale - public précarisé

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