Le blog

La fracture numérique en France ? Régis Bigot, directeur adjoint du département Conditions de vie du CREDOC (Centre de Recherche pour l'Etude et l'Observation des Conditions de vie) explique, dans un article du mensuel Alternatives Economiques (janvier 2009, n°276), la nature de la fracture numérique en France, au regard des résultats de l'enquête annuelle "La diffusion des technologies de l'information et de la communication dans la société française - enquête 2008".

"Il ne faut pas oublier que 40% de la population française des plus de 12 ans, soit 21,6 millions de personnes n'ont pas accès au grand réseau mondial. Dans les médias, les services publics et plus généralement la France des diplômés, tout le monde fait comme si l'accès à Internet était une évidence, alors qu'il est loin d'être généralisé (...)"

Quels sont les clivages principaux qui perdurent ?

"Cela reste d'abord une question de génération. A un âge élevé, on voit moins l'utilité de l'Internet. Ceux qui n'ont jamais utilisé d'ordinateur de leur vie auront beaucoup plus de difficultés, même si cet effet de génération s'estompe au fil du temps. Ensuite, installer un ordinateur, une connexion et la réparer demande des compétences : les trois quarts des sans-diplômes ne sont pas équipés. Enfin, matériels et abonnements sont chers : 57% des personnes qui ont des revenus inférieurs à 900 euros mensuels n'ont pas Internet. Tous ces facteurs peuvent se cumuler."

Ces éléments d'analyse rejoignent les résultats de l'enquête annuelle "Citoyens wallons: usages TIC 2007" de l'AWT consultables à cette adresse.

Pour plus d'information

"La diffusion des technologies de l'information et de la communication dans la société française ; enquête 2008": Synthèse sur le site de l'ARCEP et le rapport complet (224 pages, en pdf).

Partenaire du colloque "Une Société de l'Information pour Tous" au Théâtre Royal de Namur, le 12 décembre 2008, organisé par le Centre de Ressources des Espaces Publics Numériques de Wallonie (Technofutur TIC) à l'initiative de la Région Wallonne, l'Agence Wallonne des Télécommunications (AWT) vient de publier un dossier d'information sur cette journée : "Une société de l'information pour tous" que nous vous invitons à consulter.

"Cet événement s'appuyait par ailleurs largement sur l'ensemble des acteurs wallons, impliqués directement ou indirectement sur le sujet: AWT, EasiWal, EPN, UVCW, centres de compétence, etc. Une trentaine d'orateurs, témoins, chercheurs et professionnels, se sont relayés au cours de la journée pour apporter leur vision et leur témoignage.

Les organisateurs ont veillé à ce que les acteurs de terrain viennent témoigner eux-mêmes de leurs pratiques, projets, réussites, mais aussi de leurs difficultés. Enfin, une dizaine d'experts étrangers ont également apporté leur contribution: chercheurs universitaires, politiques, animateurs de réseaux."

Interviews vidéo

Une vidéo figurant sur le site de l'AWT présente une série de 4 interviews :

Philippe Courard, Ministre Régional Wallon des affaires intérieures et de la Fonction Publique (à propos du soutien de la Région Wallonne à la lutte contre la fracture numérique, aux Espaces Publics Numériques avec l'évocation du nouvel appel à candidatures de la Région spécifique aux EPN),

puis 3 témoignages des responsables des panels Espaces Publics Numériques de la matinée du colloque :

• Michel Briand, Elu municipal à Brest (France), en charge d'internet et du multimédia,
• Florence Durand Tornare, Déléguée Générale de l'association Villes Internet (France),
• et Jean-Luc Raymond, Coordinateur opérationnel du Centre de ressources des Espaces Publics Numériques de Wallonie (Belgique).

Samedi 13 décembre, à 19h30, le Journal Télévisé de la Une (RTBF) a consacré un reportage aux EPN de Wallonie : "Fracture numérique : quelles solutions ?".

Les stars du week-end étaient donc les deux EPN de Dinant (Espace Public Numérique fixe et mobile), ses animateurs (Capucine Schoumaker - avec son tee-shirt du réseau! - et Thomas Delaire) sans oublier les usagers, enfants et seniors sur ce territoire.

Vous pouvez voir ce reportage en ligne sur le site de La Une ou sur Skynet. Début du reportage à 26mn50s.

A l'occasion du Colloque Régional "Une Société de l'Information pour tous" au Théâtre Royal de Namur (Wallonie, Belgique), le 12 décembre 2008, le Centre de Ressources des EPN de Wallonie et la Région Wallonne publient le Guide : "Les EPN des Pouvoirs Locaux de Wallonie au service d'une Société de l'Information pour tous" (24 pages).

Présentation de l'axe EPN de la politique régionale de lutte contre la fracture numérique, initiatives de terrain menées par les EPN, cartographie du réseau des EPN de Wallonie et bonnes pratiques pour créer, animer et gérer un Espace Public Numérique figurent au sommaire de cette publication gracieusement téléchargeable ci-dessous.

Ce guide est placé sous la Licence Creative Commons BY-NC-SA (paternité - pas d'utilisation commerciale - partage des conditions initiales à l'identique - 2.0 Belgique).

Guide : "Les EPN des Pouvoirs Locaux de Wallonie au service d'une Société de l'Information pour tous" à télécharger (au format pdf) :

couvertureguideepn.pdf

guideepn.pdf

A l'occasion du Colloque Régional "Une Société de l'Information pour tous" au Théâtre Royal de Namur (Wallonie, Belgique), le 12 décembre 2008, le Centre de Ressources des EPN de Wallonie propose tout au cours de la journée, des articles et vidéos sur les réalisations et activités d'Espaces Publics Numériques de Wallonie.

A 14 heures, vous retrouverez ici une nouvelle initiative concrète de la Région Wallonne d'aide aux Espaces Publics Numériques oeuvrant pour un effort concret de lutte contre la fracture numérique auprès des citoyens et habitants dans leur diversité.

A l'initiative du Ministre-Président et du Ministre des Affaires intérieures et de la Fonction publique de la Région wallonne, le Centre de ressources des Espaces publics numériques de Wallonie organise  ce 12 décembre de 9h à 17h, le Colloque "Une société de l'Information pour tous", au Théâtre Royal de Namur.

Ce colloque clôture la première phase du déploiement d'un dispositif régional de lieux publics d'accès, de sensibilisation et de formation à Internet. Ce sont aujourd'hui près de 110 lieux, répartis sur plus de 70 communes, qui s'attèlent - au quotidien - à la lutte contre la fracture numérique. Avec l'appui d'animateurs spécialisés et de partenaires locaux.

Plus que jamais, la lutte contre la fracture numérique s'impose au rang des politiques publiques d'insertion. Si la Société de l'information prend forme davantage chaque jour dans tous les domaines de la vie en société : enseignement, emploi, culture, médias, politique, économie, recherche, consommation,... elle laisse aussi sur le bas-côté quatre concitoyens wallons sur dix qui n'y ont pas accès ! Quatre concitoyens sur dix, qui - souvent - accumulent aussi d'autres précarités ou inégalités sociales, culturelles, économiques.

Le but du Colloque est double : d'une part dresser un bilan des politiques en cours, d'autre part esquisser des pistes de réflexion pour le futur, en matière d'e-inclusion.  Car les études internationales le démontrent, la Wallonie n'a pas à rougir des efforts consentis, toutefois le Nord de l'Europe demeure bien en avant sur nous. Et cet enjeu est capital pour l'avenir.

La matinée, placée sous la présidence du Ministre des Affaires intérieures de la Région wallonne, Philippe Courard, initiateur du programme wallon des EPN, sera spécifiquement consacrée aux Espaces publics numériques de Wallonie.

L'après-midi sera dédiée aux moyens d'améliorer l'inclusion des citoyens wallons dans la société de l'information. Elle sera sous la présidence du Ministre-Président de la Région wallonne, Rudy Demotte, qui l'inaugurera.

Cet événement s'appuie par ailleurs largement sur l'ensemble des acteurs wallons, impliqués directement ou indirectement sur le sujet : AWT, EasiWal, EPN, UVCW, centres de compétence...

Une trentaine d'orateurs, témoins, chercheurs et professionnels, se relaieront au cours de la journée pour apporter leur vision et leur témoignage. Les organisateurs ont notamment veillé à ce que les acteurs de terrain viennent témoigner eux-mêmes de leurs pratiques, projets, réussites, mais aussi de leurs difficultés.

Contribueront aussi au déroulement de cette journée une dizaine d'experts étrangers : chercheurs universitaires, politiques, animateurs de réseaux. Dont notamment Alain Giffard, ex-Président de La Mission Interministérielle EPN en France de 2001 à 2003, créateur du concept d' « Espace Public Numérique ».

Plus de 300 personnes sont attendues sur le Colloque, aux premiers rangs desquels les décideurs locaux et régionaux, mais aussi les acteurs issu des organisations sociales, de la recherche, de la culture, des médias, de l'enseignement, etc.

Pour conclure, signalons que l'accès au Colloque, à sa documentation ainsi qu'au déjeuner ambulatoire est gratuit.  L'information est accessible en ligne : http://www.technofuturtic.be/code/fr/detail.asp?ID=788 ou par téléphone au 071 25 49 70.

Informations pratiques
o    Modalités : 12 décembre 2008 au Théâtre Royal de Namur
o    Réservation obligatoire avant le 8 décembre 2008
o    Infos presse : pierre.lelong@technofuturtic.be, 0497 54 26 11

Le 9 décembre, le ministre pour l'Économie et la Simplification administrative Vincent Van Quickenborne a présenté sa note de politique qui vise à placer tout le monde derrière un écran d'ordinateur et sur l'Internet. Il désire que la Belgique rattrape rapidement le retard pris sur les autres pays européens. Trop peu de gens en Belgique disposent d'un ordinateur et n'ont par conséquent pas accès à l'Internet.

Le ministre Vincent Van Quickenborne a présenté aujourd'hui ses projets en matière d'ordinateur et d'Internet à Living Tomorrow - la maison du futur à Vilvorde. Il souhaite voire tout le monde derrière un écran d'ordinateur et sur l'Internet. Il a reçu pour cela le soutien du Conseil des ministres et de la Commission parlementaire compétente.

Les chiffres les plus récents de l'OCDE démontrent clairement que la possession d'ordinateur des ménages belges (58%) se situe en dessous de la moyenne européenne (64%) et nettement en dessous de celle des pays en tête de liste comme le Danemark (85%), la Suède (82%), les Pays-Bas (80%) et l'Allemagne (77%). Le score en matière d'utilisation de l'Internet est un peu meilleur mais toute croissance est limitée par la basse possession d'ordinateur.

Ce sont surtout les salariés avec un revenu modeste de moins de EUR 30 000 et les plus démunis qui ont pris un grand retard. À peine 50% de ce groupe de salariés dispose d'un ordinateur à la maison (par rapport à 90% des salariés qui gagnent davantage).

C'est la raison pour laquelle trois projets Fédéraux en matière de possession d'ordinateur et d'Internet sont lancés :

1. Les employeurs reçoivent la possibilité de payer, d'une façon simple et exonérée d'impôts, à leurs salariés qui ont un revenu modeste (revenu brut imposable annuel de maximum EUR 30 000) un ordinateur et un abonnement Internet. Le salarié achète dans un magasin informatique le paquet de son choix. Il donne la facture à son employeur qui lui rembourse le montant exonéré convenu (de maximum EUR760),

2. Les consommateurs hésitants qui n'ont toujours pas franchi le pas vers le monde informatique et vers l'Internet reçoivent l'opportunité d'acheter un paquet ordinateur et Internet complet (ordinateur, abonnement Internet, lecteur de cartes, logiciels et formation) à un prix avantageux. Ils peuvent bénéficier d'une diminution de 21% sur le prix du paquet de base via leur déclaration à l'impôt,

3. Les ordinateurs sont régulièrement remplacés tant dans le secteur public que dans le secteur privé. Les ordinateurs utilisés sont nettoyés et préparés à l'utilisation. Ils sont proposés gratuitement (ou pour un prix extrêmement raisonnable) aux plus défavorisés par l'intermédiaire de différents canaux (CPAS, institutions d'aide sociale à la jeunesse). Ceci se fera en collaboration avec les services de Madame Marie Arena, Ministre de l'Intégration sociale, des Pensions et des Grandes villes au gouvernement fédéral.

Les projets démarreront au printemps 2009

Le Ministre Van Quickenborne a déclaré : "En ces temps de crise économique, il est important d'investir dans la connaissance technologique des gens et ainsi clore la fracture numérique. Je veux que tout le monde puisse posséder un ordinateur et faire connaissance avec l'Internet. Ceux qui ne sont pas connectés à l'Internet ratent de nombreuses opportunités."

Références :

Lire le Communiqué de Presse officiel et consulter la présentation du plan.

Dépêche de l'agence de Presse Belga (9 décembre 2008) : "De nouvelles aides pour acquérir un ordinateur".

Pour plus d'informations :
Tim Van Broeckhoven :
GSM: 0473-36 28 57
E-mail : tim@Quickonomie.be

MagicTyper : 6 langues pour un clavier multilingue

Un outil simple et utile comme on les aime : MagicTyper. L'une des choses les plus frustrantes pour des publics de cultures différentes est de ne pas repouvoir trouver leur alphabet sur le clavier pour y composer le texte que l'on souhaite. MagicTyper, outil d'origine anglaise, vous permet d'écrire facilement et directement du texte en Hébreu, Grec, Persan, Arabe, Russe et Ourdou sur une page Web à partir d'un clavier QWERTY. Rendez-vous sur le site dédié à MagicTyper pour utiliser gracieusement cette application.

Claviers multilingues de Lexilogos

Plus vaste que MagicTyper, Lexilogos propose des dizaines de claviers virtuels avec son clavier multilingue en ligne et un ajout régulier de nouvelles langues (récemment : le Copte, le Syriaque et le Yiddish) et même des alphabets spécialisés (alphabet phonétique international, clavier braille) et jusqu'à des systèmes de conversion (code morse, en majuscules/minuscules...).

Clavier à l'écran Dasher

Pour les personnes qui ne peuvent pas utiliser un clavier manuel, il existe des dispositifs de claviers à l'écran qui peuvent vraiment rendre service. Logiciel libre sous licence GNU-GPL, Dasher est une application très prisée qui permet en moyenne d'écrire jusqu'à 25 mots par minute pour un utilisateur avec un pointage oculaire. Dasher existe dans 25 langues (et sous Windows XP et Vista, Mac OS X, Linux). Soulignons que le logiciel est amélioré grâce à une communauté de développeurs très active.

Chewing Word : le mâcheur de mots

Logiciel libre et gratuit, Chewing Word aide à la saisie avec le côté ludique en plus. Il est destiné :

• aux personnes non parlantes, dès le moment où celles-ci sont capables de cliquer, de désigner, ou les deux,
• aux tierces personnes de leur entourage qui souhaitent accélérer un protocole d'épellation standard ou adapté,
• aux élèves dyslexiques,
• aux enfants en phase d'apprentissage de la lecture.

... et fait intéressant : "Son interface simple et élégante vise à minimiser la surcharge cognitive inhérente à cette approche". Pour Mac OS X, Windows et Linux, Chewing Word est un logiciel à tester et à adaopter dans différentes situations.

L'UCP, mouvement social des aînés ASBL organise le lund 8 décembre 2008 à l'Auditorium de Moulins de Beez (5000 Namur) une Journée d'Etude thématique "Aînés et TIC : Les aînés menacés par l'exclusion numérique ?". Mise à jour du mardi 2 décembre : Cette rencontre est ajournée.

A l'heure actuelle, suite au développement de la société de l'information, nous vivons de plus en plus avec des médias performants. L'ordinateur, l'Internet, le GSM, les guichets automatiques changent notre vie, secouent nos habitudes et permettent de simplifier un certain nombre de tâches. Ces technologies modifient notre vie quotidienne mais qu'en est-il pour les aînés ?

Face aux risques d'exclusion de la société de l'information, l'UCP souhaité donner la parole aux +50 et ainsi recueillir leurs avis afin de découvrir l'impact de ces nouveaux médias sur leur mode de vie.

L'UCP a mené une enquête auprès des plus de 50 ans afin d'observer et d'analyser les situations concrètes (satisfaisantes ou insatisfaisantes) rencontrées par ce public au quotidien.
Quelles sont les motivations ou entraves à l'utilisation des TIC par les aînés ? De l'usage du GSM, des guichets automatiques, de l'ordinateur, de l'Internet et de ses services nous tenterons de relever les incitants et/ou les craintes des +50 face à l'évolution technologique de notre société.
Les nouvelles technologies sont-elles accessibles en terme de coût, de compétence technique, de formation ? Quelles sont réellement les attentes des +50 ? ... Cette journée d'étude tentera de répondre à ces nombreuses questions.

Programme :

09h00 : Accueil.

09h30 : Ouverture de la journée d'étude.
Christian Dhanis, président de l'UCP, mouvement social des aînés.

09h40 : Résultats de l'enquête "Aînés et TIC" menée par l'UCP, mouvement social des aînés.
Franck Moinil, chargé de projets.

10h30 : "Citoyens wallons: usages TIC 2007", mise en relation des résultats UCP avec ceux de l'enquête de l'AWT.
André Delacharlerie, expert responsable du pôle Observatoire des TIC de l'AWT.

11h20 : Pause.

11h40 : Les aînés sont-ils réellement menacés par l'exclusion numérique ?
Gérard Valenduc, codirecteur du Centre de recherche "Travail & Technologies" à la Fondation Travail-Université.

12h30 : Repas sandwiches.

13h30 : Présentation des ateliers.
Thème général : "bonnes pratiques" pouvant aider à favoriser l'acquisition des TIC par les +50 (mais non exclusivement).

13h45 : Travail en ateliers.

15h30 : Séance plénière : Rapport des ateliers.

16h00 : Conclusions.

16h20 : Intervention de Marie Arena, Ministre de l'Intégration sociale, Politique des grandes villes, Lutte contre la pauvreté et Economie sociale.

16h30 : Fin de la journée.

Informations pratiques :

Adresse du jour :
Auditorium des Moulins de Beez - rue du moulin de Meuse 4 - 5000 Namur (Beez)

Participation :
Membre UCP : 5 EUR
Non-membre UCP : 10 EUR
à verser sur le compte 799-5500203-14 avec la communication Paf 20081208 ou à payer sur place.

Renseignements :
UCP, mouvement social des aînés : 02/246.46.73

Si vous souhaitez participer à cette journée, l'UCP vous invite à vous inscrire (obligatoirement) en envoyant un mail à reservation@ucp-asbl.be ou en téléphonant au 02/246.46.73 avant le 04 décembre 2008.

... C'est l'histoire... D'un article de la journaliste Béatrice Gurrey en page 3 du journal Le Monde daté du samedi 15 novembre 2008. C'est l'histoire d'une femme, Julie Lacoste, 31 ans, mère de deux enfants, Jules (6 ans) et Orphée (2 ans), SDF à Paris qui cherche désespérément un logement fixe, un toit autre que ceux qu'on lui prête depuis des mois.

C'est aussi l'histoire d'un blog, celui de cette maman, Un Temps de retard : Journal de Bord d'une mère sans logement, un récit de vie, loin, très loin des blogs marketing, publicitaires, branchés, Web 2 ou en haut des classements... C'est l'histoire d'un quotidien difficile. C'est d'abord cela, des mots qui s'affichent en articles, jour après jour :

"J'ai décidé d'écrire chaque semaine où j'en suis, un petit journal de bord pour moi-même mais aussi pour que tout le monde comprenne ce que ça veut dire concrètement, d'être sans logement aujourd'hui à Paris."

C'est un nombre considérable de commentaires pour chaque article publié. C'est la simplicité de l'écriture, le côté poignant de l'expression... Oui l'expression, car c'est sans doute cela l'essence du blog : la capacité d'offrir la parole à chacun sans maîtriser toutes les arcanes de la technique informatique. Souvenons-nous en pour les EPN et dans les EPN! C'est aussi le rôle des Espaces Publics Numériques que de donner la capacité aux gens d'être des citoyens qui peuvent s'exprimer en ligne, à ceux qui vivent cette "fracture numérique" et d'autres fractures de vie.

Cet après-midi, l'article du Monde "Moi, Julie, mère SDF et blogueuse" a eu l'effet de révéler au grand jour, le témoignage d'un parcours heurté de vie et d'une solidarité qui s'affirme telle une vague irrépressible dans les commentaires. Il n'y a pas de mot assez fort pour décrire ce qui se passe, ce flot de messages ininterrompu...

Et puis, il y a aussi cette photo poignante illustrant l'article du Monde : "Sur un pont ferroviaire, à Paris, Julie Lacoste, accompagnée d'un de ses fils, fixe les voies de chemin de fer." Orphée, 2 ans, lance un regard difficile au photographe.

Et puisque la réalité rattrape le témoignage, en bas de la page 3 de l'édition papier du Monde, au-dessous de cet article, une indécence qui fait mal : la publicité pour un sac à main d'une marque de luxe.