La première session du parcours de formation Certica s'est clôturée en mai. Ses participants vont se voir décerner un certificat inter-universitaire de formation continue à l'issue de la défense orale d'un parcours de formation qui privilégie le « pratico-pédagogique ».
Marie-France Brundseaux, Chercheuse à l'ULG : « Au terme de cette première session, on se rend compte de l'intérêt à valoriser les compétences de terrain des formateurs, et à les améliorer, essentiellement sur le plan pédagogique. Certica est réservé à des formateurs en exercice : notre groupe comptait 12 personnes, dont 8 animateurs d'EPN. Le parcours est pensé en fonction de cette réalité : on part de leur expérience de terrain. On s'en sert comme base de travail pour tisser du lien entre ce qu'ils font déjà et la pédagogie. On demande à chaque participant de transférer leurs acquis de façon tout tout à fait concrète, sous forme de 3 minis « innovations ». Cela peut être une nouvelle méthode, le changement d'une séquence, d'un rythme, d'une chronologie dans leur formation. »
Les participants au coeur de l'apprentissage
La ligne méthodologique de Certica repose sur une volonté de combiner motivation, autonomie et implication des participants qui se voient placer «au coeur de la démarche d'apprentissage ». Le cursus intègre les TIC, soit à des fins de d'exploitation lors des formations, soit sous forme d'outils, essentiellement Web 2.0 : plates-formes collaboratives, gestion de contenus, de flux. En tout, 25 outils en ligne ont été présenté aux participants.
Suivi individuel
La formation qui a débuté en janvier dernier comprend 4 blocs de deux journées, auxquels s'ajoutent une formation extérieure obligatoire, en rapport avec la thématique couverte par Certica. En arrière fond, un suivi individualisé, en ligne via la plate-forme e-learning de l'ULG BlackBoard et en présentiel avec deux accompagnements en début et en fin de cycle. « On met en avant ce qui fonctionne bien et on y ajoute des briques « La formation coûte 500 EUR (tarif unique). Au terme de celle-ci, le participant rédige un portfolio qu'il défend oralement. Celui-ci pointe l'évolution des pratiques : compte-rendu des activités de transfert, retour sur la formation extérieure, acquis pédagogiques,...
Première expérience satisfaisante
L'équipe Certica se compose de 3 encadrants et de deux professeurs : Marianne Poumay, responsable du projet et François Georges. Des évolutions attendues pour l'année prochaine ? « On s'est rendu compte que la formation était trop concentrée. C'est beaucoup d'informations en très peu de temps pour des personnes très actives. Son déroulement devrait donc être quelque peu étalé dans le temps. L'outil de suivi en ligne et le canevas électronique du portfolio devraient également être aménagés mais globalement les retours sur le parcours de formation en temps que tels sont très satisfaisants. » Ouverture des inscriptions dès septembre...
(MAJ 11/06) Les dates 2013 sont disponibles ICI
Tags : Certification - formation - professionnalisation
L'ANSA (Agence nouvelle des solidarités actives) publie ce mois une étude sur l'accès aux TIC des publics en situation de précarité.
Dans la continuité de la réflexion engagée avec des partenaires autour des solutions locales et des orientations nationales qui pouvaient être mises en place pour encourager l'accès et la maitrise des nouvelles technologies, l'ANSA a souhaité consulter directement les utilisateurs à petits revenus. Car analyser les besoins pour rendre les télécoms accessibles à tous sans écouter les premiers concernés par la "fracture numérique" serait non seulement absurde mais également inefficace.
Cette contribution est le produit du travail mené avec 80 utilisateurs des télécoms en France, âgés de 18 à 76 ans : jeunes accompagnés par les Missions locales, allocataires du RSA et personnes âgées. L'ANSA s'est appuyée sur la parole des utilisateurs pour identifier leurs usagers, les difficultés qu'ils rencontrent et leurs perceptions des offres sociales.
L'objectif étant d'appuyer les pouvoirs publics et les opérateurs dans le développement de solutions innovantes pour répondre au mieux aux besoins des usagers. Télécharger la contribution
Tags : fracture-numérique - france - public précarisé
Tags : veille
Pour la troisième année consécutive, Madame Eliane Tillieux, Ministre wallonne de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des Chances, fait confiance aux Espaces Publics Numériques de Wallonie pour entreprendre des actions d'inclusion numérique à destination des ainés.
En termes d'objectifs opérationnels, ce peut être à la fois pour certains s'ouvrir à la curiosité de l'internet, maintenir des contacts avec la famille ou amis éloignés, participer à l'activation de la personne âgée, conserver des liens sociaux, organiser autour de l'accès à l'ordinateur des activités stimulant un rythme de vie ou de loisirs ou une dynamique au sein de la communauté des résidents, développer et valoriser les capacités restantes,... le tout dans un esprit solidaire.
Le présent Appel à projets s'adresse donc exclusivement aux EPN de Wallonie labellisés et comporte, comme les années précédentes, deux volets :
Les projets proposés et retenus devront impérativement être déployés entre le 1er octobre 2012 et 30 septembre 2013.
Plus d'informations ICI
Tags : appel-à-projets - seniors - Wallonie
Tags : Semaine numérique Citoyenneté inclusion Olga Zrihen Fondation Travail Université Namur
Cette année aux Rewics, place aux artistes et à l'underground. Dans le hall, une exposition de QR Codes comme autant de mosaïques renvoyait à des sites d'artistes hors normes. Dans la salle juste à côté, une conférence soulevait de nombreuses questions : une conférence sur un Web underground est-elle possible ? Le concept d'underground existe-t-il encore puisqu'avec le web on a accès à tout, tout de suite ? Sans compter que les outils technologiques semblent en contradiction avec la pauvreté des moyens utilisés dans le cinéma underground des années 60... Et puis toujours la question de la légalité qui se pose également à l'heure du Web 2.0.
Qu'est-ce que l'underground ?
En s'appuyant sur les origines possibles du mot (Dostoieveski avec ses « carnets du souterrain » ? Le groupe The Velvet Underground ? une formule de Duchamp pour qui l'artiste de demain "will go underground" ?), on s'aperçoit que la terminologie n'a pas le même sens pour tout le monde. Certains le rattachent à une époque (fin des années 60), d'autres y voient une catégorie transversale qui remonte au XIXème, voire avant, et pour d'autres c'est le fait d'être toujours à la marge, en dehors des circuits dominants. Pour nous, l'underground se mérite, il faut le trouver, le chercher, prendre le risque d'être déçu...
Du street art au neen art, en passant par le reverse graffiti, le V'Jing, les flashmob, l'artivisme, l'hacktivisme, les filiations existent. Les moments clés comme les mouvements fin de siècle qui jouent sur le sérieux et le canular, le mouvement Dada, la fin des années 60 autour des mouvements de libération et de révolte générationnelle. Par exemple, il y a toute une filiation du cinéma d' avant-garde (films surréalistes des années 20-30, avant-garde russe autour de Dziga Vertov, cinéma expérimental américain de Warhol, Anger...) qui aboutit au Vjing.
La présence de deux artistes, Christophe Bruno et Sébastien Rien, qui ont montré leur travail, a permis de concrétiser l'existence actuelle d'un underground aujourd'hui bien vivant.
A partir du hack de Yahoo, la pièce Fascinum montre les images les plus visitées : une fascination en temps-réel. Logohallucination ou comment des logos se cachent dans les images les plus insoupçonnables ? Démonstration de Christophe Bruno.
À la croisée du graphisme, de l'édition, des arts plastiques, numériques et de la musique, Sébastien Rien expérimente les relations entre le vivant et la technologie dans Sneak peak of a new Phase 3 experiment - 1. Son projet SOSSOSSOS présenté dans un EPN.
Et justement dans les EPN ?
L'EPN aussi peut ouvrir ses portes à l'underground 2.0 car il n'est pas juste un lieu de formation aux outils bureautiques, mais aussi de développement des pratiques culturelles et artistiques. Lorsque la conférence du matin parlait de médiation numérique, il faut entendre également médiation culturelle numérique. Celle-ci doit permettre au plus grand nombre de décrypter le monde d'aujourd'hui, de construire des parcours à travers le monde des formes, qu'elles soient visuelles, sonores, textuelles... Les nouvelles pratiques et les outils numériques sont alors d'excellents moyens d'accès à la création contemporaine. L'animateur décrypte le monde numérique, décode la figure du hacker, nouveau héros romantique sur la toile, et la démarche des « artivistes » engagés qui nous font réfléchir sur les enjeux de la société d'aujourd'hui.
En créant des espaces critiques, de réflexion, de découvertes, l'EPN interpelle sur la création en ligne, ouvre à des possibles insoupçonnés, introduit de la poésie numérique, propose des activités créatives et inventives, bref en un mot réenchante les regards à travers des exemples de toute beauté qu'il aura sélectionnés et intégrés dans un atelier. Ce partage de sites, de trouvailles en ligne se transmettra et donnera le goût de la découverte à ses publics. A cette occasion, le travail avec un artiste est un plus et une source de richesse inégalée.
Le souffle créatif se trouve dans les marges, je vous souhaite donc de vous promener hors des sentiers battus, d'être étonnés, perturbés, comblés par les artistes sur le réseau et dans l'espace public.
Tags : ReWICS
Tags : veille
« C'est un peu paradoxal » explique Eric Blanchart, côte à côté avec Philippe Cazeneuve et Loïc Gervais lors des ateliers Rewics 2012, « alors que l'on s'approche de la reconnaissance du métier d'animateur multimédia, au moment où celui-ci devrait être intégré dans les barèmes communaux, on s'aperçoit que le métier a évolué. Même le terme apparaît comme un peu dépassé. On entend de plus en plus parler de médiation numérique ». Ce n'est pas qu'une question de vocabulaire. Pour Philippe Cazeneuve, Sociologue, Consultant-formateur, « On est bien face à un nouveau paradigme. « A l'origine des EPN, il y a le concept de fracture numérique. Aujourd'hui, la principale disparité dans l'usage des TIC, celle qui diminue le moins, c'est l'âge, avant les disparités culturelles et sociales. A l'époque, l'indicateur de la fracture numérique était la connexion : en France, 84% des foyers n'avaient pas accès à Internet. Maintenant, 75% des foyers sont reliés. Or, le discours des EPN n'a pas changé. On a sacrifié la notion d'accompagnement aux usages à la connectivité ».
Une polarisation des usages
« Or aujourd'hui, ce qui est discriminant, ce sont les fréquences et les types d'usages. On se trouve devant deux groupes extrêmes très importants : ceux qui n'utilisent jamais Internet (30% en France) et ceux qui y ont recours au quotidien (53%). Les écarts dans les typologies d'usage vont en se renforçant : c'est en Belgique ce que la FTU appelle la fracture numérique du second degré. Voilà pourquoi il est nécessaire de passer du concept d'animation multimédia à celui de médiation numérique. »
Domestiquer les TIC
Pour Philippe Cazeneuve, la médiation numérique, c'est accompagner des publics variés vers l'autonomie, dans les usages quotidiens des technologies, services et médias numériques. « Le job, c'est d'aider le public à domestiquer les TIC, à les faire rentrer dans ses pratiques de tous les jours. Le médiateur numérique n'est pas un vendeur. Ce n'est ni un ingénieur, ni un évangélisateur. C'est un facilitateur, qui pourra être actif sur différents axes. L'équité des accès bien sûr, mais aussi pourquoi pas la compétitivité et l'innovation dans l'accompagnement des TPE, des artisans et des artistes. Ou dans le développement de la solidarité locale comme en Angleterre où certains bénévoles accompagnent leurs proches pour les initier aux TIC. Mais aussi et peut être surtout, ne faut-il pas imaginer les EPN comme l'interface de référence entre le citoyen et une administration délivrant des services de plus en plus électroniques. ? Le médiateur ne doit-il pas devenir celui qui met le doigt sur les difficultés d'usage des e-services et sur les lacunes en la matière, celui qui va pouvoir aider l'usager et l'administration à co-construire de nouveaux services publics ? » Un bel enjeu, en effet...
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