Le blog

EPN d'Yvoir : des expériences numériques citoyennes

l'EPN d'YvoirDamien Maillard est responsable de l'informatique de la commune d'Yvoir et de son Espace Public Numérique. Il en assure l'animation en collaboration avec Veronica Casa. « On fait partie », explique Damien Mailliard », de la première vague de 2005. » La commune compte deux espaces. L'un se trouve dans le centre du village d'Yvoir, l'autre se situe au sein de la bibliothèque de Godinne. « Nous fonctionnons sur base de cycles de formation de 6 mois, grosso modo de janvier à juin et de septembre à décembre, avec un public composé essentiellement de seniors. Il s'agit de formations de base, qui pourront être complétées en fonction des demandes par des ateliers d'approfondissement sur les réseaux sociaux, la manipulation de photos ou des fonctions bureautiques avancées. »

Douche froide
L'EPN d'Yvoir participe également à des partenariats originaux. L'un débouchera sur «Douche froide », un court métrage réalisée en 2010 par Benoît Mariage. Ce film de 28 minutes est le résultat du projet "les Jeunes passeurs d'images citoyennes" conduit en 2009 par l'ASBL le Centre Permanent pour la Citoyenneté et la Participation en collaboration avec le CPAS, le centre de réfugié de la Croix Rouge, la Maison des Jeunes et l'EPN communal d'Yvoir. Une cinquantaine de participants amateurs (demandeurs d'asiles et jeunes d'Yvoir) vont travailler durant une année à la constitution du film : ateliers d'écriture, sons et techniques de l'image. Le tournage aura lieu en avril 2010. Douche froide, c'est l'histoire d'une jeune africaine confrontée aux mêmes difficultés que de nombreux demandeurs d'asile. Au centre d'accueil pour réfugiés d'Yvoir, arrive Marie-Blanche, une jeune camerounaise en situation illégale. Par le hasard des rencontres, elle fera la connaissance de trois résidents d'un camping en quête d'emploi. Il s'ensuivra une succession d'événements qui feront chambouler son destin et interroger plus d'un au sein de la commune bucolique d'Yvoir. « L'objectif de ce projet soutenu par Fondation Roi Baudouin était de favoriser le tissage de liens entre les habitants de la commune, les demandeurs d'asile du centre de la Croix-Rouge et les habitants du parc résidentiel «  La Gayolle ».

De Parlement en Parlement
Le projet citoyenneté-démocratie mis sur pied par le Plan d'Habitat Permanent et l'EPN s'adresse lui aussi aux résidents de la Gayolle. Veronica Casa, animatrice : « Il s'agit d'une formation destinée aux enfants organisée en collaboration avec Anne-Pascale Leboutte de l'Antenne sociale pour le plan Habitat Permanent. Elle a pour but de faire découvrir les 4 niveaux de pouvoir en Belgique. Anne-pascale s'est occupée de la communication avec les familles. Moi, je me suis plus penchée avec l'aide d'un stagiaire sur la formation proprement dite. Nous avons mis au point un atelier ludique où finalement, l'informatique est plus un prétexte à un projet citoyen. » C'est ainsi que le groupe d'enfants s'est réuni à quatre reprises à l'EPN d'Yvoir pour une session de préparation de 4 visites : recherche Internet sur les principes et le fonctionnement de la démocratie, rôle des élus à chaque niveau de pouvoir, etc. « Nous nous sommes rendus à l'administration communale d'Yvoir, nous avons visité les Parlements Wallon et Fédéral pour conclure avec la découverte du Parlement européen. » L'essai va être transformé à la rentrée. « Nous préparons, toujours dans le cadre du Plan Habitat Permanent, un projet du même type portant sur l'environnement. »

Tags : citoyenneté - cohésion sociale - Damien Maillard - fracture-numérique - habitat permanente - Veronica Casa - Yvoir

Bridge the gap : réduire l'écart numérique entre générations

Education aux médiasC'est le 11 juin dernier que 12 opérateurs de formations issus de 12 pays européens se sont réunis à Bruxelles dans le cadre du programme Léonardo Da Vinci autour d'un atelier « Bridge The Gap ». Porté en Belgique par le Réseau Européen de Formation, ce projet vise à réduire l'écart numérique existant entre les générations en tirant profit des apports professionnels que les ainés peuvent apporter aux jeunes générations en matière de tutorat et d'assistance aux métiers. Et vice versa en ce qui concerne l'apport de culture numérique que la génération « Y » peut induire. La thématique de la fracture numérique intergénérationnelle est abordée transversalement par des recherches et ateliers relatifs à la culture, la créativité, la communication et les médias, l'environnement et l'éducation ou encore le tourisme.

EPN et ateliers numériques intergénérationnels
Après une présentation du dispositif wallon des Espaces Publics Numériques qui constitue un espace privilégié pour des ateliers numériques d'expérimentation intergénérationnels, Jérôme Poloczek, Responsable communication chez Atoutage, a dressé une feuille de route quant à la bonne gestion d'un projet intergénérationnel, sur base du livre méthodologique « Comment développer une action intergénérationnelle » publié aux éditions De Boek par son association et au prisme des expériences de quelques projets numériques intégrant une dimension intergénérationnelle. La matinée fut également l'occasion pour Marine Bugnot, chargée de mission, de présenter le portail de l'intergénération et les services mis en place par le réseau intergénérationnel Courant d'âges.

Dessins animés et vidéos
Côté expérimentations, l'association Slovaque Centre for Intercultural Dialogue a opéré un arrêt sur image sur Sheeplive, un portail multilingue de dessins animés. Ces films d'animation s'adressent avant tout aux enfants et aux jeunes. Ils abordent différentes thématiques afin de les sensibiliser aux risques liés à l'utilisation d'Internet et des téléphones mobiles : gestes obscènes, hameçonnage, anorexie, respect vie privée, amitiés virtuelles, cyberharcèlement vidéolynchage, addictions, jeux avec facebook. Le programme d'alphabétisation médiatique et numérique Territoriomovil présenté par l'association espagnole Innovación, Transferencia y Desarrollo s'adresse lui aussi aux adolescents. Il met à leur disposition une boîte à outils pour la production « do it your self » de vidéos et contenus multimédias. Dans la bibliothèque (disponible également en français) de ce « décalogue » pour vidéo amateur, on trouve des sujets basiques et didactiques pour des prises de vue à partir d'un mobile ou une mini caméra. On y découvre aussi, toujours sous la forme de petites vidéos, des trucs et astuces pour fabriquer une dolly (avec un manche à balai et un vélo) et filmer en travelling. Ou encore pour construire une grue (avec deux manches à balai) et filmer en hauteur ou une snorricam (deux plaques, une planche en bois) pour se filmer.

Tags : Atoutage - éducation aux médias - Courant d'âges - fracture-numérique - Intergénértionnel - réseau européen de formation - vidéos

Enquête : Utilisation des TIC auprès des ménages en Belgique par le SPF Economie

spfeco

Ce 11 avril 2013, le SPF économie, via la Direction générale Statistique et Information économique, a publié les résultats d'une enquête sur l'équipement TIC des ménages à partir d"un échantillon de plus de 6000 belges.

On y apprend qu'en 2012, 80% des ménages belges disposaient d'au moins un ordinateur et 78% d'une connexion à internet. Parmi les 20% de ménages ne disposant pas d'ordinateur, 5% ont l'intention d'en acheter un au cours des 12 prochains mois.

«La façon dont les gens se connectent à la toile évolue», analyse le SPF. Les GSM (33% des foyers) ou les tablettes (14%) deviennent des outils incontournables pour de plus en plus de Belges. En 2011, on relevait 22% de connexions à partir de GSM et 4% depuis une tablette.

En 5 ans, le pourcentage des personnes âgées de 16 à 74 ans ayant effectué des achats en ligne au cours des 12 derniers mois a plus que doublé pour atteindre 45% en 2012.

Le communiqué de presse : ICI

Indicateurs TIC (2005-2012) : ICI


Tags : étude - fracture-numérique

Faire se croiser des générations. A tout âge



L'ASBL Atoutage est née il y a 10 de la volonté de mettre en relation des générations différentes et de faire se croiser les différents publics d'institutions et d'associations de   « terrain ». Des crèches, des maisons de repos et des maisons de jeunes bien sûr. Mais aussi des centres culturels, des maisons de repos et...des citoyens.

Ici, c'est une école maternelle où des adultes viennent raconter des histoires aux enfants. L'idée a donné naissance aux projets « Généraconte » et « Lis nous une histoire ».  Là,  c'est avec des images qu'on raconte : Atoutage est à l'origine du premier festival du film intergénérationnel qui s'est tenu en avril 2011 avec en ouverture Pandora's box d e Yesim Ustaoglu, et la présence remarquée de Tsilla Chelton. La deuxième édition a lieu en novembre prochain.

La paix tout de suite
Cécile Dupont, directrice : «Nous sommes plutôt des acteurs de seconde ligne. Nous accompagnons des partenaires qui veulent mettre en place des projets intergénérationnels : une commune, une entreprise, un CPAS ou un citoyen » Comme cet habitant d'Ottignies, Antraning Zarmadian, voulant transmettre le témoignage écrit de son père sur le génocide arménien, entre 1915 et 1916. Le projet prendra rapidement de l'ampleur, avec la participation du Centre culturel d'Ottignies Louvain-la-Neuve, le Centre culturel laïque juif et le Festival des Voies de la Liberté, rejoints par différents bénévoles et associations proposant des animations autour de la communication non-violente ou la désobéissance civile... Le résultat ? « La Paix ça commence tout de suite », ou la volonté d'ouvrir un travail de mémoire sur les 3 génocides attestés du XXe siècle, de travailler, sur leur reconnaissance et de réfléchir aux comportements à adopter pour éviter que l'histoire ne se répète. Avec un expo (le génocide des arméniens), un spectacle (Schicklgruber alias Adolf Hitler), des films (« Mots » de Pierre Mertens), du cinéma et des rencontres.

Médiateur et facilitateur
Cécile Dupont : « Atoutage, c'est une association pour ceux qui souhaitent des réponses intergénérationnelles à des problématiques sociales diverses. Nous pouvons prendre en charge un projet de A à Z, ou intervenir ponctuellement comme cela a été la cas pour la cellule de développement communautaire d'Ottignies LLN. Un projet de potager communautaire était lancé, mais tardait à se concrétiser. Nous avons fourni des outils aux animateurs et nous sommes intervenus dans les réunions de quartier. Il s'agissait de prendre en compte la dimension intergénérationnelle du projet. Nous avons un rôle de médiateur, de facilitateur qui veille à ce que chacun puisse s'exprimer, que la parole de chacun soit prise en compte.» Le potager a vu le jour l'année passée.

Sensibilisation et gestion de projets intergénérationnels
En parallèle, Atoutage developpe des formations. «Soit on intervient à la demande et sur mesure, soit on propose des formations ouvertes à un public relativement large, principalement associatif. Ce sont des formations de base d'une ou deux journées à la sensibilisation  : qu'est-ce que l'intergénérationel ? Que peut-on en attendre ? Comment mettre en place un projet, comment gérer un partenariat qui tienne compte de cette dimension ? » Tous les premiers lundi du mois, entre 12 et 14 heures, l'ASBL organise aussi des séances d'écoute dans ses locaux. Yapadage pour y participer...

Tags : formations - fracture-numérique - Intergénérationnel

L'accès aux TIC pour tous par l'ANSA

ansa2012L'ANSA (Agence nouvelle des solidarités actives) publie ce mois une étude sur l'accès aux TIC des publics en situation de précarité.

Dans la continuité de la réflexion engagée avec des partenaires autour des solutions locales et des orientations nationales qui pouvaient être mises en place pour encourager l'accès et la maitrise des nouvelles technologies, l'ANSA a souhaité consulter directement les utilisateurs à petits revenus. Car analyser les besoins pour rendre les télécoms accessibles à tous sans écouter les premiers concernés par la "fracture numérique" serait non seulement absurde mais également inefficace.

Cette contribution est le produit du travail mené avec 80 utilisateurs des télécoms en France, âgés de 18 à 76 ans : jeunes accompagnés par les Missions locales, allocataires du RSA et personnes âgées. L'ANSA s'est appuyée sur la parole des utilisateurs pour identifier leurs usagers, les difficultés qu'ils rencontrent et leurs perceptions des offres sociales.

L'objectif étant d'appuyer les pouvoirs publics et les opérateurs dans le développement de solutions innovantes pour répondre au mieux aux besoins des usagers. Télécharger la contribution


Tags : fracture-numérique - france - public précarisé

Web experts, tous connectés de 9 à 99 ans !

webexpertsLe projet Web Experts de Belgacom est un nouveau projet éducatif pour lutter contre la fracture numérique où les jeunes viennent en aide aux plus âgés pour leur apprendre l'Internet !

Lancé en octobre de l'année passée, le projet 'Web Experts', dont le but est d'encourager les jeunes à apprendre à leurs grands-parents ou à d'autres aînés à se familiariser avec internet, fait son bilan.50 jeunes et écoles se sont inscrits, ont utilisé du matériel mis à leur disposition et ont envoyé leur projet. Au total, ce sont 700 aînés qui ont été accompagnés dans leur découverte d'internet. Chaque mois, un gagnant est choisi, à la fois parmi les jeunes et parmi les écoles.

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Shana a été la toute première gagnante Web Experts et a appris à sa grand-mère Paola à faire des recherches sur internet. Lorsque Paola a découvert qu'il lui était possible de communiquer avec sa famille en Italie via Facebook, il n'en a pas fallu davantage pour la convaincre ! Jordan, quant à lui, a appris à plusieurs de ses connaissances comment utiliser internet pour la toute première fois de leur vie. Certains n'avaient même pas d'ordinateur et, depuis les explications fournies par notre Web Expert, ont décidé d'en acheter un ! Caelan a non seulement initié sa grand-mère à l'utilisation d'internet, mais il a également été chaleureusement accueilli lorsqu'il a contacté la maison de repos "Alphonse Allard" pour montrer aux résidents comment utiliser les ordinateurs, les imprimantes et le multimédia.

Les écoles ont également participé activement au projet Web Experts. Ainsi, les élèves de quatrième année de l'école primaire De Kraal ont invité leurs grands-parents pour une après-midi de découverte d'internet afin de leur montrer comment chercher des recettes en ligne, planifier un voyage en train, utiliser l'e-mail et même les blogs.  Quant au projet de l'Institut Saint-Joseph de Libramont, qui consistait à organiser des rencontres intergénérationnelles au cours desquelles les élèves expliquaient à leurs grands-parents ce qu'ils avaient appris lors de leurs cours d'informatique, il a eu tellement de succès qu'il a fait l'objet d'un reportage sur la chaîne de télévision locale TVLux.

Cliquez ici pour découvrir d'autres récits de jeunes qui donnent le meilleur d'eux-mêmes pour réduire la fracture numérique.


Tags : école - fracture-numérique - jeune

Diversité et vulnérabilité dans les usages des TIC - La fracture numérique au second degré

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Nous avons le plaisir de vous annoncer la parution de l'ouvrage Diversité et vulnérabilité dans les usages des TIC - La fracture numérique au second degré, chez Academia Press. Il s'agit de la publication finale d'une recherche réalisée par la FTU pour la Politique scientifique fédérale (programme "Société et avenir"), de 2008 à 2010. Les auteurs sont Périne Brotcorne, Lotte Damhuis, Véronique Laurent, Gérard Valenduc et Patricia Vendramin.

Le livre peut être commandé via le site de vente en ligne de Academia Press, au prix de 12.00 EUR via le lien : http://www.academiapress.be/diversite-et-vulnerabilite-dans-les-usages-des-tic.html (Le site est en néerlandais)

Une version électronique est téléchargeable sur le site de la Politique scientifique fédérale via le lien : http://www.belspo.be/belspo/ta/publ/academia-usagesTIC-U1527.pdf

Pour vous informer sur les travaux et les publications sur le thème de la fracture numérique et de l'inclusion numérique, vous pouvez consulter la page web de la FTU consacrée à ce thème: http://www.ftu-namur.org/projets/proj-14.html


Tags : fracture-numérique - livre

Colloque fédéral "Les compétences TIC et l'emploi"

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En ouverture de la Semaine numérique 2011, le 25 février de 9h à 13h aura lieu au Sénat de Belgique le Colloque fédéral sur "Les compétences TIC et l'emploi".

C'est une organisation LINC et Technofutur TIC, et cela se passera à la Salle du Congrès au Sénat, Palais de la Nation, Rue de Louvain, 21 à 1000 Bruxelles.

Programme :

? 09h00 Accueil des participants
? 09h30 Allocution de bienvenue et introduction par Mme Ilse Van Gorp, Présidente de Vlaams Steunpunt Nieuwe Geletterdheid.
? 09h40 Résultats de l'évaluation du Plan d'Action National de Lutte Contre la Fracture Numérique par M. Jan Dekelver, rechercheur KHKempen et M. Gérard Valenduc, Chercheur à la Fondation Travail-Université.
? 10h00 La technologie va-t-elle résoudre la fracture numérique ? par M. Bruno Schröder, Microsoft Benelux Technology Officer.
? 10h15 ICT-skills et l'emploi par M. Pierre Lelong, Coordinateur du projet EPN de Wallonie et Mme. Mieke Coulembier, federation centres Basiseducatie
? 10h45 Facebook@work par M. Steve Paulussen, rechercheur MIC T (Université de Gand)
Mme. Eva Lievens, Chercheuse ICRI (Université de Louvain)
? 11h00 M/F et la fracture numérique par Mme. Kirsten Dewaelheyns, Responsable 'Activerend Arbeidsmarktbeleid' (Anvers)
? 11h30 Pause
? 11h30 Ateliers
? 12h35 Allocution de M. Philippe Courard, Secrétaire d'Etat à l'Intégration sociale et à la Lutte contre la pauvreté.
? 12h50 Séance plénière de clôture : conclusions par Mme Olga Zrihen, Sénatrice, et Mme Cindy Franssen, Représentante flamande.
? 13h00 Buffet déambulatoire

Réservation obligatoire avant le 23 février 2011 (nombre de places limité)
L'accès est gratuit. Le colloque est bilingue français-néerlandais.


Tags : Colloque - fracture-numérique - métier - semaine-numérique - TIC

L'évaluation du Plan national de lutte contre la fracture numérique (2005-2010) et recommandations pour la seconde phase du plan (2011-2015) - Deuxième partie

imageLe rapport final de l'étude confiée par le SPP Intégration sociale à la Fondation Travail-Université et au Centre de recherche K-point de la Katholieke Hoogeschool Kempen, dans le cadre du plan national de lutte contre la fracture numérique est maintenant disponible. L'étude a consisté à
évaluer la première phase du plan (2005-2010) et à préparer des orientations et des propositions pour une seconde phase du plan (2011-2015). C'est un document important car il évalue les actions menées pendant 5 ans et permet de voir quelles vont êtres les grandes lignes directrices de la politique belge en matière d'E-inclusion pour les 5 prochaines années.

Dans la deuxième partie de ce document, le rapport analyse l'évolution de la fracture numérique de 2005 à 2010.
"La notion de "fracture numérique" désigne communément le fossé séparant ceux qui bénéficient de l'accès à internet et aux technologies numériques et ceux qui n'en bénéficient pas. Toutefois,les chercheurs considèrent aujourd'hui que cette notion est moins polarisée, dans le sens où elle comporte plusieurs dimensions qui interagissent et évoluent.
La fracture numérique a d'abord une dimension matérielle. Elle renvoie alors à un déficit en termes d'équipement et d'accès. C'est ce que l'on désigne comme étant la fracture numérique au premier degré.
La fracture numérique a aussi une dimension intellectuelle et sociale. Elle renvoie alors au manque de maitrise des compétences et connaissances fondamentales pour l'usage des TIC et l'exploitation de leurs contenus, ainsi que le manque de ressources sociales pour développer des usages qui permettent de négocier une position sociale valorisante. C'est ce que l'on désigne comme étant la fracture numérique au second degré. Cette sorte de fracture dans la fracture se créée une fois que la barrière de l'accès est surmontée, au niveau des modes d'usages de la technologie et des contenus numériques.
La fracture numérique est également évolutive, dans la mesure où elle est un processus social dynamique qui évolue au fil du temps et non un état stable. Ceci implique que tous les individus - et pas uniquement ceux appartenant aux groupes sociaux défavorisés - sont susceptibles de se trouver provisoirement plus en moins vulnérables.

Cet éclairage sur l'évolution de la notion de fracture numérique permet de souligner que la
première phase du plan a eu le mérite d'appréhender la fracture numérique dans sa double dimension d'accès et d'usage."

Les propositions pour un "Plan stratégique belge e-inclusion 2011-2015"
  • Mettre en place une coordination nationale avec une articulation forte entre les niveaux de pouvoir et donc mettre sur pied un dispositif institutionnel qui permettra une coopération active entre les structures.
  • Création d'une fonction de "Porte-parole e-inclusion" pour assurer la promotion et la visibilité du plan vers l'extérieur.
  • Création de plateformes régionales pour impliquer la participation des acteurs de terrain et des pouvoirs locaux et régionaux.
  • Redéfinir les politiques d'aide à l'acquisition individuelle d'équipements informatiques multimédia.
  • Garantir une réduction du coût de l'internet à haut débit pour l'ensemble de la population.
  • Créer un "tarif social internet" pour les catégories les plus défavorisées de la population.
  • Développer et soutenir une offre de services de maintenance informatique à des coûts adaptés aux situations des différentes catégories de la population.
  • Renforcer les engagements pris par les autorités fédérales et régionales en matière d'e-accessibilité.
  • Poursuivre et renforcer la sécurité d'utilisation d'internet et la confiance des utilisateurs, en particulier pour les groupes les plus vulnérables.
  • Renforcer la visibilité et renforcer les points d'accès publics et les espaces publics numériques existants.
  • Poursuivre la création d'au moins un espace public numérique par commune.
  • Développer et renforcer les réseaux régionaux d'espaces publics numériques et soutenir la réflexion menée par les EPN/OCR sur leur avenir et l'évolution de leur rôle.
  • Développer et soutenir des services associatifs de maintenance et de développement informatique à destination du secteur socio-éducatif.
  • Sensibiliser les autorités locales à la mise en place de plans locaux d'inclusion numérique et leur apporter un meilleur soutien financier pour qu'elles investissent dans des projets TIC à la portée de tous et qu'elles favorisent une articulation locale entre les différentes initiatives en matière d'inclusion numérique et sociale
  • Assurer la reconnaissance professionnelle du métier d'animateur d'EPN/OCR, en valorisant notamment son rôle social grandissant et en professionnalisant son statut.
  • Soutenir et renforcer des dispositifs locaux innovants de formation aux TIC mis en place par des EPN, des organismes sociaux ou des infrastructures publiques en vue de toucher des publics traditionnellement éloignés des TIC.
  • Imbriquer les TIC dans la formation générale, tout au long de la vie, en travaillant à
    l'incorporation systématique des formations à l'usage des technologies numériques au sein d'un parcours intégré d'enseignement, de formation professionnelle, de formation continuée ou d'éducation permanente.
  • Pour les publics particulièrement vulnérables ou isolés, prolonger et renforcer la convergence de l'accompagnement social et de l'accompagnement aux usages des TIC.
  • Améliorer la culture numérique des enseignants, des travailleurs sociaux et autres intermédiaires de l'action socioculturelle et mobiliser davantage l'ensemble des professionnels de l'action sociale autour de la problématique de l'inclusion numérique en les formant à une meilleure appropriation des technologies numériques dans leurs pratiques professionnelles quotidiennes.
  • Former à la production de contenus et inclure la communication interactive et la production de contenus dans les programmes d'insertion socioprofessionnelle.
  • Sensibiliser aux formes nouvelles de culture numérique, dans la lecture, l'audiovisuel, la musique, les arts et spectacles, etc.
  • Mettre en place un cadre juridique pour les nouveaux usages du web 2.0 dans le travail social.
  • Encourager l'acquisition et la diffusion d'une meilleure culture numérique par les décideurs de tous les niveaux des administrations et du pouvoir politique, notamment par la mise en réseau de bonnes pratiques entre les administrations et par l'information constante de leurs décideurs.
  • Soutenir le développement de filières de recyclage et de réhabilitation pour le matériel informatique et pour les consommables, notamment à travers l'économie sociale et l'entrepreneuriat "vert.
  • Réduire l'empreinte écologique des TIC en sensibilisant les divers acteurs institutionnels et de terrain aux critères concrets de diminution de l'empreinte écologique de leurs activités.
  • Promouvoir la conception et le développement de solutions open source pour les besoins spécifiques du monde de l'enseignement, de la culture et de l'action sociale.
  • Promouvoir des applications simples des TIC, à la portée de tous, pour optimiser la
    consommation d'énergie des ménages et améliorer la qualité de l'habitat.
  • Prolonger et renforcer les initiatives de communication et de collaboration entre générations à l'aide des TIC, pour viser non seulement un objectif de formation des séniors, mais aussi et surtout un double objectif de solidarité intergénérationnelle et de capitalisation de l'héritage culturel.
  • Promouvoir des applications des TIC au service de la qualité de vie et de l'autonomie des personnes handicapées, des personnes âgées, des personnes en mauvaise santé ou des malades chroniques.
  • Mettre en place une plateforme de veille technologique dans le domaine des risques et des opportunités des innovations émergentes, en créant des synergies nouvelles entre les initiatives existantes en matière de veille technologique (AWT, IBBT notamment).
  • Mettre en place un monitoring des usages émergents des technologies numériques.
  • Anticiper la vulnérabilité numérique en prolongeant non seulement les actions à caractère curatif auprès des populations exclues, mais aussi en renforçant les actions de prévention auprès de ceux qui courent le risque d'être exclus à plus ou moins long terme.
  • Améliorer le dispositif existant en matière de baromètre des inégalités numériques en articulant, au niveau d'un groupe d'experts inter-institutionnel, les approches et les résultats des enquêtes réalisées aux différents niveaux de pouvoir et dans différents domaines.
  • Mettre en place, au niveau national, un groupe permanent d'experts, provenant des mondes académique, institutionnel et associatif pour formuler notamment des conseils aux décideurs politiques en matière d'inclusion numérique.
  • Associer plus systématiquement les centres de recherche et les universités aux démarches de monitoring et d'anticipation en matière d'inclusion numérique.
  • Lancer et soutenir des projets de recherche dans le domaine des sciences sociales et humaines, concernant l'évolution des usages des TIC ainsi que des inégalités, des risques et des opportunités qui y sont liés.
  • Mettre concrètement en oeuvre le principe de l'intégration d'un volet de recherche sur les aspects sociaux, juridiques et éthiques dans les programmes de développement technologique.
  • Développer plus systématiquement une évaluation scientifique externe des actions conçues et mises en oeuvre dans le cadre de la deuxième phase du plan.

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L'évaluation du Plan national de lutte contre la fracture numérique (2005-2010) et recommandations pour la seconde phase du plan (2011-2015) - Première partie

imageLe rapport final de l'étude confiée par le SPP Intégration sociale à la Fondation Travail-Université et au Centre de recherche K-point de la Katholieke Hoogeschool Kempen, dans le cadre du plan national de lutte contre la fracture numérique est maintenant disponible. L'étude a consisté à
évaluer la première phase du plan (2005-2010) et à préparer des orientations et des propositions pour une seconde phase du plan (2011-2015). C'est un document important car il évalue les actions menées pendant 5 ans et permet de voir quelles vont êtres les grandes lignes directrices de la politique belge en matière d'E-inclusion pour les 5 prochaines années.

Il est à noter que dans leur travail d'évaluation des réalisations et de préparation de propositions, les équipes de recherche ont mis en oeuvre une méthode de participation active d'acteurs de terrain à travers des workshops.

Dans la première partie de ce document, on peut lire l'évaluation de la première phase du plan national de lutte contre la fracture numérique (2005-2010) et, par là-même, avoir des chiffres récents et officiels sur la fracture numérique en Belgique.
Les objectifs généraux du plan 2005-2010 étaient les suivants : réduire d'un tiers la fracture
numérique dans les cinq années à venir et mettre au point un baromètre de la fracture numérique ainsi que de participer à l'effort européen en faveur de l'inclusion numérique.

Alors, la fracture numérique s'est-elle réduite en Belgique ?
En Belgique, la diffusion d'internet s'est poursuivie à un rythme soutenu au cours des cinq
dernières années, de 2005 à 2009 (+29.3% sur la période, soit +6.6% par an en moyenne). En 2009, la proportion d'utilisateurs d'internet dans la population belge de 15 à 75 ans s'élève à 75%, contre 58% en 2005. L'augmentation de la proportion d'utilisateurs d'internet est visible dans toutes les catégories sociodémographiques habituellement utilisées pour mesurer les inégalités numériques. On peut affirmer que l'objectif général du plan de "réduire d'un tiers la proportion de citoyens qui ne sont pas capables aujourd'hui d'utiliser les TIC" a été atteint.
En effet, la proportion de non-utilisateurs dans l'ensemble de la population a été réduite de plus d'un tiers : de 42% à 25% de la population, ce qui constitue une baisse relative de 40%. Le nombre de ménages ne disposant pas de connexion à internet a été réduit d'un tiers (de 50% à 33%).
Toutefois, la fracture numérique ne se mesure pas au nombre total de personnes connectées ou non, mais aux écarts entre différentes catégories pour une même variable sociodémographique. En ces termes, on peut également affirmer que les inégalités au sein de la population se sont réduites, puisque les écarts entre les catégories défavorisées et la moyenne des utilisateurs ont diminué entre 2005 et 2009 pour toutes les variables sociodémographiques (niveau d'instruction,âge, genre, localisation géographique) sauf pour le revenu où l'écart entre les plus faibles et les plus gros revenus augmente.

Le deuxième objectif du plan 2005-2010 qui consistait à mettre au point un baromètre de la fracture numérique en Belgique a été réalisé dans l'ensemble puisque le plan a bénéficié de la mise en oeuvre, sous l'égide d'Eurostat à partir de 2004, d'un dispositif européen d'enquêtes sur l'accès aux TIC et leurs utilisations par les ménages, par les individus et par les entreprises. Le SPF Économie et statistique (Statbel) s'est chargé de la réalisation et de l'analyse de ces enquêtes en Belgique. Le baromètre permet donc non seulement d'obtenir un portrait statistique pour la Belgique, mais aussi de faire des comparaisons avec les autres pays européens. De plus, les autres niveaux de pouvoir ont aussi lancé ou poursuivi des travaux réguliers de mesure de l'accès aux TIC et de leurs utilisations, notamment le Studiedienst Vlaamse Regering (SVR) et l'Agence wallonne des télécommunications (AWT).

Le troisième objectif du plan consistait à participer à l'effort européen en faveur de l'inclusion numérique. On peut affirmer dans l'ensemble que cet objectif est atteint puisque le plan belge,conçu à l'origine dans l'esprit du Sommet mondial de la société de l'information en 2004, s'estintégré sans difficulté dans les objectifs européens définis à Riga en 2006, reformulés en 2007,puis en 2010. Les politiques européennes et belges en matière d'inclusion numérique montrent en effet de nombreux points de convergence.

Toujours dans l'évaluation, des actions de sensibilisation ont été menées.Dans l'ensemble, plusieurs campagnes et activités de sensibilisation ont été réalisées à la fois par les autorités et par de nombreux acteurs de terrain, dont notamment la "Semaine numérique"qui couvre les trois régions du pays. Les actions ont permis d'atteindre un public important mais elles doivent se renouveler, dans la mesure où le public atteint par les médias classiques ou numériques a déjà été touché. Pour toucher d'autres
publics plus difficiles à atteindre, la sensibilisation doit désormais s'accompagner d'un
accompagnement à plus long terme.

Dans les grands orientations Plan national 2005-2010, une large part avait été consacrée au du volet "formation". Le plan affichait trois objectifs : assurer une formation aux TIC à tous les jeunes, offrir des instruments d'auto-apprentissage pour les citoyens désireux de se former aux TIC et favoriser les structures de formation aux TIC pour les publics défavorisés. Toutefois, l'auto-formation ne semble pas être une méthode pertinente, notamment pour des publics socialement fragilisés ou culturellement défavorisés, car ceux-ci ont besoin d'un médiateur humain pour les accompagner dans leur apprentissage.
Développer les structures de formation aux TIC pour les publics défavorisés est un objectif qui a fait l'objet d'une grande attention, tant de la part des pouvoirs publics, essentiellement pour les demandeurs d'emploi, que de la part des acteurs de terrain, pour les publics faiblement scolarisés et les séniors en particulier. Si la pertinence de ces types de formation ne fait aucun doute, on peut toutefois déplorer que les initiatives des acteurs de terrain aient été le plus souvent développées dans une certaine précarité financière, ce qui a eu des impacts négatifs sur ces formations en termes d'efficacité.

Un volet important dans la lutte du fédéral contre la lutte contre la fracture numérique a été la mise en place de l'initiative "accès pour tous".

Le premier objectif qui consistait à garantir à chaque citoyen un accès public à internet proche de son domicile par le biais de la création d'EPN/OCR a été un axe majeur des politiques publiques en matière de réduction de la fracture numérique. De nombreux acteurs associatifs ont également été très actifs dans ce domaine. La pertinence de ces mesures a évolué. Aujourd'hui, l'objectif est moins de fournir un accès à ceux qui n'en ont pas, que de proposer un environnement non seulement technique, mais aussi et surtout pédagogique et humain de qualité. Le modèle des EPN/OCR peut s'avérer efficace, moyennant la réunion d'une série de conditions concernant la professionnalisation du métier d'animateur, l'intégration dans le tissu social local et la stabilisation des modalités de financement.
Le second objectif qui visait à encourager la connexion des ménages et fournir des services attractifs a été un axe important des politiques d'inclusion numérique au niveau fédéral. Cependant, la pertinence des mesures de type "internet pour tous" décline au fur et à mesure que la diffusion d'internet s'accroît. Leur efficacité est limitée étant donné qu'elles se basent sur des incitants fiscaux, qui bénéficient plus aux classes moyennes qu'aux publics réellement défavorisés. Ces derniers sont d'ailleurs arrêtés davantage par d'autres obstacles, comme le coût des connexions et des charges de maintenance, ainsi que le manque d'accompagnement dans l'utilisation.

Le plan s'était également fixé trois objectifs "transversaux" à travers huit actions concrètes :

  • favoriser la diversité des types de logiciels,
  • garantir aux citoyens le droit aux services traditionnels,
  • augmenter l'accessibilité et la connaissance des TIC pour les publics défavorisés

L'objectif de favoriser la diversité des types de logiciels a essentiellement consisté en actions de promotion des logiciels open source, tantôt au niveau des pouvoirs publics, tantôt dans le monde associatif, notamment au bénéfice des EPN/OCR. L'objectif de garantir l'accès de tous aux canaux traditionnels de service public est, quant à lui,
un principe politique qui n'était pas formulé de manière opérationnelle, ce qui rend son
évaluation impossible. Enfin, dans le domaine de l'e-accessibilité, les objectifs fixés ne sont que très partiellement atteints. Les sites des pouvoirs publics présentent toujours des déficits importants en termes de conformité aux recommandations de la Commission européenne.


Tags : fédéral - fracture-numérique

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