Le blog

twitter

Veille des EPN de Wallonie

Tags : veille

yvoir3-1

Intergénérationnel : avec les hyperpaysages, on voit très large à Yvoir

Mais qu'ont bien pu faire Papys Guy et Maurice et Mamys Chantal, Agnès, Milou, Bewir avec Antoine, Lialia, Nicolas, Vic, Jade et Flo ? La rencontre intergénérationnelle Hyperpaysages Yvoir organisée dans le cadre de l'appel à projet Papy et Mamy surfeurs arrive (provisoirement) à son terme. Les participants ont présenté officiellement leurs création le 13 décembre dernier à l'EPN : deux hyperpaysages, l'un du centre d'Yvoir et l'autre du site médiéval de Poilvache. Le prochain rendez-vous est fixé au dimanche 21 décembre prochain à 14h, à la bibliothèque communale d'Yvoir-Godinne

 

Le centre ville et le site de la Poilvache en vue panoramique

En 2001, l'hyperpaysage a fait l'objet d'une recherche action menée par l'Institut d'Eco-Pédagogie de Liège, en partenarit avec le Laboratoire de la géographie de l'Université de Liège auprès des élèves du secondaire supérieur de Visé. Cette technique est une déclinaison du lien hypertexte appliqué à des photos qui permet de décomposer l'image en zones cliquables qui activent des documents ressources (texte, son, image, vidéo). Partant d'une photographie d'un paysage, on obtient ainsi un hyperpaysage. Veronica Casa Responsable des EPN d'Yvoir-Godinne : "En tant qu'animatrice de l'EPN d'Yvoir, j'organisais des activités d'un côté pour les seniors, de l'autre côté pour les enfants. Quand l'appel à projet Papy et Mamy surfeurs a été lancé, j'ai réfléchi à une projet pouvant se faire mixer les deux publics. J'ai eu l'idée des hyperpaysage après la lecture d'un article sur le sujet. Avec mes collègues Céline Boka et Anne-Pascale Leboutte qui sont coordinatrices du Plan de Cohésion Sociale, on s'est lancé. De septembre à décembre, nos seniors et nos juniors ont travaillé en groupe sur les deux lieux qu'ils avaient choisi : le centre d'Yvoir et le site médiéval." Le résultat : une image numérique interactive mobile à 360° à partir de laquelle on peut accéder à toutes sortes de contenus multi-médias.

 

Bientôt de nouveaux hyperpaysages à Yvoir

Concrètement, on prend une série de photos d'un paysage qu'on va passer dans une application de montage panoramique qui va établir des repères entre les images prises pour aboutir à une fusion à 360°, ici celui livré avec les appareils numériques Canon. Véronica Casa : "Nous avons choisi 4 lieux qui pouvaient intéresser les participants, pour retenir les deux qui avaient suscité le plus d'intérêt. Un premier sous-groupe à travaillé sur le centre d'Yvoir sur la thématique passé-présent à partir de veilles cartes postales et de photos récentes. D'autres binômes senior-enfant ont planché sur le site médiéval de Poilvache à partir de 4 thèmes : histoire, faune et la flore (le site est situe au sein d'une réserve naturelle), folklore et la vie quotidienne au moyen-âge. A partir de photos, d'interviews, de recherches, des points sur la photo ont été activés et documentés. A notre grande surprise, les participants ont insisté à conduire le projet de bout en bout, et sont allés jusqu'à introduire les contenus dans le CMS Spip. En tout, 12 après-midi d'atelier ont été organisées les mercredi et les samedi, en plus du travail à la maison ! Nous avons bénéficié du soutien technique de l'Institut d'Eco-Pédagogie. L'hébergement des réalisations sur la page des hyperpaysages d'Yvoir est payé pour 2 ans, alors on voudrait qu'il puisse accueillir de nouvelles réalisations."

Tags : appel-à-projets - Yvoir - cohésion sociale

twitter

Veille des EPN de Wallonie

Tags : veille

5111-1

Le Mobi'TIC remplace le Webbus

C'est début octobre que la province de Liège a inauguré le "Mobi'TIC", un service itinérant d'initiation aux nouvelles technologies de l'information et de la communication réservée aux seniors. Remplaçant le Webbus, il peut se déplacer de commune en commune à la demande des différents partenaires intéressés. Séverine Lisin, coordinatrice : « Entre février et septembre, nous avons testé le projet auprès d'opérateurs de formations, d'associations de seniors et d'acteurs locaux de terrain.  Nous proposons une série de modules d'initiation, une petite vingtaine pour le moment, que nous animons à la demande. Cela va de la découverte des tablettes numériques à l'achat de courses en ligne ou la gestion d'une boite de messagerie. Jusqu'à présent, nous avons organisé 53 actions pour 524 seniors. A terme, nous avons comme objectif de toucher 3.000 personnes d'ici 2015, 10.000 à l'horizon 2018. » Julien Banterla, Directeur de l'Espace Qualité Formation de la Province de Liège : «C'est la contrainte que l'on s'est fixée. Nous intervenons uniquement en partenariat, en mettant à disposition des acteurs locaux des ressources et du matériel : portables tablettes et smartphones. Cela peut intéresser les Mutuelles, les associations de seniors, les Bibliothèques, les Administrations communales ou les EPN. Il leur suffit de nous contacter pour que nous fixions conjointement des dates d'intervention dans leurs locaux. »

Formation de formateurs bénévoles
L'équipe se compose, aux côtés de Séverine, de Philippe Jacques, Claudy Beckers et Christophe Gengler.  Séverine Lisin : «Nous allons mettre en place un programme de formation d'animateurs bénévoles afin de créer un large réseau qui nous permettra d'atteindre nos objectifs. Il n'y a pas de profil type. Toute personne intéressée est capable de devenir animateur  bénévole car fondamentalement, nos modules restent de l'initiation. Nous n'avons pas vocation à faire de la formation. Il y a assez d'opérateurs pour cela. Nous voulons agir en complémentarité avec les dispositifs de formation existants. » Quelle différence avec l'action des EPN ? Julien Banterla : « Nous avons un rôle de soutien par rapport à ces structures. Nous pouvons intervenir de façon décentralisée en dehors de leurs locaux ou encore mettre à leur disposition du matériel dont ils ne disposent pas. »

twitter

Veille des EPN de Wallonie

ap_2904-1

Des espaces connectés mis au vert ?

Une nouvelle manière de travailler dans votre commune rurale : c'est la thématique que La Fondation Rurale de Wallonie a mis à l'ordre du jour de ses rencontres de la ruralité du 17 octobre. Entre les co-working, les centres de télétravail, les tiers lieu et les EPN, y-a-t-il des synergies possibles ? Structurellement, non : tout n'est pour l'instant qu'une question d'opportunité.

 

Eco-système créatif

Le centre de télétravail a une vocation essentiellement professionnelle : sans animation particulière, il se situe en parallèle des grands axes de communication et permet aux travailleurs mobiles et aux salariés trop souvent coincés dans les embouteillages d'occuper un espace connecté et fonctionnel. Au cœur du concept de Co-working, il y a la mise à disposition d'un éco-système destiné à susciter l'innovation et la créativité par la mise en réseau. « Le Co-Working , » explique Lisa Lombardi, expert en charge du coworking & usages innovants des TIC à l'AWT, « c'est un lieu d'accueil, de rencontres et de travail conjuguant convivialité, professionnalisme et flexibilité.  Il va permettre à son occupant de mieux développer son activité, d'agrandir son réseau et son niveau de compétence, tout en étant en capacité de recevoir ses clients et partenaires dans un cadre ad hoc. On en compte 8 en Wallonie, à Tournai (l'ESCO), Liège (La Forge), Namur (Co working Namur), Charleroi (Switch Coworking) Seraing (Cristal Hub) et Mons (Co-nnexion) et Louvain-La-Neuve.

 

Favoriser la mise en réseau

Ce dernier, le Louvain Coworking space, avait ouvert ses portes à l'occasion des rencontres de la ruralité. Il a vu le jour sous l'impulsion d'un consortium composé des acteurs locaux: l'Université catholique de Louvain (UCL) et son Technology Transfer Office (LTTO), le Centre d'Entreprise et d'Innovation (CEI) ainsi que Mind&Market. A ses commandes, une équipe féminine composée de Marina Evaristo (entrepreneuse et web project manager) et Céline Lerate (community manager). Céline Lerate : «Il s'agit d'un espace complètement équipé, avec salle de travail, salle de détente, salle de réunion et salle de créativité. Nous avons trois formules abonnement : une journée par semaine (80 €/mois), deux journées et ½ par semaine (165 € par mois) ou la location full time, 7 jours sur 7, 24 heures sur 24 à 250 € par mois. Ces espaces bénéficient d'un accueil et de différentes animations thématiques toutes destinées à favoriser la mise en réseau, tout comme le Pass qui donne indifféremment accès aux 8 espaces existants. Ceux-ci sont nés d'un appel d'offre lancé par le Ministre Marcourt en 2011. Ils ont bénéficié d'une enveloppe de 600.000 € sur 3 ans et ont vocation à être financièrement autonomes à l'échéance de cette période. On compte actuellement 400 « co-workers » affiliés, satisfaits à 91 %.

 

Médiation numérique

Une fréquentation et une formule à comparer avec les 180.000 personnes qui ont ouvert la porte d'un EPN en Wallonie l'année passée. « La démarche des EPN », explique Eric Blanchart, chargé de mission des EPN de Wallonie, « est très différente. Il s'agit d'une démarche purement citoyenne, qui adresse un très large public dans une vocation non lucrative. Les EPN ont été jusqu'à présent soutenus par les pouvoirs publics locaux. Nous attendons les décisions de la nouvelle législature quant à l'évolution potentielle de ce soutien.  Car leur mission a changé. Les EPN ne se réduisent plus à des centres d'initiation et de formation. Ils évoluent en lieux d'accès et d'accompagnement autour du numérique. D'espaces dédicacés à la réduction de la fracture numérique, ils se transforment en tiers lieux, en espace de d'échange et de partage en lien avec le numérique. »  Les EPN rentrent dans l'ère de la médiation numérique où les TIC ne sont plus une fin en soi et où, à l'instar des espaces de Coworking, ce sont la mise en réseau et les partenariats qui sont privilégiés

IMG_3279-1

Makey Makey et les EPN

Partant du fait que tout le monde est créatif, inventif et imaginatif, Eric Rosenbaum et Jay Silver ont mis au point un système capable de transformer n’importe quel objet (liquide, solide...) en « touchpad ». Et pour cela, rien à installer, aucun logiciel, il suffit de brancher des pinces crocodile du "Makey Makey" (pour Make + Key) à l’objet en question...
 

On a trouvé l'idée amusante à TechnofuturTIC et, après une session de découverte aux Rewics de cette année, une formation a été programmée à destination des animateurs des EPN de Wallonie sous la direction de Domenico Curcio, compositeur, pianiste, formateur et animateur à l'EPN de Tubize !

 

Quelques réactions et objectifs à l'issue de cette formation :

"J'aimerais en fait organiser des stages avec des enfants (8-12 ans) autour de l'initiation à la programmation avec les outils Scratch, Makey Makey et le robot "mi primer kit de robotica" que j'ai découvert au Rewics via Sylvain Denis.  Je n'ai pas encore d'idées précises sur la méthodologie, mais je pense commencer par une initiation de 1 jour principalement autour du Makey Makey pendant les vacances de Noël" (Pierre Lardinois, animateur à l'EPN de la Haute-Lesse)
 

"Pour ma part, je compte contacter les instits de maternelle et primaire (genre 1ere) pour leur proposer une activité découverte autour d'un thème. l'idée principale qui me vient serait que les enfants touchent un objet (une pomme par exemple) et que cet objet lui parle (Bonjour, je suis une pomme) et que l'objet le renvoie à un autre (Est ce que tu pourrais m'aider a retrouver mon amie la banane? Je crois l'avoir vue près du porte-manteau) afin de créer un parcours découverte pour les tout petits autour d'un thème (dans l exemple ici, les fruits). Je compte fortement sur la créativité et l'expérience des instits maternelles pour exploiter un max les capacités de la carte Makey Makey." (Michaël Longrie, animateur à l'EPN de Grez-Doiceau)
 

"De mon côté, je vois bien les applications suivantes : la découverte de l’outil lors d’un stage enfant, sur un thème musical (les percussions par exemple) ou un atelier de programmation dans un cours de logique de programmation (à cet égard, mon projet de vendredi a été de développer le jeu SIMON – rappelle-toi quand on était gosse, il fallait reconnaitre la séquence des sons et couleurs dans l’ordre avec à chaque fois un son supplémentaire ;-)" (Christian, animateur à l'EPI de Verviers)
 

Et le témoignage de cette journée en vidéo (Merci à Domenico!) :

softkinect-1

Les exergames et autres animations gesticulées vont débouler sur les tablettes & smartphones

Des jeux (sérieux) pour travailler sur l'équilibre, la stimulation cognitive ou l'étirement musculaire par le truchement de la 3D.  Des animations à distance pour petits et grands, jeunes et seniors. On en connaissait déjà les applications sur consoles Kinect, Wii et autres Playstation. Très rapidement, la commande gestuelle devrait se généraliser sur les tablettes et smartphones grâce à une  caméra 3d grand public que Softkinetic, une société bruxelloise, devrait introduire dans les prochains mois.  Cela devrait considérablement abaisser le ticket d'entrée des animations, formations et autres conférences « gesticulées ».

Des smartphones à commande gestuellle

Tout a commencé en 2000 avec un trio travaillant sur un logiciel capable de piloter un écran par le geste. Avec le soutien de la région bruxelloise, Softkinetic verra le jour et se dotera d'un studio de création de contenus basé à Jumet. Elle travaillera avec un labo de la VUB spécialisé dans les caméras 3D pour les faire dialoguer son logiciel de reconnaissance gestuelle iisu. L'objectif ? Combler le « fossé interactif » entre le jeu vidéo, le cinéma, la musique ou la navigation sur le Web. Tout va aller très vite. Après avoir signé un accord qui débouchera sur l'intégration de la caméra stéréoscopique dans la Playstation 4 de Sony, Softkinetic convaincra Intel de placer iisu dans des terminaux Windows 8. Du coup, les prochaines générations de portables, ultra-portables et autres « micros » ordinateurs devraient intégrer par défaut la technologie de commande gestuelle. Au dernier salon de l'électronique grand public CES à Las Vegas, le spécialiste de l'informatique visuelles Nvidia a annoncé avoir intégré la caméra USB DephtSense 3D Time-of-Flight DS325 et le système de reconnaissance gestuelle de Softkinetic dans sa tablette Tegra Note 7. Cette caméra embarquée permet de scanner des objets et de les commander à distance. C'est une petite révolution sur le marché des tablettes et des smartphones qui vont pouvoir embarquer, à l'instar des Xbox et PlayStation, des systèmes de reconnaissance et de pilotage gestuelle.

 

Caméra 3D grand public

La société a également conclu un accord avec Texas Instruments qui fabrique et commercialise ses senseurs 3D. Cela s'est traduit par le lancement par Creative d'une caméra 3D à clipser directement sur l'écran de son ordinateur portable. C'est la première étape vers la commercialisation de caméras 3D grand public. Le projet ICTRehab commun à l'ULB et la VUB veut encourager la mise au point de jeux sérieux à finalité de rééducation physique de personnes accidentées ou souffrant d'une infirmité. En mai dernier, durant 2 jours, une vingtaine de développeurs ont imaginé de nouveaux jeux de rééducation motrice. 4 d'entre eux ont reçu une récompense : Daedalus (jeu de labyrinthe), Falling Fruits (recueillir des fruits dans un panier), Hit The Moles (toucher de la main un maximum de taupes qui sortent de terre) et Space Game (vous êtes astronautes et devez éviter le trous noirs). A partir de ces sujets, la plate-forme ICT4Redhab transposera les applications sur les consoles Wii et Kinect et...sur les systèmes pilotés par Softkinetics !


 


 

twitter

Veille des EPN de Wallonie

 

Tags : veille

digitalagendaeurope-1

Le point sur l'accès à Internet en Belgique - Mise au point sur les enjeux du numérique

Comme chaque année, les chiffres du SPF économie sur l’évolution de la société de l’information en Belgique, dans le cadre des objectifs du « Digital Agenda for Europe », sont disponibles et permettent d'analyser l'évolution de l'accès aux TIC de la population belge.

Comme avec le Baromètre TIC 2014 de l'AWT, les chiffres du SPF nous permettent de mettre à jour nos indicateurs pour 2014. Alors, qu'en est-il de cette fameuse fracture numérique ?

Selon le SPF, 80 % des ménages belges disposent d’une connexion internet et 82 % sont équipés à leur domicile d’au moins un ordinateur. L’ordinateur demeure l’appareil le plus utilisé pour se connecter à internet. Les appareils mobiles connectés à internet s’inscrivent en forte hausse. L’e-banking et la communication sur les réseaux sociaux arrivent en tête des activités pratiquées par les Belges sur internet.

Pour l'AWT, Au niveau des usages TIC des citoyens , 80% des Wallons ont utilisé Internet dans l'année mais surtout 70% l'ont utilisé de manière pratiquement quotidienne, confirmant une intensification toujours plus grande des usages. Au niveau des citoyens wallons:

  • 68% des citoyens (15 ans et plus) lisent ou envoient des e-mails,
  • 48% participent à des réseaux sociaux ou professionnels,
  • 45% effectuent des opérations bancaires en ligne,
  • 48% ont visité des sites Web administratifs dont principalement celui de leur commune (43%),
  • 31% publient des contenus sur le Web en dehors des réseaux sociaux (photos, blogs, sites web personnels)

Toutefois, 20% des wallons restent en fracture numérique d'accès et ne peuvent donc pas tirer directement profit des facilités d'Internet. Les chiffres nous montrent dès lors que la fracture numérique, si elle a diminué chaque année jusqu’en 2011, se stabilise depuis lors. Ce qui pourrait indiquer qu’on atteint progressivement un seuil incompressible ou difficilement réductible par les politiques traditionnelles en matière d'e-inclusion. 

Pourquoi alors une politique de médiation numérique est-elle toujours d'actualité ?

Parce que nous ne sommes pas tous égaux face au numérique.
Le fossé numérique, qui caractérise les disparités d'accès et d'utilisation de l'informatique et de l'internet, est lié à trois facteurs principaux :

  • générationnel : en fonction de l'âge
  • social : selon le niveau de revenus
  • culturel : selon le niveau d'instruction

Cependant, nous sommes face à « une cible mouvante » : nous ne pouvons pas nous contenter de catégoriser les « exclus du numérique » en fonction de ces critères simples. Certes l’absence de connexion est majoritaire dans trois populations : les retraités, les non‐diplômés et ceux dont le revenu est le plus faible. Mais les catégories se croisent : les seniors peuvent être parfaitement socialisés mais peu attirés par le numérique ou au contraire socialement et géographiquement isolés mais actifs sur les réseaux ; des jeunes qui vivent dans la rue, sans travail, sans toit, peuvent être complètement à l’aise avec le numérique, etc..

En 2013, le numérique a toujours des effets majeurs sur l'inclusion et l'exclusion sociale, mais ceux‐ci sont devenus à la fois plus complexes, plus profonds, plus imbriqués.

Parce que le numérique impose un mouvement permanent d’évolution et parce que chacun ne dispose pas de la même agilité d’adaptation.
Ceux qui sont d'une manière ou d'une autre empêchés d'accéder au numérique, ceux qui peinent à s'adapter aux changements qui accompagnent le numérique se trouvent pénalisés. La pauvreté, le chômage, l’isolement et la précarité, le manque de diplôme et de formation sont aujourd’hui aggravés et parfois provoqués par le manque d’expérience et de culture numériques. Les handicaps temporaires et durables ‐ le grand âge, la détention, le fait d’être étranger en attente de régularisation ‐ induisent également des empêchements qui combinés au numérique limitent la participation à la société et l’exercice des droits.

Parce que la génération Y relève d’un mythe.
Le mythe des « digital natives » tombe. Alors qu’il justifie les politiques attentistes (il suffit de laisser les jeunes déjà formés au numérique arriver sur le marché du travail et d’attendre la transition démographique), les travaux scientifiques montrent la diversité des pratiques des outils numériques chez les jeunes et l’écart entre la capacité à les utiliser et la capacité à en tirer profit dans les études, l’emploi,... Il faut nous débarrasser des idées reçues sur les nouvelles générations et leur relation au numérique pour prendre au sérieux la question ambitieuse de la littératie numérique des jeunes de tous âges.

Parce ce qu’il convient renforcer le « pouvoir agir » collectif.
Le numérique est porteur de nouvelles formes de « vivre ensemble ». Si être « inclus », c'est être citoyen, c'est aussi s'exprimer et agir sur son destin comme sur son environnement. Dissocier la capacité d’action collective de l’inclusion, ce serait alimenter le rejet de la politique, mais aussi participer à un cercle vicieux de marginalisation qui peut prendre la forme d’une perte de civilité, d’attirance pour des extrémismes politiques ou religieux, etc.

L’une des plus formidables promesses du numérique est l'augmentation du « pouvoir d'agir » des individus, des « consommacteurs ». Si cette promesse s'avérait fausse pour les publics qui connaissent déjà des difficultés, le numérique alimenterait alors l'exclusion plutôt que l'inverse.

(Recommandations d'après rapport intitulé « Citoyens d’une société numérique – Accès, Littératie, Médiations, Pouvoir d’agir: pour une nouvelle politique d’inclusion » du Conseil National du Numérique - www.cnnumerique.fr/inclusion/)

Tags : fracture-numérique

News plus récentesNews plus anciennes