Chaque année, l'Agence Wallonne des Télécommunications (AWT) réalise une enquête sur les équipements et les usages Technologies de l'Information et de la Communication des citoyens et des ménages en Région wallonne (téléphonie, équipement TIC, usages Internet, commerce électronique...).
Les résultats de cette enquête intitulée Citoyens wallons 2006 viennent d'être mis en ligne sur le portail de l'AWT sous une
forme résumée et sous la forme d'un
fichier .pdf pour l'étude complète.
Nous recommandons vivement aux Espaces Publics Numériques de Wallonie de consulter les résultats de cette enquête qui sont instructifs et peuvent indiquer des axes de développement et de dynamisation locale des EPN sur le territoire Wallon.
Quelques tendances affirmées :
Equipement en ordinateurs et motivations d'achat
9% des ménages Wallons non équipés d'un ordinateur expriment leur intention de se doter d'un ordinateur dans les 12 mois, tandis que 6% ne se prononcent pas. Cela correspond à 3% et 2% de l'ensemble des ménages et implique que 32% des ménages wallons n'envisagent pas de se doter d'un ordinateur dans un avenir proche, soit environ un tiers de l'ensemble des ménages wallons.
L'accès à Internet et à ses applications (dont l'e-banking) représente aujourd'hui le moteur principal de l'équipement des ménages qui n'en disposaient pas encore.
Pratiques et usages de l'informatique
En 2006, 67% des Wallons ont utilisé un ordinateur, quels que soient le lieu et la fréquence de cet usage. On assiste dès lors à une augmentation constante de cet usage par rapport à 2005 (64%) et 2004 (62%). Par contre, la fréquence d'usage de l'ordinateur n'a pas évolué en 2006 : le phénomène d'approfondissement des usages constaté depuis 2004 se poursuit cette année.
En 2006, 62% des Wallons ont utilisé un ordinateur pour leur vie privée ou leurs loisirs (56% en 2004 et 59% en 2005). Parmi ceux-ci, deux tiers l'ont fait régulièrement.
Fracture numérique d'usage
Chez les usagers, on remarque que la fréquence d'usage de l'ordinateur pour la vie privée ou pour les loisirs dépend, comme en 2005 :
- de la CSP : les inactifs, les chômeurs, les ouvriers et les employeurs ont visiblement moins de temps à consacrer à l'usage de l'ordinateur pour le privé ou les loisirs,
- de l'âge : plus le Wallon est jeune, plus il utilise l'ordinateur pour ses loisirs ou sa vie privée,
- du niveau de vie : plus les Wallons ressentent des difficultés au niveau des revenus de leur ménage, moins l'ordinateur sert dans le cadre de leur vie privée et de leurs loisirs.
Les ménages en fracture numérique sont majoritairement des ménages de personnes seules ou de deux personnes (à 85% des couples sans enfant). Les chefs de ces ménages sont plutôt âgés et ont souvent un niveau d'éducation faible ou moyen. Ce sont de fait très souvent des retraités ou des pré-retraités.
Il existe un réel potentiel de diffusion de l'Internet dans les ménages dont la personne de référence est âgée de 30 à 59 ans ou qui possède un diplôme de niveau secondaire supérieur ou universitaire.
La fracture numérique en Wallonie : lire le chapitre complet
à cette adresse.
L'absence des TIC au sein des ménages est fortement influencée par :
- l'âge du chef de ménage : plus l'âge du chef de ménage est élevé, moins l'ordinateur et Internet sont disponibles au domicile,
- le niveau d'éducation du chef de ménage : la pénétration des TIC est moins importante dans les ménages où le chef de ménage est peu instruit,
- le genre du chef de ménage : les ménages dont la femme est le chef sont moins équipés que lorsqu'un homme est à la tête du ménage,
- la catégorie socio-professionnelle du chef de ménage: l'absence d'activités professionnelles chez le chef de ménage, surtout après 60 ans, constitue un obstacle à l'adoption des TIC,
- le niveau de vie des ménages : un faible niveau de vie par rapport aux revenus du ménage empêche ou ralentit l'arrivée des technologies au sein du ménage,
- la taille et le type de ménage : la présence d'enfants et de deux adultes (couple) au minimum sont des éléments incitant à l'appropriation des TIC. A contrario, le fait d'être une personne seule ou sans enfant est un facteur défavorisant par rapport à l'accès aux technologies.
On peut dire qu'il existe plusieurs types d'e-exclusions, chacune caractérisée par un comportement différent par rapport aux nouvelles technologies. Ainsi, la population wallonne peut se répartir en 5 groupes selon l'usage de l'ordinateur et d'Internet :
- les utilisateurs (69% des Wallons) : ils utilisent l'ordinateur et/ou Internet,
- les fracturés sociaux (5%) : ils n'utilisent ni l'ordinateur ni Internet et ne sont pas internautes via proxy,
- les non utilisateurs "actifs" avec proxy (3%) : ils n'utilisent pas personnellement l'ordinateur ou Internet mais ils sont internautes via proxy,
- les seniors avec proxy (5%) : ils n'utilisent ni l'ordinateur ni Internet mais ils sont internautes via proxy,
- les seniors sans proxy (18%) : ils n'utilisent ni l'ordinateur ni Internet et ils ne sont pas internautes via proxy.
Ces résultats montrent que les véritables défavorisés sont les fracturés sociaux sans proxy. La fracture numérique la plus grave est en effet celle qui entretient la fracture sociale et celle-ci affecte 5% de la population wallonne d'au moins 15 ans. Il ne faut cependant pas négliger qu'une partie des séniors sans proxy vit également dans une situation de précarité qui leur interdit de toute façon l'accès aux technologies.