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Début mai, le Bureau Economique de la Province de Namur a présenté CiLo, un nouveau service de financement participatif d'initiatives locales. Grâce au Crowdfunding, le BEP souhaite doter la Province de Namur d'un outil original d'animation et de dynamisation du territoire en proposant une alternative aux solutions classiques de financement.
François Laureys, chef de projet:"L'idée est de donner une visibilité aux (porteurs de) projets du territoire namurois et de favoriser la création d'une communauté interagissant autour d'initiatives locales. Pour pouvoir être publiés sur notre plate-forme, celles-ci doivent avoir un lien direct avec la Province de Namur: soit parce qu'elles concernent une commune, une localité, un organismé située dans le namurois; soit parce qu'elles sont portées par des habitants de la Province. En outre, les projets doivent être intégrés dans le tissu urbain ou rural et relever un défi du territoire."
Favoriser la cohésion sociale
D'autres critères encore pris en compte : seront favorisés les projets culturels, sociaux et/ou associatifs stimulant la cohésion sociale, témoignant de créativité, faisant preuve d'innovation, s'inscrivant dans une logique durable ou encore prenant en compte la réalité des personnes à mobilité réduite. Le comité de sélection de l'équipe du BEP pourra s'appuyer 4 partenaires rassemblés dans un comité d'avis : La Fondation Roi Baudouin pour son expertise en matière de sélection de projets et déductibilité fiscale ; La Fondation Rurale de Wallonie pour son ancrage et ses liens avec les acteurs du développement rural ; le réseau Financité pour sa maîtrise des financements alternatifs et le Smart City Institute pour le volet Smart région. Ceux-ci seront systématiquement consultés pour tout projet dépassant 10.000 €.
Formés et informés
C'est le français EasyCrowd qui a été choisi pour développer la plate-forme du BEP. Pourquoi une plate-forme propre plutôt qu'une solution existante comme Kiss Kiss Bank ? François Laureys : "Nous ne voulions pas être noyés dans la masse des projets. Il s'agit avant tout de donner une visibilité et un appui aux initiatives locales, de permettre une interaction entre les donateurs et les porteurs de projets, de créer une dynamique territoriale. Pour mener à bien le développement de CiLo, nous nous sommes entourés de deux initiatives belges: la ville de Gand qui a lancé sa propre plate forme Crowdfunding Gent et la plate forme bruxelloise Lita.Co qui elle nous a beaucoup aidé sur l'accompagnement des projets" Il s'agit également d'encadrer dès le départ les porteurs de projets. Sophie Marlet, Projets Internet et communication: "Entre le moment où le projet est soumis et accepté et celui où il est posté, il se passe 1 mois. Nous informons les porteurs de projets et les formons au mécanisme du crowdfunding. Nous apportons également une aide sur tout le volet communication et promotion."
La Province partie prenante
La Province de Namur est partie prenante pour ce volet. Sa cellule audiovisuelle va proposer aux porteurs de projet des services comme de la fourniture de vidéos, du coaching ou de la présentation des projets. Sophie Marlet : "Réaliser un dossier, choisir les bons supports visuels, se rendre visible auprès des donateurs potentiels, les porteurs des projets retenus sont accompagnés pas à pas." En échange de ses services, le BEP demande une commission de 5% sur les fonds levés, notamment pour la prise en charge des frais liés aux transactions financières et uniquement si la campagne aboutit.
Verdur Rock, Incroyables Comestibles & Flory
Au moment du lancement de CiLo, l'idée était de ne pas montrer au public une plate-forme vide. François Laureys: "Nous avons sélectionné trois premiers projets qui ont particulièrement été "entourés". Le premier, "Faisons revivre le Verdur " veut redynamiser le festival Verdur Rock. L'objectif de de la levée de fonds est 15.000 €. Les "Incroyables comestibles de Sombreffe" sont une émanation de Sombreffe en transition. Le but de cette levée de fonds, d'un montant souhaité de 1000 €, est d'installer des bacs de légumes partagés dans plusieurs lieux de passage du centre de Sombreffe, de planter des arbres fruitiers le long du Ravel et de sensibiliser les habitants à la faune et la flore locale. Avec Flory, il s'agit pour l'Office de Tourisme de Floreffe de plancher sur du tourisme familial et participatif. Avec les 8500 € espérés, le syndicat d'initiatives veut créer de nouveaux produits touristiques destinés aux familles comme l'appli de jeu gratuite "Les Mystères de Flor" en cours de développement par l'agence N-Zone.
Deux niveaux de soutien
Les institutions et organismes intéressés peuvent s'engager sur Cilo.bep.be à 2 niveaux. Les sponsors soutiennent des projets qui répondent à leurs propres critères. "Cela peut être une commune qui voudrait par exemple soutenir des projets d'appropriation d'espaces urbains portés par les habitants". Les Mentors peuvent eux organiser, en collaboration avec le BEP, leurs propres appels à projets. Les lauréats des appels seront alors invités à compléter leur budget par une levée de fons sur la plate forme CiLo. Un système de mécénat est également mis en place. Il permet à des entreprises privées qui le souhaitent de soutenir de manière visible un projet ou type de projet en l'associant à leur image. CiLo devrait accueillir de nouveaux projets à la rentrée
Tags : territoire numérique
La sixième édition du festival des arts électroniques organisé par le Bozar à Bruxelles du 14 au 30 septembre met à l'honneur l'Estonie, qui assure pour 6 mois la présidence du Conseil de l'Union Européenne. On pourra ainsi découvrir Demultiplexia, une pièce de cyberthéâtre, et The Archeology of the Screen, un panel de vidéos artistiques numériques. L'exposition de lancement de l'espace Bozar Lab, The Estonian Example, mettra également en lumière ce petit pays de 1,3 million d'habitant cité en exemple en matière de citoyenneté numérique.
Etat numérique
Si l'Estonie fait référence en matière d'Etat Numérique, c'est parce qu'elle a, dès son indépendance en 91, massivement investi dans l'e-gouvernement. En parallèle de la refonte complète de son système administratif et de la mise en place d'outils collaboratifs, la carte d'identité électronique multiservices a constitué un développement majeur à destination des citoyens. Lancée en 2002, elle donne accès à une série de services en ligne sécurisés. Couplée par la suite avec la signature électronique et un système d'identification mobile, elle permet aujourd'hui à tous les Estoniens de remplir leur déclaration fiscale, de valider en ligne des documents administratifs et fiscaux, d'acheter un ticket de tram ou une place de cinéma, de recevoir et transmettre de façon électronique des ordonances médicales, de voter ou de faire ses emplettes. En fait, cette carte électronique remplace bon nombre des cartes que nous utilisons : du permis de conduire à la carte bancaire en passant par les cartes de transport ou de services club. Aujourd'hui en Estonie, 98% des ordonnances médicales sont échangées de façon électronique et plus de 94 % des particuliers déclarent leurs impôts en ligne.
Favoriser la participation citoyenne
Fin 2014, l'Estonie a franchi une étape suivante en proposant aux non Estoniens le statut de e-Résident. Sans être estonien ni résident, ils peuvent acquérir une carte d'identité électronique pour accéder aux e-services estoniens. Pris sous cet angle, la citoyenneté numérique serait alors considérée comme la capacité à agir et à exister en tant que citoyen et à tirer parti des outils mis à disposition dans le cadre des différents plans d'action du numérique en cours. Eduquer à la citoyenneté numérique consisterait ainsi à aborder des thématiques comme l'identité numérique, les comportements citoyens en ligne. Il s'agirait aussi de faciliter l'appropriation des outils et la participation citoyenne aux différents projets d'animation numérique des territoires.
Risque de marginalisation
Bis repetitas : cela ne se fera pas sans une réflexion approfondie sur les moyens à mettre en place pour assurer l'inclusion numérique. Périne Brotcorne, chercheuse senior à la Fondation Travail-Université, qui mène avec le projet Idealic une enquête sur le sujet, pointe les dangers d'une logique d'une politique déconnectée des plus démunis qui pourrait à nouveau déboucher sur une nouvelle fracture numérique. « Une politique du tout au numérique », explique-t-elle dans le denier numéro de a revue Contraste des Equipes Populaires, « y compris dans notre vie quotidienne, risque d'amener à une reconfiguration des publics précaires et de la précarité. S'il n'y a pas une réflexion cohérente sur la stratégie d'une ville ou d'un pays sur les questions d'inclusion numérique et de son appropriation par les citoyens, ça restera toujours une frange bien précise de la population qui pourra se permettre de s'exprimer dans et en dehors du numérique sur des questions publiques. Ca risque même de marginaliser ceux qui ne s'en sentent pas capables. »
Le citoyen dans la Smart City
La digitalisation de l'ensemble des services comme celle mise en place en Estonie et comme celle programmée chez nous, pourrait bien pousser à l'isolement les publics précaires. Au moment où les projets de Smart Cities se multiplient, la question de l'appropriation par les citoyens, par tous les citoyens, de cette nouvelle dimension des territoires va de plus en plus se poser. Qui à quel moment est informé du projet, qui sera amené ou invité à y participer, à quelles conditions, avec quels objectifs ? Le 19 septembre prochain se tient à Marche en Famenne la deuxième édition du congrès-salon Smart City Wallonia, à destination des mandataires et des acteurs publics wallons. On suivra avec attention l'intervention de Juliette Picry (Ville de Mons), Tomaso Antonacci (Ville d'Aubange) et Nicolas Installé (Futurocité) sur la thémarique : « La participation citoyenne, quelle solution choisir? »
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