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L’inauguration officielle de l’EduLAB a eu lieu le 27 mars dernier. Situé au coeur de Technofutur TIC, cet espace destiné aux enseignants a été conçu pour expérimenter, prototyper et créer des nouveaux usages pédagogiques grâce au numérique. C’est Jonathan Ponsard qui coordonne depuis un an en tant que techno-pédagogue ce nouvel espace de formation, de partage et d’expérimentations pédagogiques et numériques.
Pédagogie positive
Jonathan Ponsard : "LudiLAB, CreaLAB, FabLAB, LearningLAB: il existe de nombreuses catégories de laboratoires. Nous, notre ingrédient principal, c’est la pédagogie. Il y a actuellement en Communauté française un millier de classes équipées en numérique. Le dernier appel à projet Ecole numérique a suscité l’envoi de 750 projets. Nous proposons d’accompagner et de former les acteurs de l’enseignement dans cette transformation numérique et pédagogique. On intègre les pédagogies actives, positives, ludiques et créatives. La première chose qu’on fait, c’est rassurer les enseignants. Après, tout est centré sur l’expérimentation et le partage dans un concept de classe flexible. L’objectif est de voir comment on peut intégrer les TIC dans les pratiques pédagogiques des enseignants et créer les conditions pour qu'ils puissent reproduire l’exercice auprès de leurs élèves."
Modularité, flexibilité et nouvelles pratiques
Maude Maréchal, formatrice à l’EduLAB: "Pour atteindre cet objectif, il fallait absolument un espace modulaire qui favorise les modes différenciés d’apprentissage, la mise en réseau des participants, l’échange d’expérience et d’expertise. On trouve ainsi dans l’EduLab des chaises collaboratives, des tables amovibles, des ballons siège, des " fat boys ", des tables hautes pour l’apprentissage debout. Ici, le matériel est à taille adulte, ce qui permet aux participants de se mettre dans la peau des enfants." Mais l’essentiel est numérique. Technofutur TIC s’est doté d’une grande variété de matériel, celui qu’on trouve dans les classes numériques, mais aussi du nouveau matériel qui peut être source d’inspiration et de nouvelles pratiques : robots, drones, imprimantes 3D, casques de réalité virtuelle, tablettes, PC’s, caissons IMP, tableaux tactiles interactifs, kits vidéos, serveur minecraft et jeux numériques.
Une équipe de 10 formateurs
Maude Maréchal : "L’EduLAB réunit une équipe pluridisciplinaire d’une dizaine de formateurs. Certains sont enseignants, d’autres issus du secteur culturel ou du monde social. Nous proposons aux enseignants l’expérimentation de méthodes, pistes et réflexions pour intégrer au mieux le numérique dans leurs pratiques. Nos formations abordent la pensée critique, la résolution de problèmes, la créativité et la pensée informatique. "
Formation sur site et sur mesure
A côté d’un catalogue de formations inscrites dans les circuits de formation continue comme l’IFC, la CAF, le CRIAC ou le CAPP Hainaut, l’équipe d’EduLAB organise des formations sur base volontaire durant les congés scolaires et intervient dans les écoles avec des formations sur mesure. Pierre Lelong, responsable Formations Entreprises & Education de Technofutur TIC: "Cela va de l’inititation au numérique avec l’intégration d’outils comme le Tableau Blanc Interactif, les suites collaboratives de type Google for Education ou Office 365 à des formations plus spécifiques comme la pédagogie vidéoludique, le coding, la création de capsules vidéos ou le sketchnoting. Surtout, c’est très important, l’équipe est capable de se caler sur les besoins que les appels à projet Ecole numérique suscitent dans les écoles."
1500 enseignants concernés
Actuellement, Technofutur TIC forme d’ores et déjà 1100 enseignants par an à l’intégration du numérique. Pierre Lelong: "Nous avons une capacité de financement pour la formation annuelle de 1500 professionnels de l’enseignement." A terme, l’EduLAB ouvrira également ses portes aux animateurs d’Espaces Publics Numériques, aux médiateurs numériques, aux animateurs de markerspaces, de FabLab, aux Hautes Ecoles Pédagogiques ou encore aux formateurs professionnels. Yvan Huque, directeur de Technofutur TIC : "L’Edulab est le projet phare de Technofutur TIC pour l’enseignement. Il se situe juste à côté d’un autre espace, l’Open Learning Lab dédié aux nouveaux modes d’apprentissage. Nous sommes ainsi dans une logique d’hybridation. Je crois beaucoup au co-learning, où les relations entre individus sont magnifiées."
Tags : enseignement
Tags : CABAN - financement - FTU - inclusion numérique - SPP Intégration sociale - Valenduc
La Fondation Travail Université (FTU) Namur, bien connue pour ses publications traitant de la fracture numérique, a publié dernièrement une étude sur les initiatives en Belgique francophone et les bonnes pratiques étrangères visant à renforcer l'expression citoyenne et la démocratie participative.
Cette étude a été réalisée à la demande du Centre de ressources des EPN de Wallonie (Technofutur TIC) dans le cadre de la réalisation des Micro-Projets financés par la Région wallonne.
Cette étude à identifié, décrit et analysé les initiatives et expériences de terrain qui s'appuient sur les technologies numériques pour développer et promouvoir la participation citoyenne et démocratique en Belgique francophone. Une attention particulière a été portée aux initiatives qui s'appuient sur les outils du Web 2.0 pour impulser de réelles dynamiques collaboratives et participatives entre les citoyens d'un même territoire ainsi qu'entre les citoyens et les élus locaux.
L'étude comporte quatre étapes principales :
- La collecte et l'identification des bonnes pratiques. Les réalisations de terrain ont été identifiées exclusivement en Wallonie tandis qu'un inventaire plus large d'outils numériques au service de la participation citoyenne ont répertoriées des initiatives menées dans d'autres régions.
- La description et l'analyse des bonnes pratiques sur base de critères de comparaison qui portent une attention particulière au caractère innovant et durable.
- Synthèse et recommandations. Celles-ci visent à aider à la fois les décideurs locaux et les acteurs de terrain qui souhaitent améliorer leur communication et leur visibilité.
- Des activités de diffusion prévues sous forme d'un rapport final, d'une brochure, d'une publication sur site Web et de deux workshops de dissémination.
En conclusion de cette étude, si l'intégration des technologies numériques dans les pratiques démocratiques et citoyennes constitue un enjeu croissant depuis quelques années, force est de constater qu'en Belgique francophone, il existe encore peu d'initiatives à ce jour.
Au terme de cette recherche, on peut en effet affirmer que la plupart des initiatives en Belgique francophone dans ce domaine en sont, sinon à leurs balbutiements, du moins à leur stade expérimental.
Parmi les 14 initiatives belges recensées dans l'étude, la majorité sont issues du monde associatif et utilisent les outils numériques pour supporter, avant tout, des dispositifs d'expression et de participation citoyenne. Autrement dit, les technologies numériques sont mises au service d'une amélioration du « vivre ensemble » au sein d'un territoire donné.
Toutefois, l'ensemble des initiatives issues du monde associatif ont en commun la volonté de placer les citoyens, même les plus éloignés du numérique, au centre d'un processus «d'autonomisation» et «d'empowerment». Elles gagent sur l'idée qu'il est possible d'associer l'ensemble des groupes sociaux à la participation citoyenne et démocratique, à condition de les outiller et de les accompagner de manière adéquate pour leur donner les moyens d'agir dans l'espace public.
En revanche, cette posture résolument innovante est moins présente dans les quelques dispositifs mis en place par les pouvoirs locaux et qui ont fait l'objet d'une analyse dans ce rapport. De fait, les initiatives émanant des instances communales/locales, qui utilisent les TIC pour supporter des dispositifs initiant de nouvelles formes de dialogue et d'interaction avec les citoyens, sont encore peu nombreuses en Belgique francophone.
Au-delà de la question purement technologique, cette nouvelle posture ouverte d'interaction et de co-construction des services avec les citoyens implique un changement culturel majeur, encore souvent éloigné des pratiques actuelles des services publics, notamment en Belgique francophone.
En effet, il ne suffit pas de numériser les relations entre pouvoirs publics et les citoyens pour mettre en place un projet démocratique qui possède une véritable dimension d'élaboration collective. Pour que de tels projets voient effectivement le jour, il est nécessaire que les administrations et les pouvoirs locaux adoptent une posture différente face aux citoyens et de nouvelles manières de travailler, qui favorisent davantage le partage, la collaboration et donc la transparence.
Lien vers l'étude complète : ICI
Mise à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Paternité - Pas d'Utilisation Commerciale - Partage des Conditions Initiales à l'Identique 3.0 Unported.
D'après un article de Marie Meurisse du 10 septembre 2010 paru dans Le Temps
Utiliser les réseaux sociaux du Web pour enseigner? Demander aux élèves de faire leurs devoirs sur Twitter? De Paris à Sierre, les enseignants lancent des idées inédites. Horizons
Quand Laurence Juin donne des consignes à ses élèves, elle envoie un message instantané via le réseau Twitter. «Rédigez un tweet présentant votre futur lieu de stage». «Je serai au service logistique d'une industrie», répond immédiatement l'un d'entre eux sur le «mur» virtuel de la classe. Au lycée professionnel de Pierre Doriole (La Rochelle, France), la rentrée scolaire ne respire pas seulement les cahiers et crayons. Le savoir s'y transmet aussi par ordinateur, sur les réseaux sociaux.
«Au début, j'étais amie sur Facebook avec mes élèves, explique Laurence Juin, 36 ans, qui enseigne le français, l'histoire-géographie et l'éducation civique. Mais cela mélangeait trop ma vie privée avec ma vie professionnelle. Et quand mes élèves ont compris que je voyais leurs photos de soirées arrosées, ils m'ont supprimée de leur liste... Comme j'utilisais moi-même Twitter, je les ai alors fait travailler dessus. Depuis l'année dernière, c'est un vrai succès!»
En classe, ces apprentis maturistes commentent textes et images par petites phrases, en 140 signes, selon le principe du fameux site de micro-blogging. À la maison, ils débattent en ligne avec leurs camarades d'une émission télévisée ou d'un livre. Même s'ils respectent une charte d'utilisation très stricte, ces adolescents sont conquis par la modernité de la méthode. «Nous faisons un travail collaboratif et mutualisé, ajoute leur professeur. Ainsi, ils deviennent acteurs et non pas consommateurs du cours».
Pionnière, Laurence Juin a interpellé et fasciné le monde enseignant. Son approche est-elle démagogique? Anecdotique? Ou médiatique? Pourtant, d'autres expériences du même type se rapprochent de sa sympathique communauté Twitter. En France toujours, à Lyon, le professeur de gestion Jean-Paul Moiraud a développé un blog participatif avec ses étudiants. À Lille, François Jourde enseigne la philosophie sur Twitter. Sur le même principe, d'autres pédagogues privilégient sites ou blogs.
Il existe peu d'études sur le sujet. Et les rares spécialistes sont loin de crier au scandale. Audrey Guilbaud-Varachaud, professeur à Bayonne, mène par exemple une étude sur ce type de pédagogie. «Les élèves jouent le jeu et sont demandeurs. L'apprentissage des dates en histoire devient ludique, mais tout aussi efficace. La publication numérique permet en outre de mettre en valeur leur travail». «En passant par l'écrit, les élèves améliorent leur mode d'expression. Ce qu'ils mettent en ligne est entièrement public, ils réfléchissent donc également à leur identité virtuelle et à leur vie privée. Et puis inconsciemment, cette réflexion collective renforce la cohésion, crée une identité de classe et d'établissement. Comme du team building!», approuve Julien Llanas qui est, à Créteil, chargé de mission sur l'utilisation des nouvelles technologies dans l'éducation.
En Suisse romande, Lyonel Kaufmann sera le premier à adopter Twitter dans un cadre scolaire. D'ici début 2011, ce professeur d'histoire à la Haute école pédagogique du canton de Vaud fera travailler ses élèves sur le site. Son modèle? Le projet mis en place l'année dernière à l'université de l'Utah (Etats-Unis). «En 48 heures, onze étudiants ont reconstitué sur Twitter la bataille de Gettysburg, dit-il. Chacun devait endosser le rôle d'un des personnages, dont celui de Lincoln. Pour cela, ils ont dû reconstruire les faits, trouver des informations et les synthétiser... Très intéressant! Avec des collègues, nous allons donc développer un nouveau scénario en français».
Lyonel Kaufmann, blogueur émérite et fan des nouvelles technologies, est l'un des rares Suisses à faire entrer, pour l'instant, les réseaux sociaux sur les bancs de l'école. Jacques Daniélou, président de la société pédagogique vaudoise: «Il y a une méfiance généralisée sur cette question. Certains collègues ont été la cible d'injures publiées sur des blogs d'élèves. D'autres ont accepté leurs étudiants comme amis sur Facebook et s'en sont mordu les doigts. Parfois, il y a un mélange des genres un peu regrettable. Malgré cela, ce n'est pas une raison pour tout diaboliser.»
«Je crois que de nombreux professeurs craignent ce qu'ils ne connaissent pas», note François Flückiger, enseignant détaché au Centre de ressources interjurassien. «Il faut que l'école s'intéresse à Facebook afin de prévenir les dérapages et éduquer les élèves. Ceux qui s'y refusent peuvent utiliser educanet, un outil communautaire gratuit et moins risqué que les réseaux sociaux classiques».
En Suisse, nombre de professeurs optent pour cette alternative. Ou pour de simples blogs ainsi que des wikis - des sites modifiables par tous les utilisateurs. François Lombard, chargé d'enseignement en biologie auprès des professeurs du secondaire à Genève, utilise ces wikis depuis plus de sept ans. «Mes élèves vont chercher et trier des informations, qu'ils mettent ensuite dans le wiki pour nous les faire partager. Ils produisent leur propre savoir! Cela remet totalement en question le rapport maître-élèves. Celui qui enseigne n'a pas la science infuse, puisque les étudiants eux-mêmes sont porteurs de compétences et d'idées. 90% de ce qu'ils apprennent ne vient pas de moi».
Bel horizon. Les professeurs engagés sur ces voies insistent tout de même sur le fait que ce genre de dispositif suppose de cadrer rigoureusement les élèves (souvent au moyen d'une charte) et d'être souvent disponible, y compris le soir, pour corriger les fautes, donner les instructions, rappeler à l'ordre et vérifier le contenu du blog. La «pédagogie embarquée», comme les spécialistes l'appellent, dépend de l'engagement bénévole de l'enseignant...
Car les enseignants, eux aussi, ont une vie privée. Et s'ils n'utilisent pas Facebook en classe, ils s'en servent souvent pour garder contact avec leurs anciens élèves. Pascal Rey, enseignant de troisième primaire à Sierre, refuse les demandes d'amitié virtuelle de ses élèves de dix ans. Par contre, il est ravi de garder contact avec les enfants qu'il a connus il y a dix ou vingt ans. «En tant qu'enseignant, je me préoccupe de l'avenir de tous mes élèves. Sans Facebook, je les aurais perdus de vue. Alors que là, j'ai retrouvé ceux des anciennes volées avec beaucoup de bonheur. Je sais quel diplôme ils ont, où ils vivent... Comme on dit: loin des yeux, près du coeur».
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C'est aujourd'hui qu'est lancé officiellement le site Je décide!, un site d'informations destiné prioritairement aux jeunes mais également aux parents, aux enseignants et les directions qui sont les accompagnateurs de ces jeunes.
Pour chaque groupe, le site donne des informations sur les nouveaux usages TIC et la transmission de données personnelles. En plus d'être un site d'informations, jedecide.be a été conçu pour proposer de l'interactivité avec les utilisateurs : ils pourront laisser leurs questions, leurs témoignages et communiquer avec la Commission de la protection de la vie privée, à l'origine de l'initiative. "Sensibiliser les jeunes d'aujourd'hui, cela signifie aussi responsabiliser les adultes de demain aux enjeux démocratiques liés à la défense de libertés fondamentales", déclare Stefan Verschuere, vice-président de la CPVP. "Nous devons donner aux jeunes les moyens de pouvoir comprendre les nouveaux usages, de s'y engager et de les maîtriser."
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