Lorsque l'on parle d
'Open Data, on pense à l'ouverture des quantités énormes d'informations que les administrations brassent pour remplir leurs nombreuses missions de services publics. L'idée : les mettre à disposition de tous afin de favoriser l'émergence de nouveaux services. Un exemple parmi d'autre avec le portail «
données ouvertes » de la ville de Montreal. Sa fonction : proposer des données pouvant être réutilisées à différentes fins, y compris commerciales. Pour les responsables locaux de la ville, «les résultats de cette réutilisation peuvent ensuite être partagés dans la communauté, ce qui crée un effet démultiplicateur. Les données libérées et réutilisées génèrent ainsi des bénéfices à la fois dans les sphères économiques, culturelles, sociales et technologiques. Elles sont enfin source d'économies d'échelle au sein de l'administration et constitue un puissant moteur qui stimulera le foisonnement d'idées, l'entrepreneuriat et l'innovation ouverte. ». L'Open Data serait ainsi, selon la Commission européenne, la nouvelle mine d'or de l'économie du vieux continent.
Données ouvertes communautaires et scientifiques
Le minerai précieux ne s'extraira pas unique dans le domaine public. Certaines entreprises ouvrent aussi leurs bases de données, le plus souvent à des fins de cohésion et d'optimisation des processus internes.
Robert Viseur, ingénieur de recherche senior au CETIC, assistant à la Faculté Polytechnique de Mons : « A côté des initiatives publiques et privées, on assistent à l'émergence de communautés comme
OpenStreetMap dans lesquelles la collecte des données est basée sur le Crowdsourcing. » OpenStreetMap est un projet international fondé en 2004 dans le but de créer une carte libre du monde. Chaque participant peut y contribuer, ici en corrigeant une erreur de nom de rue, là en signalant l'existence d'un nouveau sens unique dans son quartier, ce à partir d'images aériennes ou d'enregistrements issus de GPS ou de photos géolocalisées capturées par les smartphones des adhérents au programme OpenStreetMap. La quatrième et dernière grande famille d'Open Data trouve son fondement dans le domaine scientifique. Robert Viseur :« Face à la vélléité de certains éditeurs à renforcer de façon excessive le droit d'auteur -je songe par exemple à la loi Mickey Mouse-, on a vu apparaître des mouvements d'accès ouvert qui visent qui vise à publier des articles scientifiques de façon libre de droit. » Ce tant au niveau du texte de l'article qu'au niveau du fond du sujet. « Lorsque l'on publie un article sur un nouvel algorithme de traitement de l'image, ce qui est intéressant, ce n'est pas tant l'article en soi que l'accès à l'algorithme qui va permettre de vérifier en entrée et sortie la validité du processus de traitement des données. Les politiques d'Open Access permettent ainsi de créer un environnement collaboratif pour faciliter la validation et l'amélioration des résultats de la recherche. »
Relancer une dynamique en Wallonie
Ce n'est pas rien. La commission européenne estime à 140 milliards d'euros le marché annuel de l'Open Data dans l'Union. «Nous avons en Wallonie un plan Master TIC qui comporte un chapitre intitulé « Open Data ». Le problème, explique Philippe Verstichel, initiateur du Hackathon eGov Wallonia 2013, est que pour l'instant, on n'a pas avancé d'un iota à ce niveau.» D'où la prochaine initiative
Hackathon qui va réunir des responsables de l'administration, des citoyens et des développeurs en octobre prochain à Namur afin de réfléchir à de nouveaux services en ligne. Ce n'est pas encore la ruée vers l'or mais c'est un pas dans la bonne direction...