"Une telle exposition de soi fascine autant qu'elle inquiète, compte tenu de l'impact et de la multiplication des réseaux sociaux, de Facebook à MySpace, de LinkedIn à Twitter, de Skyrock à Copainsdavant. " Les profils sont la représentation numérique publique de l'identité ", rappelle l'anthropologue américaine Danah Boyd. Et au-delà du danger d'usurpation et de désinformation identitaires, les traces sont souvent indélébiles. (...)
Si les frottements entre milieux sociaux sont plus aisés et plus fréquents que dans la vie, les paramètres socioculturels restent très prégnants. Une stratégie de conquête - pour élargir le réseau au-delà de l'origine sociale - conduit à prendre plus de risques et à adopter des comportements plus aventureux. Et les internautes de milieu modeste mettent plus facilement leur corps en scène, jusqu'à la provocation, que les cadres ou les chefs d'entreprise. Les mêmes clivages se retrouvent lorsqu'il s'agit d'accepter ou refuser les demandes d'intégration du cercle intime. Là où les "modestes", les "traditionnels" et les classes sociales aisées restent prudents, les "provos", les "exhibitionnistes" et les classes sociales moins favorisées ouvrent largement leur cercle."
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