Mieux vaut tard que jamais, un premier retour sur les Rencontres de l'Orme qui se sont tenues à Marseille les 23 et 24 mars.
http://www.orme-multimedia.org/r2011/
Tous les ans à Marseille se tiennent les Rencontres de l'Orme. L'Orme (Observatoire des Ressources Multimédias en Education) est une plateforme au sein du Centre Régional de Documentation Pédagogique de l'académie d'Aix-Marseille.
Ces rencontres sont avant tout un carrefour entre acteurs des TIC et milieu enseignant. L'ensemble a un petit côté «Salon des Technologies numériques», avec ses stands où d'aimables représentants vous vanteront une «mallette pédagogique», un «kit de cours multimédia» ou une «tablette nouvelle génération». Mais on y croise aussi responsables politiques, militants associatifs (pour le Logiciel Libre notamment, nous y reviendrons...), artistes multimédia, enfin acteurs du milieu éducatif : inspecteurs d'académies, profs de divers niveaux, et même quelques élèves.
Parmi les interventions les plus marquantes, on retient celle de Thérèse Laferrière, professeur à l'Université de Laval (Québec) et directrice d'un centre multi-universitaire, le CRIRES (Centre de Recherche et d'Intervention sur la Réussite Scolaire). Elle est aussi membre fondateur de
TACT (TéléApprentissage Communautaire et Transformatif).
«Collaborer pour apprendre, c'est emprunter la troisième voie sur l'autoroute de l'information».
Pour Thérèse Laferrière, la première voie est celle de l'enseignement traditionnel, où l'enseignant est seul décisionnaire. Autrement dit, la salle de classe (ou l'amphithéâtre universitaire) avec ses bancs, ses tables et le maître au centre du dispositif : un cadre collectif qui a fait son temps, et où les nouvelles générations souvent ne se reconnaissent plus.
La deuxième voie, actuellement en plein essor, c'est la classe hybride : une partie de l'enseignement est encore dispensée de façon traditionnelle, l'autre étant un enseignement personnalisé et interactif en ligne.
La troisième voie est partie de la recherche d'un modèle véritablement collaboratif et interactif.
Après une première expérimentation sur Netscape, l'idée fut développée d'un «pont électronique» sur iVisit : on multiplie les salles virtuelles regroupées par commissions scolaires. Les étudiants se relaient pour que ce lieu virtuel soit toujours ouvert : à tout moment, quelqu'un est présent pour répondre aux demandes et gérer les flux.
Deuxième étape : on utilise un KF (Knowledge Forum), forum interactif qui sert de support pour le discours écrit, avec l'outil
Via.
On en vient à la création d'une véritable communauté d'apprentissage, où élèves et professeurs élaborent ensemble leur domaine de connaissance, d' où le joli terme de
«collaboratoire»...
Le forum devient un lieu d'appropriation commune du savoir, et donc de démocratisation de l'apprentissage, où le sens peut être négocié collectivement pour arriver à la création d'une véritable «masse critique». Thérèse Laferrière récuse d'ailleurs le qualificatif de «virtuel» : «on est bien dans le réel, dans une relation entre de vraies personnes... C'est toujours le discours de terrain qui gagne, toujours la pratique et non la théorie.»
Une perspective qui ne peut qu'intéresser tous les acteurs de l'accès public aux TIC.
Pour aller plus loin :
Notice biographique de Thérèse Laferrière :
http://www.tact.fse.ulaval.ca/fr/html/tlaf.html
Les ressources de TACT (technologiques, pédagogiques, théoriques...) :
http://www.tact.fse.ulaval.ca/tact3/ress3.html
Support francophone de iVisit :
http://www.ivisitfr.com/agora/index.php
Une initiation au Knowledge Forum :
http://www.telelearning-pds.org/u/mbela/kf/index.htm
Résumé officiel de l'intervention de Thérèse Laferrière sur le site de l'Orme :
http://www.orme-multimedia.org/r2011/images/stories/orme2.11/pdf/intervenants/orme2.11_contributions.pdf