Les TIC et plus particulièrement les réseaux sociaux (Facebook, Netlog, MySpace, etc...) peuvent-ils constituer des outils dans le travail social en faveur des jeunes défavorisés ?
Quels sont les défis que les organisations qui s'adressent à ces jeunes doivent relever si elles veulent utiliser l'engouement des jeunes pour les TIC dans le but de les sortir de l'exclusion sociale ?
Ces questions, on les retrouve à la une de la Lettre Emerit N°63 de Septembre 2010 et à l'ordre du jour d'une conférence qui s'est tenue à Leuven en septembre 2010 : "Social media for social inclusion of youth at risk".
Selon une recherche récente de la FTU sur les jeunes et le fracture numérique, les jeunes défavorisés sont souvent familiarisés d'une manière ou d une autre avec Internet qu'ils soient en décrochage scolaire, de logement, en conflit familial, en difficultés psychologiques, etc... Toutefois, ils sont rarement en situation d'en faire un usage régulier, ils ne franchissent que rarement le fossé qui les sépare de l'usage ludique à celui qui pourrait améliorer leur situation.
Cinq projets transnationaux ont été soutenus par la Commission européenne dans le cadre du programme ICT. Parmi ceux-ci, le projet Incluso qui vise à tester l'utilisation d'un logiciel de mise en réseau dans diverses associations qui aident les jeunes en difficulté sociale ou psychologique afin de faciliter le dialogue avec les travailleurs sociaux et de favoriser l'insertion des jeunes dans la société. Des ressources sont à disposition sur le site.
D'autres projets sont également soutenus comme le projet ComeIN qui consiste à transposer sur des téléphones mobiles de dernière génération le principe des communautés en ligne d'Internet. L'utilisation des plateformes mobiles permet de retisser un lien social chez les jeunes et de favoriser chez eux un comportement d'apprentissage, préalable à leur réinsertion.
Le projet Hands s'adresse lui à des jeunes autistes et vide à développer des outils multimédia persuasifs pur les aider à affronter les situations de la vie quotidienne. Il s'appuie aussi sur des technologies mobiles et utilise des représentations symboliques adaptées aux troubles de l'autisme. Cela permet ainsi de développer des environnements virtuels qui sécurisent les adolescents en leur donnant des repères face aux difficultés quotidiennes.
Le projet Replay concerne des jeunes marginalisés à cause de comportements anti-sociaux (violence, vandalisme, ...). Il s'agit d'un univers virtuel en ligne qui simule des situations problématiques et incite les jeunes les jeunes à s'écarter des comportements anti-sociaux.
Le projet Umsic s'adresse à des enfants de 3 à 12 ans victimes de troubles du langage, de l'apprentissage ou de l'émotion, ou porteurs de déficiences neurologiques. partant des vertus thérapeutiques reconnues de l'apprentissage de la musique, le projet exploite les nouvelles possibilités des plateformes de musique électronique pour enrichir la communication de ces enfants, favorisant ainsi la communication, la créativité et leurs compétences sociales.
Ces projets ont la caractéristique commune de cibler des groupes de jeunes en difficulté tout en exploitant les outils interactifs du Web 2.0. Leur conception associe étroitement des experts TIC, des travailleurs sociaux et des chercheurs en sciences sociales et humaines.
Il apparait ainsi que les réseaux sociaux sur Internet ont la capacité de développer et capitaliser des liens avec des personnes au-delà du réseau dit habituel mais dont on retire des avantages pour accéder à de nouvelles informations. C'est précisément de cela dont les jeunes défavorisés ou marginalisés ont besoin pour dépasser les frontières de leur groupe de référence et sortir ainsi de leur situation d'exclusion.
(D'après la Lettre EMERIT N°63 Septembre 2010 - FTU Namur)