C'est ce vendredi 5 mars que débute officiellement la Semaine numérique 2010.
Au menu, plus de 200 activités partout en Wallonie et à Bruxelles tandis que la « Digitale week » se tient simultanément en Flandre.
Le principe est simple et décentralisé : des acteurs locaux sont invités à proposer des activités d'animation, de sensibilisation, de formation autour de l'Internet et du numérique dans les différentes communes du pays. L'objectif étant de susciter l'usage de ces technologies par le plus grand nombre et de permettre aux plus fragilisés numériquement de découvrir, de s'initier et/ou de se former, et aux autres d'approfondir leurs connaissances.
Plusieurs communes créent des activités mais nous allons souligner les initiatives de 3 communes particulièrement dynamiques lors de la Semaine numérique : Andenne, Anderlues et Waterloo. Ces 3 communes ont la particularité de créer tout un programme d'activités qui couvre presque toute la semaine.
Dans ce contexte, nous avons demandé à chaque responsable de l'événement de développer ses motivations et ses objectifs :
Bonjour Julie, Laurence et Marie, l'activité de votre commune pendant la Semaine numérique est exemplaire, d'où est venue l'idée d'une telle entreprise ?
Julie Charles (Waterloo) : Nous avons commencé tout doucement en 2003. Nous avions alors vaguement entendu parlé de la manifestation. Vu le succès remporté à chaque édition, l'événement a pris de l'ampleur. Notre réseau de contacts et d'idées en la matière s'est simultanément étendu. Aujourd'hui, nous avons un programme de base. Chaque année, celui-ci s'adapte en fonction des contacts et des demandes que nous avons eus durant l'année.
Laurence Demeure (Anderlues) : L'idée d'organiser cet évènement est venue du constat qu'il était important de lutter contre la fracture numérique au niveau local. La commune est l'institution la plus proche du citoyen. A ce titre, il nous revient de démontrer à nos riverains que l'utilisation des nouvelles technologies va leur simplifier et faciliter la vie. Ainsi, durant cet évènement, nous montrons comment accéder rapidement à des documents ou de l'information, mais nous montrons également un panel de nouveaux outils technologiques simples d'utilisation et peu onéreux. Nos objectifs principaux sont de toucher la population, toute catégorie confondue, et de promouvoir les logiciels libres.
Marie Jamart (Andenne) : Que ce soit dans le domaine informatif, éducatif ou social, la Ville d'Andenne mène depuis une dizaine d'années une politique intégrée dans le domaine des nouvelles technologies : implantation de plusieurs EPN sur le territoire, formations des publics jeunes, adultes ou aînés, développement de sites officiels interactifs ( Andenne.be a obtenu l'E-Gov Award en 2008), soutien à l'associatif dans ses besoins numériques.
Notre participation à la Fête de l'Internet en 2008 s'est inscrite dans cette dynamique: à la fois mettre en partage nos expériences dans un réseau national, coordonner les multiples initiatives prises sur notre territoire et élargir nos publics grâce à une large promotion. Cette première initiative fut un beau succès tant public que médiatique ! D'où la réédition de notre participation et d'année en année, un programme toujours plus étoffé et diversifié. Théorie, approche ludique, événementiel, ...nous touchons à toutes les formes d'activités, pendant une semaine, et multiplions les collaborations avec les départements communaux, mais aussi avec des associations extérieures. Cette dynamique, bien entendu, ne s'arrête pas après la Semaine numérique ! Et c'est là aussi tout l'intérêt de cette participation !
Quelles sont les principales difficultés de ce genre de projet ?
MJ (Andenne) : Les difficultés résident essentiellement dans la coordination et la supervision logistique de l'événement. Il s'agit de mobiliser beaucoup d'intervenants et d'intégrer ce programme dans un calendrier déjà bien rempli d'activités. Vient s'ajouter la nécessité de bien cibler son public et de réfléchir de manière de plus en plus créative sur les moyens de faire la promotion de tous ces rendez-vous.
JC (Waterloo) : Il faut continuer à gérer ses occupations habituelles tout en mettant sur pied une programmation composée d'une vingtaine de rendez-vous. Toutefois, l'accueil réservé par la population à notre programmation est très gratifiant.
LD (Anderlues) : Il existe de nombreuses difficultés pour mettre ce genre de projet en place. Il faut sans cesse réexpliquer pourquoi ce genre de projet est important et se battre pour obtenir des crédits budgétaires nécessaires à la continuité de cette politique des nouvelles technologies. Il convient également de trouver un lieu d'accueil en adéquation avec l'objectif poursuivi - pour moi, il me semble important que ce genre d'évènement se déroule à l'hôtel de ville, mais la disponibilité de locaux est souvent un problème. Il faut chercher sans cesse de nouvelles idées sur les moyens d'information et de sensibilisation du public. C'est un travail de longue haleine et dont le résultat dépendra de votre implication, de vos efforts et de la manière dont vous réussirez à mobiliser le public.
En quoi l'initiative fédérale de la Semaine numérique vous aide-t-elle ?
LD (Anderlues) : La semaine numérique étant une initiative fédérale, nous avons la chance d'être aidé par le coordinateur régional qu'est Technofutur TIC. Nous pouvons par ce biais, bénéficier de nombreux outils mis en place (comme le site internet), du support médiatique qui relaye l'information, de la créativité, du soutien et de l'expertise de l'équipe.
JC (Waterloo) : Elle nous permet d'ancrer notre programmation dans un cadre plus large. Cette initiative fédérale nous rend aussi plus crédible lors de nos démarches vers les partenaires.
MJ (Andenne) : S'inscrire dans un événement fédéral permet dès lors de répondre à notre souci d'échanges d'expériences et notre préoccupation d'assurer une certaine visibilité à nos initiatives : nous bénéficions d'une campagne de promotion à l'échelle du pays et d'outils mis à notre disposition pour l'organisation. Par ailleurs, cette plate-forme nous permet de bénéficier des expériences des participants et des conclusions des précédentes éditions.
Vos communes sont fort différentes en terme de population, public différent mais même combat finalement ?
JC (Waterloo) : Même combat apparemment. Les gens sont friands de formations et conseils sur le sujet...
LD (Anderlues) : En effet, le public est différent, mais l'objectif reste le même, à savoir lutter contre la fracture numérique. Ce genre de projet touche plus de personnes qu'on ne le pense et c'est là que la commune à tout son rôle à jouer.
MJ (Andenne) : Si combat il y a, c'est bien entendu celui d'améliorer les utilisations et les connaissances des outils numériques ! Nos préoccupations sont orientées vers les publics 'en rupture numérique', mais nous ne négligeons pas les activités grand public, les ateliers plus technologiques pour les initiés et les animations pour les familles et les plus jeunes.
Pour terminer, un conseil ou un message pour les autres communes qui ignorent ce qu'est cet événement ?
LD (Anderlues) : Si vous souhaitez organiser ce genre de projet, pensez-y suffisamment tôt à l'avance, mais surtout il faut profiter de l'expérience des autres acteurs qui ont déjà développé un projet similaire. En ce qui nous concerne, nous avons créé un atelier nouvelles technologies à la communauté urbaine du centre. Nous avons pu ainsi regrouper différentes communes, et échanger nos idées. Parfois, dans ce genre de lieu, vous rencontrer des personnes avec lesquelles de nouveaux projets peuvent voir le jour. La mutualisation aide à la création des évènements mais également à stimuler les acteurs.
JC (Waterloo) : La Semaine Numérique vous assure un beau succès. Même si cet événement demande du travail supplémentaire, il portera ses fruits. Les possibilités d'activités sont très nombreuses...
MJ (Andenne) : "Goutez-y", bien entendu ! Débutez doucement, consultez vos acteurs locaux et inspirez-vous des expériences sur le réseau ! Peu de moyens financiers sont nécessaires ; le dynamisme et la mobilisation des acteurs de terrain sont déterminants ! Bonne semaine numérique à tous !
Merci pour leur collaboration : Julie Charles, Responsable du service des Nouvelles Technologies à l'administration communale de Waterloo et Cédric Tumelaire, Echevin des Nouvelles Technologies à Waterloo, Laurence Demeure, Chef de bureau administratif à Anderlues, Michaël Guyot, Echevin en charge des nouvelles technologies à Anderlues ainsi que Marie Jamart, Chargée de communication à la Ville d'Andenne.
Contacts et infos :
La Semaine numérique à Andenne : Le site
La Semaine numérique à Anderlues : Le site et le tél : 071/54.91.29
La Semaine numérique à Waterloo : Le site
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