Le blog

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L'EPN Gens Clic  lance les RegArts Numériques

Exprimer ses émotions, sa passion, son style à travers une ou plusieurs techniques d'art numérique. Le projet RegArts Numériques de l'EPN Gens Clic de Nivelles figure parmi les 3 premiers lauréats de l'appel à projet EPN'Wal 2016. Il veut répondre aux besoins de créativité souvent exprimé par les usagers de l'EPN

 

L'objectif est de permettre aux participants de parcourir un grand nombre de champs possibles en expression numérique, de stimuler l'utilisation du multimédia. RegArts Numériques vise également à susciter l'intérêt des citoyens de la région en organisant des ateliers spécifiques en extérieur pour découvrir des lieux d'intérêt régionaux.

 

Distinguer une photo truquée ou retrouchée
 

Géraldine Masse, animatrice multimédia: «Grâce à la mutualisation des ressources (matériel, tutoriaux, logiciels libres) et aux créations de chacun, les participants pourront expérimenter, tester, bénéficier de l'expérience des autres personnes du groupe. Parallèlement aux objectifs centrés sur les aspects artistiques, ce projet vise également l'acquisition d'un esprit critique face aux productions rencontrées dans la presse et sur Internet afin de montrer que la photo n'est pas forcément garante de l'authenticité de ce qui est montré. Chacun pourra reconnaître une photo truquée, retouchée, différencier une information réelle d'un hoax…»

 

Peinture numérique, retouche photo, production et diffusion
 

RegArts Numériques comprend une série d'ateliers et d'activités qui doivent aboutir aux créations : utilisation d'une tablette graphique pour de la peinture numérique, prise en main d'un appareil photo, initiation à la retouche photo, mise en place d'un lexique reprenant le vocabulaire spécifique à l'art numérique, techniques de production (mise en ligne, création d'un livre numérique) et de diffusion. Le site de l'EPN de Nivelles proposera des ressources d'apprentissage dynamiques en liaison avec les thématiques des ateliers : tutoriaux, liens vers des sites utiles, vers des vidéos de Youtubers répués dans le domaine abordé. Elle comprendra également une partie réservée aux commentaires, avis/astuces rédigés par les participants.

 

Tous les logiciels utilisés sont libres
 

Les séances sont ouvertes à tous sur inscription. «Il s'agit en effet d'ateliers à la carte, aucune obligation de suivre tous les ateliers. La durée des ateliers variera en fonction du thème, des paramètres concrets de la séance. Par exemple, une retouche photo au sein de l'EPN durera 2h maximum tandis qu'un atelier de photo macro dans la nature sera moins évidente à fixer dans la durée. Des paramètres comme la météo, la luminosité et la présence d'insectes seront à prendre en compte. Les outils utilisés seront excluvisement libres (Gimp, XnView, Krita). Géraldine Masse : «Le libre est un mouvement qu'il faut défendre, vu le principe d'équité d'accès au numérique que soutient les EPN. Je n'imagine pas imposer des logiciels propriétaires alors que des alternatives libres permettent un travail de qualité.»

 

Exposition virtuelle et réelle
 

Les créations seront mise en ligne dans une expo virtuelle sur le site de l'EPN. «Lorsqu'elle sera suffisamment riche, une exposition classique verra le jour dans la salle d'expo du Centre Culturel de Nivelles. Les productions réalisées à l'EPN de la Commune et du CPAS de Sombreffe seront également exposées dans cet espace.

Tags : citoyenneté - multimédia

Associalibre & Educalibre 2016 : des outils libres pour les EPN

Pour la deuxième fois consécutive, Abelli, l'Association Belge de promotion du Logiciel Libre, organise le 28 octobre prochain une journée de conférences et d'atelier à destination des associations. Elle aura lieu à l'espace Coop d'Anderlecht et proposera une déclinaison particulière à l'intention des enseignants, formateurs et animateurs.

Degooglisons Internet Saison 3

L'un des points d'orgue d'Associalibre-Educalibre sera la conférence de Pierre-Yves Gosset, Délégué Général de  Framasoft. En 2004, ce réseau d'éducation populaire français a lancé la campagne «Degooglisons Internet ». Avec une feuille de route de 3 ans, Framasoft a entrepris de développer toute une série de services libres et éthiques (stockage, cloud, hébergement de fichiers, tube vidéo, listes de diffusion, micro bloggins et blogs) en alternative aux services propriétaires de ceux que l'on appelle parfois les GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft).

5 nouveaux services

Pour l'instant, une trentaine de services sont disponibles. A côté de Framadate (alternative à Doodle), Framapad (au lieu de Google Google Docs) et Framasphere (le Facebook sans publicité ni intrusion dans la vie privée) qui sont “opérationnels”, Framasoft planche sur des alternatives à Google Search (Framasearch), YouTube (Framatube) ou encore Gmail (Framamail).  Début octobre, Framasoft a entamé sa 3ème (et dernière) année en fanfare avec 5 nouveaux services disponibles. On pourra ainsi découvrir Framalistes pour la création et la gestion de listes de diffusions, en lieu et place de de Google Groups. Framanotes est l'alternative d'Evernote et Framaforms de Google Forms.  Pierre-Yves Gosset: «Nous lançons également Framatalk pour que le verbe «Skaïper» ne soit plus qu'un mauvais souvenir et Framagenda pour mettre fin à l'espionnage des Google/Apple/Microsfot agenda.»

Un environnement de travail sécurisé et confidentiel sur clé USB
A côté de classiques comme la suite bureautique LibreOffice ou Claroline, on pourra découvrir une clé sécurisée, Freeduc-USB, qui permet de transporter son environnement de travail. Georges Khaznadar, professeur de physique au lycée Jean-Bart à Dunkerque: «Il suffit de l'insérer dans tout type d'ordinateur, y compris une machine Apple pour retrouver son environnement logiciel et ses données personnelles sous environnement libre. Travaillez, enregistrez, puis repartez. Il ne reste pas de trace sur l’ordinateur, tout est dans votre poche! Cette clé vive, basée sur le système Knoppix et la distribution Debian gnu-linux, est disponible avec différents logiciels embarqués  : Auto-QCM pour la création de questionnaires à choix multiples, LaTex pour la gestion de textes scientifiques, Knowims, un serveur d'exercices en langue et disciplines scientifiques ou encore. Last but not least : en configuration kiosque multimédia, votre ordinateur projecteur se transforme en borne de consultation interactive.»

Transformer son ordinateur-projecteur en tableau blanc interactif
L'atelier VMarker devrait retenir l'attention de nombre d'EPN et d'écoles n'ayant pas les budgets suffisants pour les tableaux numériques «classiques». Il propose en effet aux participants de découvrir comment transformer son ordinateur-projecteur en Tableau Blanc Numérique Interactif tout simplement grâce à un petit boîtier économique et à OpenBoard, un logiciel d'assemblage de contenus didactiques. Avec un stylet, il est possible d'interagir avec les différents logiciels sur le tableau, sans utiliser d'encre!

Sortir du GAFAM

Pourquoi une déclinaison à destination des enseignants et des animateurs ? Marc Van Craesbeeck, administrateur Abelli : «À notre avis, mettre le monde de l'enseignement, de la formation et de l'animation uniquement entre les mains des géants du GAFAM serait une erreur consternante. Nous souhaitons faire savoir qu'il existe des alternatives libres et sécurisées existantes.  Nous espérons cultiver ainsi une sensibilisation à la décentralisation de nos données privées afin d'induire une meilleure prise en main de notre responsabilité numérique collective.»

Tags : Logiciels Libres

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Objectif ville : recherche d'emploi et carte interactive à l'EPN de Châtelet

Pour les demandeurs d'emploi de 18 à 24 ans, la Funoc et Lire & Ecrire Charleroi Sud-Hainaut organisent d'avril 2016 à décembre 2018 huit modules de 12 semaines de formation pour réaliser une carte interactive de Charleroi et de Châtelet. L'EPN de la Régie des Quartiers de Châtelet collabore à ce projet financé par le FSE en accueillant les participants une fois par semaine. Le premier module s'est déroulé au printemps dernier. Le deuxième est en cours. L'objectif du projet? Animer un groupe à intérêt commun visant à la resocialisation, l'autonomisation et la création d'un projet socio-professionnel à travers la réalisation d'un plan interactif de la ville de Châtelet. En transversal, l'acquisition ou la confirmation de compétences en communication orale et écrite et en pratiques numériques.

 

Sortir de l'isolement

Deux personnes travaillent sur le projet : un formateur, Fady Solhi et une chef de projet,  Ingrid De Souza : «Pour les stagiaires, le fait de participer à cette formation est un moyen de sortir de l'isolement. En plus de se promener dans la ville de Châtelet (ils y réalisent des micro-trottoirs, qui servent d'entrainement de base aux enquêtes de terrain) et de connaître les lieux d’enquête, les stagiaires apprennent à travailler en équipe et à partager leurs expériences. Dans notre calendrier il y a 3 rencontres prévues avec le groupe homologue issu de la Funoc, des sorties culturelles, et aussi une activité ouverte pour la clôture de la session. »

 

Savoir-faire numériques

Côté EPN, il s'agit d'aborder les savoir-faire numériques en lien avec la recherche d'emploi et la réalisation d'une carte interactive. «Nous travaillons certaines compétences de base comme le traitement de texte, la création d’une adresse mail (étonnement, il n’en n'ont pas tous une), la recherche ciblée ou encore la maîtrise des outils liés à la recherche d’emploi et formation proposés par le Forem et les boîtes d'interims. Nous planchons aussi sur la création de CV et la rédaction de lettres de motivation.»

 

La Baraka

La formation débute par une projection de Baraka. Sans dialogue, ce film est une réflexion sur l'histoire du monde réalisée par Ron Fricke en 1992. Ingrid de Souza: «Baraka est la porte d'entrée idéale pour un tel atelier. La communication se fait par les images et le son. Chacun peut y projeter ce qu'il souhaite. C'est à partir de ce documentaire que les stagiaires vont choisir une thématique de travail. Par exemple, un groupe qui avait choisi la religion catholique est allé à la rencontre du curé de Châtelet. Un autre a interviewé le responsable de la communication de la Maison de Cohésion Sociale.» En tout, 4 enquêtes ont été réalisées par le groupe:Les enquêtes de terrain et photos réalisées par les stagiaires servent à alimenter la carte interactive. Notre but est de d'insérer les jeunes dans ce projet collectif, qui est de les faire connaitre la ville de Châtelet: son tissu associatif, les institutions, services proposés, commerces qui y sont installés etc. Il est aussi de faire présenter cette ville au grand public à partir des interviews réalisés par les jeunes…

 

Suivi individuels

La formation est conçue comme une transition vers une nouvelle étape, formation, emploi, activité volontaire ou même recherche d'un logement :«A travers la réflexion et le dialogue, nous tentons d’encourager chaque stagiaire à prendre son élan et démarrer des nouvelles activités. L’essentiel est le faire comprendre qu’il ne faut pas retomber dans l’isolement et l’inertie…»

Tags : public précarisé

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Les EPN à l'heure (wallonne) du code

Les initiatives se multiplient. En écho aux formations «Code» organisées par le Centre de compétences des EPN, Technofutur Tic, dont celles de Camille Françoise (Voyageurs du Code Belgique) et Martin Waroux (Monsieur HourOfCode.be), des séances découvertes ont lieu un peu partout dans le réseau des EPN. Qu'il s'agisse des ateliers Geek de l'EPN de Wasmuël, de Code & Game à Estinne ou de la programmation robotique à Verviers, l'heure est à l'apprentissage ludique et décalé de l'alphabet numérique.

 

Une initiation au code et au numérique

L'objectif ? Les codeurs du Mons, le club des voyageurs du Code de la Bibliothèque de Mons, le résume dans l'annonce de son prochain atelier du 22 octobre : «Un moment pour apprendre, découvrir, partager, former à la maîtrise de la programmation. Une initation au code et au numérique qui permet aux utilisateurs de ne pas rester des consommateurs digitaux mais de devenir des utilisateurs éclairés, des créateurs numériques et même des formateurs bénévoles.»

 

L'initiative Wallcode

C'est donc en toute logique que le réseau des EPN va être sollicité dans l'organisation de WallCode, la première édition de l'Heure du Code, sauce wallonne. Lors de la dernière journée des EPN organisée au Palais des Congrès à Namur, Martin Waroux avait présenté l'initiative HourOfCode. Chargé alors de la communication auprès du projet Cyberpack, Martin a spontanément relayé des initiatives comme Code Week ou Hours of Code : «L'année passée, j'ai voulu aller plus loin. J'ai mis en place un petit site, envoyé des mails à tous mes contacts pour des appels à participation, j'ai réalisé un petit PDF pour les profs et voilà, c'était lancé. L'idée était que chaque ville importante organise un petit événement dans le cadre de l'Heure du Code. On a fait cela avec des bouts de ficelle et cela a marché. Par après, l'ADN m'a contacté pour voir dans quelle mesure il était possible d'organiser un tel ensemble d'activités à destination des élèves et des enseignants, mais à une autre date.»

 

Apprendre à coder pour ne pas être programmé

C'est ainsi qu'est né l'opération #Wallcode ou comment apprendre à coder pour ne pas être programmé ! L'idée, c'est de surfer sur l'effet médiatique mondial d'HourOfCode.com, tout en l'adaptant au calendrier scolaire Wallon. Du coup, l’événement aura lieu du 21 au 25 novembre 2016. Il devrait impliquer l'ensemble des acteurs de terrain, comme Kodo Wallonie, les Voyageurs du Code ou encore Devoxx4Kids. Et les EPN bien sûr, dont bon nombre d'entre eux développent des partenariats avec les écoles. Martin Waroux : « L'idée est de voir comment les Espaces Publics Numériques pourraient répondre à des demandes de partenariat avec les écoles, ou proposer des activités de manière autonome.»

 

Des animations coding

Concrètement, l'objectif de Wallcode est de proposer aux écoles et aux enseignants qui le souhaitent l'organisation d'ateliers d’initiation à la logique algorithmique et aux langages de programmation à destination des élèves du maternelle, primaire et secondaire. Les EPN pourraient dès lors assurer, intra ou extra muros, l'encadrement d'ateliers. Et les écoles désireuses de rejoindre l'initiative pourraient faire appel à ces relais numériques citoyens.

Tags : code

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Dominique Cardon : à quoi rêvent les algorithmes ?

Le 19 avril dernier, dans le cadre du cycle « Pour un numérique humain et critique » Dominique Cardon, sociologue au Laboratoire des usages d’Orange Labs et professeur associé à l’université de Marne-la-Vallée, était l'invité de Point Culture pour une conférence basée sur son récent ouvrage : A quoi rêvent les algorithmes ?

 

Ils sélectionnent et trient l'information pour nous, nous suggèrent de nouveaux amis, nous recommandent certains achats, surveillent notre santé et vont bientôt conduire nos voitures. Ils isolent des cibles humaines que les drones américains vont abattre et listent des profils à risque dans le cadre de la lutte anti-terrorisme. Ils, ce sont les algorithmes, omniprésents dans le monde virtuel du Web et dans le monde réel des objets connectés. Ces programmes qui nous guident et nous suivent pas à pas ont des fonctions bien précises. Pour plus de confort et plus de maîtrise de nos comportements. Dominique Cardon s'essaie à une classification de leurs «fonctions».

 

Quatre familles d'algorithmes

Il existe selon le sociologue quatre familles d'algorithmes dont le rôle est de séquencer et d'agencer les énormes flux d'informations que véhiculent le réseau Internet et bientôt les objets connectés. La première technique de calcul organise la popularité des sites et des contenus en fonction du nombre de clics et de vues. C'est ce qu'on appelle l'effet boule de neige : l'audience nourrit l'audience et façonne des contenus dont la valeur ne tient qu'au nombre. Au risque, remarque Dominique Cardon, de privilégier de façon écrasante «les choix conformistes, consensuels et populaires.» Le désagrément n'est pas nouveau mais en même temps, il est à la base du succès du moteur de recherche de Google qui livre les résultats qui satisfont le plus grand nombre. Une ombre au tableau tout de même : cette popularité de masse peut être fabriquée artificiellement par des robots cliqueurs ou de faux avis d'internautes rémunérés pour augmenter le nombre de clics ou d'avis. De mauvaises langues évoquent encore un possible manque d'objectivité de Google lorsque ces recherches s'effectuent sur un terrain sensible pour son modèle économique.

 

Mesure méritocratique

La deuxième famille d'algorithmes opère une hiérarchisation de l'autorité des sites via les liens hypertextes qu'ils s'échangent. C'est la désormais célèbre technique PageRank de Google qui mesure l'influence sociale des sites. Cardon l'appelle la mesure méritocratique où le nombre de liens (vus comme autant de reconnaissances) qu'un site reçoit des autres remplace le nombre de clics. Ici, l'information la plus visible n'est pas celle qui est la plus consultée, mais celle que les utilisateurs ont privilégié en lui adressant le maximum de liens.

 

Réputation numérique

Avec l'e-réputation, on touche au «qualitatif émotionnel » : le nombre de «J'aime», de partages, d'amis sur Facebook et de suiveurs sur Twitter. Cette troisième technique de calcul se base sur la réputation numérique d'une information. Vont l'alimenter les internautes qui obtiendront le meilleur score, c'est l'explication à la course effrénée aux vidéos, photos et publications qui font le buzz, c'est le concours du titre le plus racoleur et du Tweet le plus ravageur.

 

Machine learning

La dernière «variété» d'algorithme pointée par Cardon a pour but d'enregistrer (de la façon la plus discrète possible), les traces que vous et moi laissons sur le net. Ce qu'on appelle le machine learning, autrement dit la prédiction de la façon dont vous allez vous comporter formulée sur base de l'analyse de vos agissements antérieurs. But de l'exercice : vous suggérer des recommandations de choix, le plus souvent d'achat mais cela vaut également pour des amis, sur des plates-formes comme Amazon, Netflix, E-bay, AppleStore ou Facebook.

Tags : éducation aux médias - culture numérique

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Les Voyageurs du Code : devenir acteur du numérique

L'initiative, née à Montreuil à Paris début 2014, est portée en Belgique depuis septembre de l'année dernière par une toute jeune équipe de deux personnes, dont Camille Françoise, chargée de projet. L'idée : promouvoir et faciliter l'apprentissage du langage de demain : celui de la programmation.

 

Camille Françoise: «Les voyageurs du Code sont portés par Bibliothèques Sans Frontières. L'objectif de cette ONG français présente dans de très nombreux pays est de réduire la vulnérabilité des populations grâce à la culture et l'éducation. Pour nous, les bibliothèques sont des lieux de partage et de mixité sociale pour lesquels nous venons en appui avec différents projets comme Koombook ou Ideas Box. De la taille d'un livre, Koombook crée un hotspot wifi sur lequel les utilisateurs peuvent se connecter à l’aide d’un smartphone, d’une tablette ou d’un ordinateur pour accéder à des des ressources éducatives, culturelles ou de formation. Il peut aussi être connecté à un téléviseur ou un vidéoprojecteur pour des activités de groupe. Ideas Box est une médiathèque en kit complètement autonome en énergie et en connectivité. Elle tient sur deux palettes. Cela permet d'approcher des populations qui n'ont pas facilement accès aux bibliothèques.»

 

S'amuser en programmer

 

«Avec les Voyageurs du Code, on travaille essentiellement sur l'initiation à la programmation informatique. Si l'on veut construire une société où les citoyens sont acteurs du numériques, il faut pouvoir les sensibiliser au code mais aussi déconstruire certains préjugés comme par exemple : non, le code n'est pas pour moi, c'est réservé aux grands ou aux ingénieurs ou le code, c'est triste. Nous montrons qu'on peut s'amuser en programmant, créer à tout âge et sans aucun pré-requis des jeux vidéos, des sites ou des applications. Il suffit de savoir lire !

 

Former un réseau de médiateurs numériques

 

L'idée, c'est de former des médiateurs numériques, des bénévoles qui vont consacrer un peu de leur temps à mettre en place des ateliers d'initiation à la programmation. Typiquement, la formation a lieu le samedi, durant une journée. Puis je les accompagne dans la mise en place des ateliers. Nous organisons également des apéro voyageurs du code où l'on continue à se former ensemble durant deux ou trois heures, puis on échange ses expériences autour d'un verre.»

 

Faire du code un programme populaire

 

Les voyageurs du code sont aussi à la recherche de partenaires susceptibles d'accueillir et d'organiser des ateliers d'initiation à la programmation à destination de leurs publics: enfants, ados, adultes, seniors rompus à l'informatique ou débutants. Ainsi, le 23 avril prochain, une formation de bénévoles est organisée par la bibliothèque de l'UT de Charleroi. Elle est gratuite et ouverte à tous. Il suffit de s'inscrire sur la plate-forme des Voyageurs. A terme, la bibliothèque proposera à son public un atelier mensuel, le samedi matin, où l'on pourra découvrir différents outils et se frotter de façon ludique à la programmation. Une formation a également eu lieu à Technofutur TIC. D'une durée de 2 jours, son objectif était d’accompagner les animateurs des EPN dans la mise en place d'ateliers de programmation en utilisant différents outils comme Scratch,code.org, scratch, app inventor ou codecademy, webmaker, thimble. «Nous nous mettons à la disposition des structures intéressées par cette mission, que ce soient des bibliothèques, des maisons de quartier, des écoles, des associations ou des EPN. L'idée est de faire de ce projet un vaste programme populaire.»

 

Tags : alphabétisation numérique

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Des histoires digitales pour Vivre Debout

A Tubize, les participants à l'atelier les histoires digitales ont choisi de parler de leur commune où «Les choses se font et se défont». A Nivelles, à l'été dernier, l'atelier réalisé à l'occasion de l'événement «Les mondes» de Nivelles a rassemblé dans l'EPN de la bibliothèque des personnes originaires des 4 continents. Le 17 décembre dernier, les histoires digitales créées au Collectif des femmes à LLN ont fait l'objet d'une projection, «des histoires sensibles qui interpellent par leur force, leur authenticité, leur manière de rendre compte de réalités parfois difficiles en y glissant une bouffée d'optimisme.» Dernier atelier en date: à l'EPN d'Opprebais, sept histoires ont été concoctées, qu'on pourra partager lors du festival Vivre Debout du 11 au 13 mars au Centre Culturel de Perwez.

 

Laurence Delperdance, Secrétaire fédérale des Equipes Populaires du Brabant Wallon: «Tout est parti des histoires digitales créées par des éducateurs engagés dans des projets d'école en alternance dans les communautés Maya au Guatemala. Avec l'asbl Commundos, nous nous sommes lancés dans une nouvelle «équipée». Aujourd'hui, ce sont des histoires belges qui germent au fil de différents ateliers. L'objectif: associer images, commentaires et fonds musical pour composer une courte histoire qui donne à penser...à celui qui se penche sur un moment de son parcours, mais aussi à celui qui a découvert cette tranche de vie. Lors de l'atelier de Nivelles, il fut question de burn out, de la situation des femmes élevant seules leur enfant, de discrimination en matière d'accès au logement»

 

Accéder à une citoyenneté active

La méthode, si elle n'est pas neuve, plante ses racines dans le quotidien souvent chahuté d'hommes et de femmes, jeunes ou adultes, qui ont comme dénominateur commun d'être mis dans un étau de réalités mondialisées qui, tout en les dépassant, n'en n'ont pas moins un impact sur leur vie. Mieux comprendre ces enjeux, pour leur apporter l'éclairage du vécu à travers les histoires digitales, c'est à la fois une démarche citoyenne mais aussi un acte de résistance. En invitant les participants à se pencher sur un moment significatif de leur histoire puis à la partager avec d'autres, il s'agit aussi de permettre d'accéder à une citoyenneté active: cela en renforçant leur capacité à raconter, questionner , analyser, débattre, défendre.

 

Mieux comprendre

Laurence Delperdange : «Chaque participant choisit tout d'abord un thème important pour lui. S'ensuit une phase d'apprentissage de l’outil informatique, la recherche d'images et d'extraits sonores. A partir d'un logiciel simple et gratuit de montage vidéo, les stagiaires découvrent comment construire un scénario et composer les commentaires qui accompagneront les photos et les dessins. Chaque histoire va permettre de mieux comprendre une situation de la vie quotidienne, de la vie sociale. Par exemple, la recherche d’un logement, d’un emploi, la débrouillardise au quotidien… » Parmi les perspectives du projet, la création d'une plate-forme compilant l'ensemble des productions et l'organisation d'un festival.

 

Tags : alphabétisation numérique - citoyenneté - éducation aux médias - égalité numérique

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Quand l'éveil à la citoyenneté passe par Minecraft

Le redémarrage de l'EPN de Neufchâteau a coïncidé avec l'arrivée de Christophe voici 2 ans. Après une parenthèse de 4 ans, il a tout d'abord fallu remettre le matériel «à niveau», avant de se lancer dans le développement de nouvelles animations dont certaines sont pour le moins originales, comme ce stage d'éveil à la citoyenneté sur Minecraft. Le public? Les enfants de cinquième primaire des écoles communales de Neufchâteau, soit une cinquantaine d'élèves

 

Le Domaine des Celtes

Christophe Vangoethem: «J'utilise Minecraft Education pour travailler sur le thème des Celtes, cher au patrimoine de Neufchâteau. Pour l'occasion, chaque élève reçoit un rôle dans un village Celte dont je suis le roi : druide, bûcheron, éleveur,… Les habitants devront traverser ensemble toute une série de péripéties, dont l'attaque du village qu'il faudra reconstruire. Le groupe devra aussi gérer la mort du roi, et se choisir un nouveau chef. Mais lequel et sur base de quels principes?» Le jeu est conçu pour obliger les élèves à s'organiser, à respecter leurs engagements face au groupe et à aider les plus faibles pour gagner tous ensemble. »

 

Les 12 Commandements du Cybernaute

Toujours à destination des écoles, mais à l'intention des 6èmes primaires cette fois, l'EPN propose un atelier de 6 demi-journées consacré à l'éveil au numérique. Il a 3 objectifs: la maîtrise de l'ordinateur (utilisation du clavier, gestion des dossiers et des fichiers), la capacité à rendre un travail sous format électronique et l'éducation numérique. «J'ai réalisé une charte intitulée «les 12 commandements du Cybernaute» qui a été validée par Child Focus. Je l'utilise comme base pour sensibiliser les enfants aux bonnes pratiques du Web en abordant des thématiques comme le respect de la vie privée, la pornographie, le harcèlement, le radicalisme,... Nous sommes passé dans les 7 écoles communales de l'entité et terminé le cycle par une exposition à la bibliothèque. L'expérience a rencontré un très grand succès et va être renouvelée.»

 

Gaming Night

La formule remporte elle aussi plus qu'un succès d'estime. Une fois par mois, de 18h30 à 22h00, l'EPN ouvre ses portes aux joueurs de tous âges. «Le but est de les faire jouer ensemble. A partir de Minecraft Education bien sûr, en se mettant d'accord sur le scénario mais aussi sur d'anciennes consoles (via le tableau numérique) et sur les jeux installés sur les terminaux des participants. « C'est assez rock and roll : ambiance garantie! »

 

Le château remis à neuf.

En virtuel bien sûr et via un concours doté de 250 € de prix. «Il s'agit de reconstruire le château de Neufchâteau dans Minecraft. Nous avons mis au point un dossier pédagogique et deux visites sont prévues pour découvrir le site dans son état actuel. Le prix sera attribué à 60 % pour la qualité de la reconstitution historique et à 40 % pour la créativité. Le Cercle d'histoire et l'association des amis du château de Neufchâteau font partie du jury.» Et c'est encore et toujours le patrimoine de Neufchâteau qui est mis à l'honneur avec Chestropedia, une encyclopédie en ligne participative animée par des seniors du cru.

Tags : citoyenneté

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Le pouvoir des algorithmes

Une grande partie de notre vie sociale est d'ores et déjà définie, répertoriée, caractérisée par les traces numériques que nous laissons de manière volontaire et involontaire, au gré de nos échanges sociaux et de nos démarches commerciales en ligne. Aujourd'hui, il faut aussi compter avec la déferlante des objets connectés. Votre GSM ou votre smartphone ne sait pas encore si vous courez, marchez, roulez en voiture ou faites vos courses. Cela va changer avec les capteurs embarqués dans les montres Apple ou Samsung, les chaussures Nike ou Digitsole, les balances Withings et autres bracelets connectés Sony ou Fitbit qui vous informent sur le nombre de kilomètres parcourus en une journée, la quantité de calories brûlées et la qualité de votre sommeil. Ces données, toutes ces données, sont méthodiquement et systématiquement mémorisées dans de gigantesques silos de données, ce qu'on appelle le Cloud.

Phéromones numériques

C'est qu'elles représentent un potentiel économique considérable. Antoinette Rouvroy, chercheuse FNRS au CRIDS de Namur dans un entretien publié sur le blog du Monde : « Nous intéressons les plates-formes, comme Google, Amazon, ou Facebook, en tant qu’émetteurs et agrégats temporaires de données numériques, c’est-à-dire de signaux calculables. Ces signaux n’ont individuellement peu de sens, ne résultent pas la plupart du temps d’intentions particulières d’individu, mais s’apparentent plutôt aux « traces » que laissent les animaux, traces qu’ils ne peuvent ni s’empêcher d’émettre, ni effacer, des phéromones numériques, en quelque sorte. Ces phéromones numériques nourrissent des algorithmes qui repèrent, au sein de ces masses gigantesques de données des corrélations statistiquement significatives, qui servent à produire des modèles de comportements. »

La force de la recommandation

Les caméras, les capteurs mais surtout les objets connectés (de la montre à la voiture intelligente) ont ainsi pour fonction de capter un maximum d'information en temps réel pour interpréter, puis guider nos conduites : nos achats, notre consommation, nos loisirs et, in fine, notre façon de voir le monde. Avec Now, Google donne en temps réel diverses informations que le système pense nous être utiles. Il les affiche en fonction de notre position géographique qu’il détermine par le GPS intégré ou par l’adresse IP via laquelle notre écran se connecte. Ses propositions sont automatiquement sélectionnées par des algorithmes sur base des données que les services Google ont collecté à partir des diverses recherches que vous avez faites sur Google Search et sur Google Maps, des rendez-vous fixés dans votre calendrier si vous utilisez Google Agenda, des mots clés de votre messagerie : bref à partir de tout service Google que vous utilisez. Aujourd'hui, à partir des données que la société fera remonter des objets connectés dans lesquels il investit massivement, Google travaille à la mise en place une interface algorithmique d'interprétations de nos faits et gestes au quotidien, en temps réel, où que l'on soit.

Le pouvoir des algorithmes

Le risque est d'en arriver à un univers automatique basé sur la recommandation et sur l'analyse algorithmique de ce qui est bon pour nous. Les sites commerciaux n'ont pas vocation à prendre en compte nos besoins : ils ont pour but de les encadrer grâce à un maximum de personnalisation. L'objectif n'est pas tant d'adapter l'offre aux désirs spontanés des individus mais plutôt d'adapter les individus à l'offre, en adaptant les stratégies de vente (la manière de présenter le produit, d'en fixer le prix) au profil de chacun. Pour la chercheuse des FNDP, c'est là le véritable pouvoir des algorithmes : «Le fait de parcourir le site internet d’une enseigne vestimentaire; de cliquer sur différents produits; de les commander ou non, entraînera les premières mesures recueillies, analysées puis mémorisées, et qui permettront aux algorithmes de conduire insidieusement nos recherches, nos désirs, et au final, de nous faire acheter le produit que l’on pense avoir choisi le plus librement possible.» Le 16 février prochain, Antoinette Rouvroy donnera une conférence sur ces applications « big data » qui visent à modéliser les comportements humains.

Tags : culture numérique

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EPN mobile de Jemeppe-Sur-Sambre : faire des citoyens des CRACS

Lisez des Citoyens Responsables, Actifs, Critiques et Solidaires : c'est avec cette ambition qu'est né l'Espace Public Numérique mobile de Jemeppe-sur-Sambre.

 

L'EPN, un outil de cohésion sociale

Tout est parti d'une étude de terrain réalisée dans le cadre du Plan de Cohésion Sociale. Jemeppe-Sur-Sambre, c'est une commune composée de 8 villages et une population de plus de 18.000 habitants qui connait un taux de chômage de 15,4 % (1300 demandeurs d'emploi). Or une recherche active d'emploi nécessite une consultation régulière des sites d'offres d'emploi. Il y avait bien 5 ordinateurs à la bibliothèque communale, mais celle-ci ne disposait d'un formateur. En outre, il n'est pas facile pour une personne qui ne dispose pas d'Internet de se rendre de façon régulière dans une maison de l'emploi située à Sambreville ou à Namur, a fortiori si elle ne maîtrise pas l'outil informatique. Katja Bragard - Cheffe du Plan de Cohésion Sociale : « L'offre étant inexistante sur notre commune, nous souhaitions fournir aux habitants de chaque village l'opportunité de s'initier à l'outil informatique ou de se perfectionner, voire d'accéder librement aux ordinateurs ou éventuellement profiter de la connexion Internet gratuite. Il s'agit d'un outil essentiel d'une part pour des demandeurs d'emplois qui se trouvent de plus en plus en situation de grande précarité mais également pour les seniors et l'ensemble de la population. « 

 

Modules spécifiques pour demandeur d'emploi

La formule de l'EPN mobile  ? Le PCS a financé l'engagement à temps plein de Joël Roy avec, en parallèle, l'achat de 10 portables et de deux routeurs wifi. L'EPN mobile a été équipé pour transporter les machines qui peuvent rapidement être installées dans des locaux ad hoc (salles communales, écoles,...) au sein des différents villages. L'EPN travaille maintenant à décliner ses formations en fonction des publics. Joël Roy, Animateur de l'EPN Mobile :« Chaque mois, un module spécifique destiné aux demandeurs d'emploi est mis en place. Notre objectif est d'avoir 10 à 15 personnes à chaque module. Nous souhaitons également proposer des modules d'initiation pour les seniors, qui représentent un peu plus de 20 % de la population. Des stages pourront également être réalisés pour les jeunes de 12 à 18 ans (création de blogs, sensibilisation aux dangers d'Internet,...) »

 

Regard critique sur le numérique

L'EPN a été lancé début juin, avec dès le départ le souci de l'appropriation des TIC par les publics. Au programme, des formations mais aussi des animations tout public comme « Le numérique dans ma vie » ou encore «Mon empreinte numérique». L'EPN joue également le rôle de conseil avec des sessions comme « Le comparateur de prix pour les télécommunications ou pour les fournisseurs d'énergie ou « La carte de Pointage électronique». Joël Roy : « Nous fonctionnons dans une logique d'éducation permanente, avec une volonté de développer l'autonomie informatique de nos usagers, avec un regard critique porté sur le numérique. Pour l'instant, nous touchons essentiellement les demandeurs d'emploi et les seniors, mais petit à petit, nous allons élargir nos propositions d'atelier à d'autres publics. Les commerçants et les artisans par exemple avec des propositions de modules de création de sites. L'avantage de l'EPN mobile est qu'il puisse aller au plus près des citoyens et des événements. C'est ainsi que l'EPN mobile sera présent à Sambre Plage qui a lieu cette année lors du week end des 25 et 26 juillet. »

 

Tags : alphabétisation numérique - Plan de cohésion sociale - citoyenneté - e-inclusion

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