Avec plus de 90 PCS sur 170 en Wallonie (associant 181 communes) qui ont au moins une fois interagi avec un EPN de Wallonie et 14 EPN directement liés à un PCS, on se pose cette question : pourquoi cet intérêt d'un PCS pour un Espace Public Numérique ?
Petit retour dans l'histoire pour bien comprendre la politique du Plan de cohésion sociale des Villes et Communes de Wallonie. Dès 1992, le Gouvernement wallon s’engage à mettre en oeuvre une région solidaire, en insistant sur le fait que la solidarité et le développement de la lutte contre toutes les formes d’exclusion se fondent sur une coordination accrue des différents outils créés à cette fin. Fort de cette volonté, il décide d’y procéder en actionnant tous ses leviers de compétence et de le faire de manière coordonnée en créant, en 1992, un service transversal et expérimental au sein de l’administration wallonne (Secrétariat général du Ministère de la Région wallonne), la Cellule d’Intégration sociale qui deviendra la Direction interdépartementale de la Cohésion sociale (DiCS).
Dès 1992, le Gouvernement décide d’aider les communes à développer, en partenariat avec les acteurs de terrain concernés, des projets locaux pour lutter contre la pauvreté : Actions de lutte contre l’exclusion sociale (1992 à 1997), Plans sociaux intégrés (1998 à 2003), Plans de prévention de proximité (2004-2008) et enfin Plans de cohésion sociale (2009-2013, 2014-2019).
Parallèlement, sous l’influence du Conseil de l’Europe, la Wallonie fait de la cohésion sociale un objectif politique : dès 1992 dans le Rapport sur la cohésion sociale en Région wallonne édité par la DiCS en collaboration avec l’IWEPS, en 2000, puis 2004, dans le Contrat d'Avenir pour la Wallonie, et actuellement dans la Déclaration de politique régionale 2014-2019…
La Direction interdépartementale de la Cohésion sociale (DiCS) du SPW est chargée de favoriser la coordination et la complémentarité des dispositifs de la Wallonie pour promouvoir la cohésion sociale et l'accès effectif de tous aux droits fondamentaux et lutter contre la pauvreté.. A ce titre, elle assure le suivi et l’évaluation des Plans de cohésion sociale (PCS).
Le PCS permet de coordonner et développer un ensemble d'initiatives au sein de sa Commune pour que chaque personne puisse y vivre dignement en lui garantissant l'accès aux soins médicaux, à l'emploi, au logement, à la formation et à l'épanouissement culturel et social.
Alors un Espace Public Numérique (EPN) a-t-il sa place dans un PCS et si oui, une place privilégiée ? La réponse est évidemment positive au vu de l'importance qu'ont pris les nouvelles technologies aujourd'hui dans notre quotidien :
Mais si le numérique peut doper notre quotidien, il peut aussi créer de l'exclusion :
S'il existe des freins à l'accès (Illettrisme, coût de la connexion, absence de logement fixe, méconnaissance des usages d'Internet, méfiance envers les nouvelles technologies, etc.), ils ne sont pas insurmontables. Et c'est là justement qu'un PCS équipé d'un EPN de Wallonie peut jouer un rôle important, en améliorant la vie de ces citoyens par l'outil numérique.
Le cas du PCS de Jemeppe-sur-Sambre est un bel exemple. Son EPN a vu le jour l' année dernière (Voir cet article) et il fera partie de la première vague des EPN labellisés "EPN de Wallonie" par le Ministre Marcourt cette année.
Le PCS de Jemeppe-sur-Sambre a opté pour un EPN mobile pour des raisons de mobilité (Commune semi-rurale) et travaille essentiellement sur 2 axes : l'insertion socio-professionnelle et le retissage des liens sociaux. Katja Bragard, la Chef de projet du PCS, explique ainsi ce choix de création d'un EPN dans son PCS : "Le numérique est un outil incontournable aujourd'hui pour l'accès à l'emploi, au logement, aux e-services, etc... Il fallait donc créer un service qui donne aux citoyens de Jemeppe-sur-Sambre l'opportunité d'être intégré dans cette société numérisée. Pour cela, en plus des ateliers Réseaux sociaux, CV, aide à l'emploi et autres, nous avons réuni un maximum de partenariats autour de l'EPN : Lire et écrire, le GABS, le tissu associatif de la Commune, le projet de Web TV, etc. En effet, l’EPN est en contact direct avec les différentes associations locales qui sont fort intéressées par l'outil numérique, cela permet de faire connaitre ses activités aux partenaires du PCS et donc à leur public respectif, mais cela permet aussi de mettre en place de nouvelles synergies pour répondre au mieux aux demandes des citoyens. Notre expertise en matière d'action sociale permet à l'EPN de toucher un public éloigné d'Internet et l'EPN nous permet de fédérer ce public autour du numérique qui est un outil au coeur des demandes. La clé de la réussite de l'EPN ? C'est le choix de l'animateur. Il fait le succès ou l'insuccès de l'EPN. Le nôtre est tellement bon que les autres services de la Commune le convoitent en permanence ;-)".
C'est dans un contexte de transformation radicale des approches du lien entre numérique et inclusion sociale que s’inscrit le présent appel à projets, destiné aux Espaces publics numériques labellisés de Wallonie. En effet, dans le cadre de la Stratégie numérique de la Wallonie adoptée par le gouvernement wallon en décembre 2015, le Ministre du Numérique souhaite soutenir le redéploiement des actuels Espaces publics numériques de Wallonie en vue de développer de nouvelles actions de médiation numérique et d’accueillir davantage les publics éloignés de l’Internet.
Pour ce faire, cet appel à projets offre aux EPN de Wallonie la possibilité de recevoir une aide visant à subsidier des projets dans lesquels les TIC seraient utilisés comme un outil mis au service de la réalisation d’un projet de développement social.
L’objectif général de cet appel à projets est de soutenir l’émergence d’initiatives créant une plus-value sociale par l’utilisation des TIC, en ce qu’elles créent du lien social, renforcent l’inclusion, favorisent la participation citoyenne et encouragent les pratiques collaboratives. Plus spécifiquement, l’appel à projets entend, par exemple, contribuer à :
Le formulaire de candidature doit être envoyé pour le 17 juin 2016 au plus tard. Ce formulaire doit permettre aux répondants d’affiner leur projet et de le présenter sous des formes comparables.
Tags : appel-à-projets
Le 19 avril dernier, dans le cadre du cycle « Pour un numérique humain et critique » Dominique Cardon, sociologue au Laboratoire des usages d’Orange Labs et professeur associé à l’université de Marne-la-Vallée, était l'invité de Point Culture pour une conférence basée sur son récent ouvrage : A quoi rêvent les algorithmes ?
Ils sélectionnent et trient l'information pour nous, nous suggèrent de nouveaux amis, nous recommandent certains achats, surveillent notre santé et vont bientôt conduire nos voitures. Ils isolent des cibles humaines que les drones américains vont abattre et listent des profils à risque dans le cadre de la lutte anti-terrorisme. Ils, ce sont les algorithmes, omniprésents dans le monde virtuel du Web et dans le monde réel des objets connectés. Ces programmes qui nous guident et nous suivent pas à pas ont des fonctions bien précises. Pour plus de confort et plus de maîtrise de nos comportements. Dominique Cardon s'essaie à une classification de leurs «fonctions».
Quatre familles d'algorithmes
Il existe selon le sociologue quatre familles d'algorithmes dont le rôle est de séquencer et d'agencer les énormes flux d'informations que véhiculent le réseau Internet et bientôt les objets connectés. La première technique de calcul organise la popularité des sites et des contenus en fonction du nombre de clics et de vues. C'est ce qu'on appelle l'effet boule de neige : l'audience nourrit l'audience et façonne des contenus dont la valeur ne tient qu'au nombre. Au risque, remarque Dominique Cardon, de privilégier de façon écrasante «les choix conformistes, consensuels et populaires.» Le désagrément n'est pas nouveau mais en même temps, il est à la base du succès du moteur de recherche de Google qui livre les résultats qui satisfont le plus grand nombre. Une ombre au tableau tout de même : cette popularité de masse peut être fabriquée artificiellement par des robots cliqueurs ou de faux avis d'internautes rémunérés pour augmenter le nombre de clics ou d'avis. De mauvaises langues évoquent encore un possible manque d'objectivité de Google lorsque ces recherches s'effectuent sur un terrain sensible pour son modèle économique.
Mesure méritocratique
La deuxième famille d'algorithmes opère une hiérarchisation de l'autorité des sites via les liens hypertextes qu'ils s'échangent. C'est la désormais célèbre technique PageRank de Google qui mesure l'influence sociale des sites. Cardon l'appelle la mesure méritocratique où le nombre de liens (vus comme autant de reconnaissances) qu'un site reçoit des autres remplace le nombre de clics. Ici, l'information la plus visible n'est pas celle qui est la plus consultée, mais celle que les utilisateurs ont privilégié en lui adressant le maximum de liens.
Réputation numérique
Avec l'e-réputation, on touche au «qualitatif émotionnel » : le nombre de «J'aime», de partages, d'amis sur Facebook et de suiveurs sur Twitter. Cette troisième technique de calcul se base sur la réputation numérique d'une information. Vont l'alimenter les internautes qui obtiendront le meilleur score, c'est l'explication à la course effrénée aux vidéos, photos et publications qui font le buzz, c'est le concours du titre le plus racoleur et du Tweet le plus ravageur.
Machine learning
La dernière «variété» d'algorithme pointée par Cardon a pour but d'enregistrer (de la façon la plus discrète possible), les traces que vous et moi laissons sur le net. Ce qu'on appelle le machine learning, autrement dit la prédiction de la façon dont vous allez vous comporter formulée sur base de l'analyse de vos agissements antérieurs. But de l'exercice : vous suggérer des recommandations de choix, le plus souvent d'achat mais cela vaut également pour des amis, sur des plates-formes comme Amazon, Netflix, E-bay, AppleStore ou Facebook.
Tags : éducation aux médias - culture numérique
L'initiative, née à Montreuil à Paris début 2014, est portée en Belgique depuis septembre de l'année dernière par une toute jeune équipe de deux personnes, dont Camille Françoise, chargée de projet. L'idée : promouvoir et faciliter l'apprentissage du langage de demain : celui de la programmation.
Camille Françoise: «Les voyageurs du Code sont portés par Bibliothèques Sans Frontières. L'objectif de cette ONG français présente dans de très nombreux pays est de réduire la vulnérabilité des populations grâce à la culture et l'éducation. Pour nous, les bibliothèques sont des lieux de partage et de mixité sociale pour lesquels nous venons en appui avec différents projets comme Koombook ou Ideas Box. De la taille d'un livre, Koombook crée un hotspot wifi sur lequel les utilisateurs peuvent se connecter à l’aide d’un smartphone, d’une tablette ou d’un ordinateur pour accéder à des des ressources éducatives, culturelles ou de formation. Il peut aussi être connecté à un téléviseur ou un vidéoprojecteur pour des activités de groupe. Ideas Box est une médiathèque en kit complètement autonome en énergie et en connectivité. Elle tient sur deux palettes. Cela permet d'approcher des populations qui n'ont pas facilement accès aux bibliothèques.»
S'amuser en programmer
«Avec les Voyageurs du Code, on travaille essentiellement sur l'initiation à la programmation informatique. Si l'on veut construire une société où les citoyens sont acteurs du numériques, il faut pouvoir les sensibiliser au code mais aussi déconstruire certains préjugés comme par exemple : non, le code n'est pas pour moi, c'est réservé aux grands ou aux ingénieurs ou le code, c'est triste. Nous montrons qu'on peut s'amuser en programmant, créer à tout âge et sans aucun pré-requis des jeux vidéos, des sites ou des applications. Il suffit de savoir lire !
Former un réseau de médiateurs numériques
L'idée, c'est de former des médiateurs numériques, des bénévoles qui vont consacrer un peu de leur temps à mettre en place des ateliers d'initiation à la programmation. Typiquement, la formation a lieu le samedi, durant une journée. Puis je les accompagne dans la mise en place des ateliers. Nous organisons également des apéro voyageurs du code où l'on continue à se former ensemble durant deux ou trois heures, puis on échange ses expériences autour d'un verre.»
Faire du code un programme populaire
Les voyageurs du code sont aussi à la recherche de partenaires susceptibles d'accueillir et d'organiser des ateliers d'initiation à la programmation à destination de leurs publics: enfants, ados, adultes, seniors rompus à l'informatique ou débutants. Ainsi, le 23 avril prochain, une formation de bénévoles est organisée par la bibliothèque de l'UT de Charleroi. Elle est gratuite et ouverte à tous. Il suffit de s'inscrire sur la plate-forme des Voyageurs. A terme, la bibliothèque proposera à son public un atelier mensuel, le samedi matin, où l'on pourra découvrir différents outils et se frotter de façon ludique à la programmation. Une formation a également eu lieu à Technofutur TIC. D'une durée de 2 jours, son objectif était d’accompagner les animateurs des EPN dans la mise en place d'ateliers de programmation en utilisant différents outils comme Scratch,code.org, scratch, app inventor ou codecademy, webmaker, thimble. «Nous nous mettons à la disposition des structures intéressées par cette mission, que ce soient des bibliothèques, des maisons de quartier, des écoles, des associations ou des EPN. L'idée est de faire de ce projet un vaste programme populaire.»
Tags : alphabétisation numérique
Hypra, une jeune entreprise sociale et solidaire, a mis au point une solution libre et gratuite d'assistance visuelle et vocale pour les mal voyants. Elle propose également un ordinateur prêt à l'emploi, baptisé le PC à accès universel. Equipé du système d'exploitation Debian, il comprend un bureau personnalisable et la suite logicielle adaptée pour grossir et vocaliser l'écran.
Assistance visuelle et vocale gratuite
En 2009, Corentin Voiseux et Jean-Philippe Mengual font connaissance au fond d'une chambre d'étudiant aixoise. L'un, aveugle, prépare l'ENA, l'autre est en premier cycle. Pendant que Corentin lit un manuel de droit constitutionnel à Jean-Philippe, ce dernier prend des notes sur son ordinateur à l'aide du clavier braille. C'est de là que naît le projet d'une interface gratuite développée sur base des logiciels libres. Durant 5 ans, les deux amis vont consacrer tout leur temps à libre à ce projet qui verra le jour l'année passée et se traduira par la création à Paris d'une entreprise sociale et solidaire : Hypra, qui était présente au dernier Fosdem de Bruxelles.
Une combinaison de NVDA et Zoomtext
Depuis, une vingtaine d'aveugles utilisent avec beaucoup de plaisir le «SAU», lisez système d'accès universel fruit d'une combinaison entre NVDA et Zoomtext. Le « NonVisual desktop Access » est une revue d'écran gratuite et open-source pour le système d'exploitation Microsoft Windows. En donnant des informations via une voix synthétique et le Braille, il permet aux personnes aveugles ou malvoyantes d'accéder à un ordinateur sans coût additionnel par rapport à une personne voyante. Zoomtext est, comme son nom l'indique, un logiciel de grossissement de caractères.
Transport sur clé USB
Ces logiciels sont téléchargeables gratuitement. Ils peuvent être stockés sur une clé USB avec le système d'exploitation Debian, le tout fonctionnant sans problème sur n'importe quel ordinateur tournant sous Windows ou Mac. On peut aussi acheter, pour le prix d'un ordinateur classique, une machine pré-installée et prête à l'emploi. La machine comprend, outre les suites bureautiques et Internet classiques, un lecteur Daisy (norme de lecture de livre audio) et des outils multimédias permettant de lire la plupart des formats audio et vidéo du marché.
EPN pour personnes aveugles et malvoyantes
A noter encore, au rang des initiatives à destination des aveugles et mal voyants l'ouverture l'année passée d'un EPN adapté. Il est doté d'un comptoir numérique avec tablettes, liseuses et lecteur Daisy. L'EPN propose également une télé loupe, un PC adapté avec Zoomtext et une machine à lire connecté. L'Espace géré par la ligue Braille permet en outre de se familiariser avec la Bibliothèque en ligne, le téléchargement de livres et les nouveaux outils de lecture via PC adaptés, vidéo-loupe, tablettes et liseuses. A ce jour, plus de 14.000 livres audio sont téléchargeables gratuitement par les bénéficiaires de la Ligue Braille. Deux fois par mois, des ateliers spécifiques sont organisés à leur intention.
Tags : handicap - audio - égalité numérique
A Tubize, les participants à l'atelier les histoires digitales ont choisi de parler de leur commune où «Les choses se font et se défont». A Nivelles, à l'été dernier, l'atelier réalisé à l'occasion de l'événement «Les mondes» de Nivelles a rassemblé dans l'EPN de la bibliothèque des personnes originaires des 4 continents. Le 17 décembre dernier, les histoires digitales créées au Collectif des femmes à LLN ont fait l'objet d'une projection, «des histoires sensibles qui interpellent par leur force, leur authenticité, leur manière de rendre compte de réalités parfois difficiles en y glissant une bouffée d'optimisme.» Dernier atelier en date: à l'EPN d'Opprebais, sept histoires ont été concoctées, qu'on pourra partager lors du festival Vivre Debout du 11 au 13 mars au Centre Culturel de Perwez.
Laurence Delperdance, Secrétaire fédérale des Equipes Populaires du Brabant Wallon: «Tout est parti des histoires digitales créées par des éducateurs engagés dans des projets d'école en alternance dans les communautés Maya au Guatemala. Avec l'asbl Commundos, nous nous sommes lancés dans une nouvelle «équipée». Aujourd'hui, ce sont des histoires belges qui germent au fil de différents ateliers. L'objectif: associer images, commentaires et fonds musical pour composer une courte histoire qui donne à penser...à celui qui se penche sur un moment de son parcours, mais aussi à celui qui a découvert cette tranche de vie. Lors de l'atelier de Nivelles, il fut question de burn out, de la situation des femmes élevant seules leur enfant, de discrimination en matière d'accès au logement»
Accéder à une citoyenneté active
La méthode, si elle n'est pas neuve, plante ses racines dans le quotidien souvent chahuté d'hommes et de femmes, jeunes ou adultes, qui ont comme dénominateur commun d'être mis dans un étau de réalités mondialisées qui, tout en les dépassant, n'en n'ont pas moins un impact sur leur vie. Mieux comprendre ces enjeux, pour leur apporter l'éclairage du vécu à travers les histoires digitales, c'est à la fois une démarche citoyenne mais aussi un acte de résistance. En invitant les participants à se pencher sur un moment significatif de leur histoire puis à la partager avec d'autres, il s'agit aussi de permettre d'accéder à une citoyenneté active: cela en renforçant leur capacité à raconter, questionner , analyser, débattre, défendre.
Mieux comprendre
Laurence Delperdange : «Chaque participant choisit tout d'abord un thème important pour lui. S'ensuit une phase d'apprentissage de l’outil informatique, la recherche d'images et d'extraits sonores. A partir d'un logiciel simple et gratuit de montage vidéo, les stagiaires découvrent comment construire un scénario et composer les commentaires qui accompagneront les photos et les dessins. Chaque histoire va permettre de mieux comprendre une situation de la vie quotidienne, de la vie sociale. Par exemple, la recherche d’un logement, d’un emploi, la débrouillardise au quotidien… » Parmi les perspectives du projet, la création d'une plate-forme compilant l'ensemble des productions et l'organisation d'un festival.
Tags : alphabétisation numérique - citoyenneté - éducation aux médias - égalité numérique
Le redémarrage de l'EPN de Neufchâteau a coïncidé avec l'arrivée de Christophe voici 2 ans. Après une parenthèse de 4 ans, il a tout d'abord fallu remettre le matériel «à niveau», avant de se lancer dans le développement de nouvelles animations dont certaines sont pour le moins originales, comme ce stage d'éveil à la citoyenneté sur Minecraft. Le public? Les enfants de cinquième primaire des écoles communales de Neufchâteau, soit une cinquantaine d'élèves
Le Domaine des Celtes
Christophe Vangoethem: «J'utilise Minecraft Education pour travailler sur le thème des Celtes, cher au patrimoine de Neufchâteau. Pour l'occasion, chaque élève reçoit un rôle dans un village Celte dont je suis le roi : druide, bûcheron, éleveur,… Les habitants devront traverser ensemble toute une série de péripéties, dont l'attaque du village qu'il faudra reconstruire. Le groupe devra aussi gérer la mort du roi, et se choisir un nouveau chef. Mais lequel et sur base de quels principes?» Le jeu est conçu pour obliger les élèves à s'organiser, à respecter leurs engagements face au groupe et à aider les plus faibles pour gagner tous ensemble. »
Les 12 Commandements du Cybernaute
Toujours à destination des écoles, mais à l'intention des 6èmes primaires cette fois, l'EPN propose un atelier de 6 demi-journées consacré à l'éveil au numérique. Il a 3 objectifs: la maîtrise de l'ordinateur (utilisation du clavier, gestion des dossiers et des fichiers), la capacité à rendre un travail sous format électronique et l'éducation numérique. «J'ai réalisé une charte intitulée «les 12 commandements du Cybernaute» qui a été validée par Child Focus. Je l'utilise comme base pour sensibiliser les enfants aux bonnes pratiques du Web en abordant des thématiques comme le respect de la vie privée, la pornographie, le harcèlement, le radicalisme,... Nous sommes passé dans les 7 écoles communales de l'entité et terminé le cycle par une exposition à la bibliothèque. L'expérience a rencontré un très grand succès et va être renouvelée.»
Gaming Night
La formule remporte elle aussi plus qu'un succès d'estime. Une fois par mois, de 18h30 à 22h00, l'EPN ouvre ses portes aux joueurs de tous âges. «Le but est de les faire jouer ensemble. A partir de Minecraft Education bien sûr, en se mettant d'accord sur le scénario mais aussi sur d'anciennes consoles (via le tableau numérique) et sur les jeux installés sur les terminaux des participants. « C'est assez rock and roll : ambiance garantie! »
Le château remis à neuf.
En virtuel bien sûr et via un concours doté de 250 € de prix. «Il s'agit de reconstruire le château de Neufchâteau dans Minecraft. Nous avons mis au point un dossier pédagogique et deux visites sont prévues pour découvrir le site dans son état actuel. Le prix sera attribué à 60 % pour la qualité de la reconstitution historique et à 40 % pour la créativité. Le Cercle d'histoire et l'association des amis du château de Neufchâteau font partie du jury.» Et c'est encore et toujours le patrimoine de Neufchâteau qui est mis à l'honneur avec Chestropedia, une encyclopédie en ligne participative animée par des seniors du cru.
Tags : citoyenneté
Chaque année, et cela fait partie des obligations que les EPN de Wallonie ont par rapport au Label, une évaluation est demandée à chaque structure appartenant au réseau. Voici les chiffres représentatifs du réseau des EPN de Wallonie pour 2015.
Tags : label
Une grande partie de notre vie sociale est d'ores et déjà définie, répertoriée, caractérisée par les traces numériques que nous laissons de manière volontaire et involontaire, au gré de nos échanges sociaux et de nos démarches commerciales en ligne. Aujourd'hui, il faut aussi compter avec la déferlante des objets connectés. Votre GSM ou votre smartphone ne sait pas encore si vous courez, marchez, roulez en voiture ou faites vos courses. Cela va changer avec les capteurs embarqués dans les montres Apple ou Samsung, les chaussures Nike ou Digitsole, les balances Withings et autres bracelets connectés Sony ou Fitbit qui vous informent sur le nombre de kilomètres parcourus en une journée, la quantité de calories brûlées et la qualité de votre sommeil. Ces données, toutes ces données, sont méthodiquement et systématiquement mémorisées dans de gigantesques silos de données, ce qu'on appelle le Cloud.
Phéromones numériques
C'est qu'elles représentent un potentiel économique considérable. Antoinette Rouvroy, chercheuse FNRS au CRIDS de Namur dans un entretien publié sur le blog du Monde : « Nous intéressons les plates-formes, comme Google, Amazon, ou Facebook, en tant qu’émetteurs et agrégats temporaires de données numériques, c’est-à-dire de signaux calculables. Ces signaux n’ont individuellement peu de sens, ne résultent pas la plupart du temps d’intentions particulières d’individu, mais s’apparentent plutôt aux « traces » que laissent les animaux, traces qu’ils ne peuvent ni s’empêcher d’émettre, ni effacer, des phéromones numériques, en quelque sorte. Ces phéromones numériques nourrissent des algorithmes qui repèrent, au sein de ces masses gigantesques de données des corrélations statistiquement significatives, qui servent à produire des modèles de comportements. »
La force de la recommandation
Les caméras, les capteurs mais surtout les objets connectés (de la montre à la voiture intelligente) ont ainsi pour fonction de capter un maximum d'information en temps réel pour interpréter, puis guider nos conduites : nos achats, notre consommation, nos loisirs et, in fine, notre façon de voir le monde. Avec Now, Google donne en temps réel diverses informations que le système pense nous être utiles. Il les affiche en fonction de notre position géographique qu’il détermine par le GPS intégré ou par l’adresse IP via laquelle notre écran se connecte. Ses propositions sont automatiquement sélectionnées par des algorithmes sur base des données que les services Google ont collecté à partir des diverses recherches que vous avez faites sur Google Search et sur Google Maps, des rendez-vous fixés dans votre calendrier si vous utilisez Google Agenda, des mots clés de votre messagerie : bref à partir de tout service Google que vous utilisez. Aujourd'hui, à partir des données que la société fera remonter des objets connectés dans lesquels il investit massivement, Google travaille à la mise en place une interface algorithmique d'interprétations de nos faits et gestes au quotidien, en temps réel, où que l'on soit.
Le pouvoir des algorithmes
Le risque est d'en arriver à un univers automatique basé sur la recommandation et sur l'analyse algorithmique de ce qui est bon pour nous. Les sites commerciaux n'ont pas vocation à prendre en compte nos besoins : ils ont pour but de les encadrer grâce à un maximum de personnalisation. L'objectif n'est pas tant d'adapter l'offre aux désirs spontanés des individus mais plutôt d'adapter les individus à l'offre, en adaptant les stratégies de vente (la manière de présenter le produit, d'en fixer le prix) au profil de chacun. Pour la chercheuse des FNDP, c'est là le véritable pouvoir des algorithmes : «Le fait de parcourir le site internet d’une enseigne vestimentaire; de cliquer sur différents produits; de les commander ou non, entraînera les premières mesures recueillies, analysées puis mémorisées, et qui permettront aux algorithmes de conduire insidieusement nos recherches, nos désirs, et au final, de nous faire acheter le produit que l’on pense avoir choisi le plus librement possible.» Le 16 février prochain, Antoinette Rouvroy donnera une conférence sur ces applications « big data » qui visent à modéliser les comportements humains.
Tags : culture numérique