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La VJ attitude

On connaissait le DJing qui mixe des musiques. Le VJing, lui, mixe  vidéos, photos, images et tout objet visuel. V et J sont les initiales du terme Video Jockey ou Visual Jockey. La matière visuelle se  travaille en live et se retrouve projetée sur un ou plusieurs écrans. Né au début des années 1990 dans la scène techno, le VJing est aux frontières du cinéma expérimental, de l'art vidéo, numérique, de l'animation...

Les 20, 21 et 22 février à la MJC Mercoeur (Paris), nous étions une dizaine de participants à nous retrouver dans le cadre des ateliers de productions VJing nomades "Ecole VJ" organisés par Laurent Carlier. Laurent Carlier, animateur des ateliers, est VJ depuis une dizaine d'années et fondateur des Réseaux de la Création,  conférencier et directeur artistique, journaliste dans Etapes graphiques... il est ce que l'on appelle un hyper-activiste du VJing.

Au programme de ces trois jours de création visuelle :

1er jour : Education aux flux médiatiques pour avoir des repères historiques qui vont de la chronophotographie avec Edward Muybridge à l'art numérique en passant par les avant-gardes (constructivisme, Bauhaus), le cinéma expérimental et l'art vidéo. Le temps de s'arrêter sur les précurseurs du VJing et de nous donner l'eau à la bouche avec cette petite sélection : « Pas de deux » de Norman McLaren, « The Dante Quartet » de Stan Brakhage, « The Lovers »  de Bill Viola, « Anémic cinéma », Rotoreliefs de Marcel Duchamp,  "Data.Microhelix" de Ryoji Uekeda.  Impossible de les citer tous tant les références abondent pour arriver jusqu'au VJing et ses enjeux artistiques actuels. Des médias de masse, appropriation/détournement et self-média. C'est aussi lors de cette première journée que nous avons pu être sensibilisés au logiciel VJ : Modul8.

Le 2ème jour nous a permis de nous concentrer sur le logiciel pour créer du sens en abordant les notions des théories du montage, des limites de la représentation et de ce que Laurent appelle l'anarchivisme ou l'art de rendre vivant ses archives. Cette technique permet ainsi de créer et stimuler les associations d'images, de les intégrer dans une dynamique qui servira de stimulation pour la performance. Nous avons également pu aborder tout le matériel hardware et softwares dédiés au VJing.

Le 3èmejour a été consacré à l'approfondissement du logiciel en fonction de notre projet, à la gestion du multi-écrans et à l'optimisation des images pour la performance. En fin d'après-midi,  dans la semi-obscurité de la salle, la rencontre improvisée des images et des musiques a eu lieu. Les performances en live se sont succédées avec succès.



Le VJing touche tous les styles de musique, toutes les démarches artistiques et culturelles. De l'approche documentaire au mapping, tout est permis : pulsations, surimpressions, jeux de transparences, formes géométriques, boucles, effets stroboscopiques, rythmes,  flous, ralentis, bancs-titres, clips, répétitions, samples, effet Koulechov, colorisation...  Art du collage, du remix et des mashup, c'est un régal pour tous les bidouilleurs visuels. A titre d'exemple, voici des mappings féériques de Digital Slaves, des performances de toute beauté par le label visuel AntiVJ, des objets insolites réalisés par un collectif d'architectes : EXYZT. Cette pratique artistique émergente peut donner lieu à de nouveaux ateliers au sein des EPN.

Ressources

Pour vous faire une idée, je vous recommande d'aller jeter aux vidéos du festival Vision'R organisé par les Réseaux de la Création. Vous y trouverez un montage de démo par année, de quoi vous donner envie de participer aux ateliers de Laurent.

Pour échanger, partager, visionner et diffuser de l'image mixée en temps réel : le réseau des VJ.

Pour vous tenir informés et échanger des infos sur les initiatives au service du VJing et des images live, vous pouvez également vous inscrire sur la liste VJ collaborative des Réseaux de la Création et sur la page Facebook.

 

Tags : VJing