C'est à Gêne en Italie que seront décernés le 30 octobre prochain les premiers «
European Serious Games Awards ». Ils vont récompenser les meilleurs jeux vidéo pour l'apprentissage créés en Europe. Essentiellement à vocation informative et éducative, les jeux sérieux sont très appréciés en matière de formation et les applications se multiplient que ce soit dans les entreprises ou l'enseignement, le secteur de l'information et de la communication, le domaine de la santé ou encore celui de la sécurité civile et militaire. Ils sont, selon Yasmine Kasbi, auteure du livre «
Les jeux sérieux, une (R)évolution » et du blog SeriousGame.be, un outil pédagogique des plus pertinents en parfaite cohérence avec les pédagogies actives prônées actuellement. Ils offrent le droit à l'erreur, permettent l'apprentissage basé sur l'échec, l'expérimentation individuelle,...
Peu d'applications EPN
Mais les applications «orientées » EPN ne sont pas pour l'instant légions. Yasmine Kasbi: « Le secteur des jeux sérieux est en plein essor mais on manque encore cruellement d'outils. Parmi les développements existants, on citera le travail en France de l'académie de Créteil, avec une application pédagogique réalisée à partir du jeu «
Droit et EPN » qui a pour but de faire découvrir la notion de droit de la propriété au travers de l'étude spécifique de certains droits : liberté d'expression, droit à l'image, propriété littéraire et artistique, droits d'auteurs dans le cadre de l'utilisation des espaces publics numériques. Je songe encore à l'utilisation de la
Kinect et de la
Wii par certains EPN pour des formations organisées en maison de repos. Vous savez, les seniors sont fréquemment intimidés et frustrés de ne pas savoir manipuler une souris. Et bien il existe un petit jeu qui s'appelle Save The Goldfish où il s'agit de sauver des poissons rouges de la grillade en les relâchant dans un bocal. C'est très efficace pour dépasser sa frustration et apprendre à « domestiquer » la souris. Le jeu sérieux est un excellent support pédagogique. Prenons l'exemple du célèbre jeu World of Warcraft. Avec celui-ci, le joueur se voit proposer une tâche, il n'a pas de pénalité et il n'est pas jugé. C'est très important pour un jeune. Dans le domaine de la santé, il est très courant aux USA de donner un jeu vidéo aux enfants en salle de pré-opération. On a constaté que c'était nettement moins stressant pour lui que la présence de sa mère. »
Phase de sensibilisation
Existe-t-il des développements « locaux » à destination des animateurs multimédias ? « Nous avons déposé un projet d'initiation aux TIC avec Belle Productions mais il arrivé en deuxième position. Sinon, il existe une très grande variété de jeux en ligne qu'on peut décliner en fonction des publics. » Et pas de
projets communs, à l'image d'un OpenEPN par exemple ? « Ce serait une bonne idée, d'autant qu'il existe pas mal d'outils auteur qui pourraient nous aider à le réaliser mais cela demande beaucoup de temps et de coordination et les animateurs sont déjà relativement débordés. Reste que je constate une demande importante de conférences sur le sujet : je dirais qu'on se trouve aujourd'hui dans une phase de sensibilisation aux bienfaits de l'utilisation des serious games, qui ont encore trop souvent mauvaise réputation. »