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Le 31 mai dernier la consultation en ligne appelant les citoyens à proposer les mesures les plus appropriées pour lutter contre les fake news s’est terminée. Le site proposait aux internautes de voter pour 8 propositions officielles tout en permettant d'en poster de nouvelles (2 maximum par utilisateurs). En mois, le site Stopfakenews.be a ainsi récolté 55 propositions citoyennes qui feront l’objet d’un rapport attendu fin de ce mois juin. En parallèle, le Ministre De Croo a convoqué un groupe d'experts appelés à formuler des recommandations politiques doublées de propositions concrètes visant à mettre en place en Belgique un "laboratoire" destinés à lutter contre les fake news et la désinformation.
Sur la table des questions telles que: "Comment, en 2018, les citoyens peuvent-ils distinguer les sources d'information fiables et moins fiables en ligne ? Comment pourraient-ils avoir accès plus facilement à un contenu plus diversifié sur internet ? Quelles mesures les plateformes doivent-elles prendre pour lutter contre les fake news et la désinformation en ligne? Et quel est le rôle que peuvent jouer les réseaux d'experts et les parties prenantes?
Même processus anti fake news en Europe
Ce faisant, le Ministre choisit un parcours similaire à celui de la Commission qui a réalisé l'année passée une consultation publique sur le sujet, et réuni un groupe d’expert sur base des conclusions desquels la commission a publié le 26 avril dernier une communication sur la lutte contre les fake news et la désinformation. L'exécutif européen avance différentes propositions dont d'ici fin juillet la création d'un code de bonnes pratiques. Ce faisant, elle renvoie la patate chaudes aux plates-formes en ligne qui doivent s'autoréguler afin de garantir la transparence du contenu sponsorisé, en particulier de la publicité à caractère politique.
Plus de transparence sur les algorithmes
Les plates-formes sont également invitées à plus de transparence en ce qui concernent le fonctionnement de leurs algorithmes et de leur modèle publicitaire en ligne. La Commission leur demande de prendre des mesures pour repérer et fermer les faux comptes et s'attaquer au problème des robots informatiques. Si les progrès réalisés ne sont pas satisfaisants, la commission n'exclut pas de prendre des mesures de nature réglementaire. " Nous voulons que d'ici juillet, ils s'accordent sur un code de bonnes pratiques pour lutter contre la désinformation", a déclaré Mariya Gabriel, la Commissaire européenne au numérique, les exhortant devenir des acteurs responsables. " Nous allons attendre des résultats visibles et mesurables en octobre et ensuite nous nous réservons le droit de décider en décembre de l'opportunité d'avoir des mesures supplémentaires"
Semaine européenne de l'éducation aux médias
La commission préconise encore la création d'un réseau européen indépendant de vérificateurs de faits, qui aurait pour mission d'établir des méthodes de travail communes, d'échanger les meilleures pratiques et de parvenir à la couverture géographique la plus large possible de l'UE en matière de corrections factuelles. Elle compte prendre une série d'actions visant à encourager un journalisme de qualité et à promouvoir l'éducation aux médias notamment par l'organisation d'une semaine européenne de l'éducation aux médias
Ne pas légiférer
Au niveau belge, sur le site Stopfakenews.be, la proposition officielle qui a connu le plus de votes est "Il ne faut rien faire. L'internet doit rester libre et ouvert (avec 67 votes). Elle rentre en écho avec la proposition citoyenne numéro 1, celle postée par Vincent Flibustier: "Eduquer à l'esprit critique au lieu de censurer les contenus" Un voeu partagé par Patrick Verniers, Président du CSEM (Conseil Supérieur de l'Education aux Médias) dans une carte blanche publiée à l'occasion dans la Libre: "Il y a 2 risques à tenter de légiférer en la matière. Le premier est lié aux valeurs fondamentales de nos démocraties: la liberté de la presse et la liberté d'expression. Légiférer risque en effet d'introduire des intermédiaires et des filtres, voire de nouvelles formes de censure, entre le citoyen et les journalistes ou entre les citoyens eux mêmes. Le doit d'informer et de s'informer librement doivent être préservés. Un deuxième risque est celui de l’ inefficacité de mesure visant à contrôler les médias d'information ou la diffusion de l'information sur les réseaux sociaux. Comment imaginer que des législations nationales puissent réellement atteindre leurs objectifs, sans entraver les libertés fondamentales, dans un système médiatique qui dépasse largement le périmètre des nations et des institutions ?"
Tags : éducation aux médias
Une thématique passionnante aux mille facettes. C’est ainsi que Périne Brotcorne parle du rapport entre la démocratie et le Web. Pour la chercheuse senior à la Chaire Travail-Université de l’UCL, la compréhension du fonctionnement des algorithmes est un enjeu démocratique majeur car ceux-ci façonnent une vision du monde, des formes d’organisation de la société et de l’espace public particulières.
Si l'affaire Cambridge Analytica a fait scandale, ce n'est pas uniquement en raison du siphonnage des données personnelles de dizaines de millions d'internautes. C'est aussi parce que la volonté de la société britannique de data marketing était de les utiliser à des fins de prédictions comportementales. L’objectif: orienter le vote de certains internautes ayant le profil de données ad hoc en faveur de Donald Trump, quitte à guider leur choix par du contenu inventé de toute pièce. Mais est-ce que ce principe de prédication par les traces est vraiment inédit?
Ouvrir la boîte noire
Périne Brotcorne: "Pas du tout: c’est l’un des moteurs du fonctionnement actuel des grandes entreprises comme Facebook, Google ou Amazon. C’est pour cela qu’il faut ouvrir la boîte noire des algorithmes, il faut en comprendre le fonctionnement car nous sommes face à un réel enjeu démocratique. Ces deux dernières années années, on a assisté à l'émergence de 2 dynamiques majeures dans le chiffrage de la société : la collecte massive des données et leur traitement par des algorithmes. Les instructions mathématiques que l'on donne aux ordinateurs sont à la base de nombreuses décisions qui nous concernent au quotidien, et dont on n'est pas toujours conscient. Il ne faut pas croire que ces calculs sont neutres et objectifs. Derrière ces données, il y a un système de valeur, des normes bien précises. Les algorithmes sont porteurs des valeurs de leur concepteur et de leur vision du monde. En levant le voile sur leur fonctionnement, nous allons capturer leur vision du monde et prendre conscience des choix politiques qui se cachent derrière les formules"
Nous sommes résumés à notre comportement
"Avec les algorithmes de prédiction comportementale, le futur de l'internaute est prédit par le passé des internautes qui lui ressemblent. L’algorithme calcule le profil d’un utilisateur à partir des traces de ses activités et apprend en comparant son profil à ceux d’autres internautes qui ont effectués les mêmes actions que lui. Puis il va tenter de prédire et d’induire de nouvelles actions. C'est ainsi qu'Amazon va pouvoir nous proposer un produit que nous n’avons pas encore acheté parce que des internautes qui ont un profil similaire, eux, l’ont acheté. Pour la chercheuse, cela pose des enjeux en matière d'égalité sociale. "Nous devons faire face à un comportementalisme radical dans lequel l’individu est ramené, résumé à ses seuls comportements. A côté des questions éthiques qui tournent autour de la préservation de la vie privée, de la protection des données personnelles, la prédiction comportementale par les algorithmes disqualifie le jugement des internautes au bénéfice de leur conduite, de leur comportement réel ou implicite. Le jugement de l'individu disparaît derrière son comportement.
L’espace public de plus en plus fragmenté
Les algorithmes produisent également un effet d’enfermement qui pousse à une fragmentation de plus en plus grande de l’espace public. "Ce sont ces fameuses bulles qui automatisent et uniformisent nos pratiques de consommation ou nos opinions. Les internautes sont de moins en moins confrontés à la diversité, à la divergence d'opinions ou de point de vue. Cette division de l'espace public sera d'autant plus dangereuse qu'on n'en aura pas conscience. C'est une fabrique de conformisme où chacun risque de rester bloqué dans sa sphère. Mais alors, quid de l'intentionnalité et du libre arbitre? Quelle est la perspective d'émancipation lorsque les désirs précèdent l'individu. C'est un renversement de perspective, la fabrique d'une société par le bas. "Ce faisant les algorithmes fragilisent le commun et le vivre ensemble. C'est pourquoi il faut à mon sens devenir un internaute entrepreneur de soi. Il faut sortir du moule pour entrer, comme le dit Dominique Cardon, en mode manuel et dérouter les algorithmes"
Tags : citoyenneté - éducation aux médias
C'était le sujet, ce 14 décembre, de la conférence organisée à PointCulture Botanique par MediaAnimation. Professeur à l'UQAM de Montréal, Mélanie Milette se penche depuis une dizaine d'années sur les usages et enjeux citoyens des médias sociaux.
Mc Afee arrêté à cause d'une photo
Mélanie Millette :«Lorsque le 13 novembre 2012, la police se rend sur l'île d'Ambergis Cayes pour y entendre John Mc Afee à propos du meurtre de son voisin, l'homme a déserté. Quelques jours plus tard, le magazine Vice publie une interview du créateur du célèbre logiciel de sécurité où il explique les raisons de sa fuite. L'article est accompagné d'une photo de l'ex-dirigeant américain. L'entretien a eu lieu «quelque part dans le monde». Mais des métadonnées sont attachées à cette image. Elles renvoient à un restaurant situé au Guatémala. McAfee sera arrêté et expulsé vers les Etats Unis. Mélanie Millette: «C'est l'une des illustrations de ce que ces fameuses métadonnées que même des professionnels du numérique ont souvent tendance à négliger peuvent avoir des conséquences très importantes sur nous.»
2,5 quintillons de bytes par jour
Les algorithmes sont constitués par une suite d'opérations mathématiques. Ils ont pour fonction de trier l'information selon certains critères établis par des personnes qui en ont pensé chacune des variables et leur ont attribué un poids. "Ce sont des facilitateurs, des catalysateurs, des assistants de prise de décision dans un monde où le volume d'informations générées est en augmentation exponentielle. On estime que 90 % des donné'es produits sur le net l'ont été dans les deux dernières années. Chaque jour, on produit 2,5 quintillons de bytes. C'est pharamineux!"
Que veut-on faire faire aux algorithmes ?
Leur grammaire est la plupart du temps tenue secrète. Ce sont des boîtes noires, protégées par des brevets de propriété intellectuelle. Mais certains, comme CineMatch, ont été en partie rendus publics. «C'est NetFlix lui même qui l'a rendu populaire en lançant en 2009 un concours auprès des programmeurs. Le but était d'améliorer de 10% l'efficacité de son outil de suggestion et de recommandation de contenus. Pour ce faire, les ingénieurs de NetFlix ont largement documenté leur algorithme. C'est ainsi que l'on sait que, derrière la variable utilisateur, on trouve notamment le genre déclaré de la personne, le code postal, les références de son quartier ou encore le profil idéologique de la personne. Reste que rendre un algorithme public, c'est à dire publier son code source, ne rend pas directement «lisible» les intentions de ceux qui l'ont conçu, tant le nombre de variables est important et les corrélations complexes».
Recommandation numérique
C'est pourquoi il vaut mieux se pencher sur les finalités recherchées par ses concepteurs. Ici, NetFlix s'appuie sur 4 grandes catégories d'algorithmes. «Search» va recenser les recherches de ses abonnés et les films et séries qu'ils ont le plus souvent regardés ensuite. «PVR» va générer un catalogue personnalisé en fonction des habitudes de visionnement. «CineMatch» a pour fonction d'anticiper le nombre d'étoiles qu'un abonné va attribuer à un programme. «ARO» déterminera enfin l'ordre dans lequel les rubriques apparaîtront sur la page d'accueil des abonnés. L'objectif: nourrir le moteur de recommandations du service en ligne de vidéos et anticiper le degré d'intérêt des utilisateurs pour une série ou un film. "C'est en prenant conscience de l'existence et de la logique de tels mécanismes que l'utilisateur, le citoyen, peut récupérer une certaine maîtrise de son environnement numérique."
Sécurisez vos données ! C’est le leitmotiv d’Olivier Bogaert, le Monsieur sécurité de la RTBF, qui a donné une conférence sur le sujet le19 octobre dernier à l’ISIB, en inauguration de la journée AssociaLibre de sensibilisation aux outils libres à destination du monde associatif : "Selon la société Keeper, un peu moins de 2 personnes sur 10 utilisent 123456 comme de mot de passe, le deuxième étant 123456789, suivi de qwerty. Je pourrais également vous parler de la question secrète demandée pour changer un mot de passe. Savez-vous qu’en Fédération Wallonie Bruxelles, 93% des jeunes de 12 à 15 ans choisissent leur plat préféré comme question. Et 56% sélectionnent la pizza comme réponse ! Pour le Commissaire à la Computer Crime Unit, il faut commencer par une règle de base: "Si vous considérez qu’une information doit rester privée, il ne faut pas la poster sur Internet. Les photos que vous postez sur Facebook vous appartiennent toujours, mais vous venez de décider de les diffuser".
On est bien arrivé, les enfants sont dans la piscine...
Pour Olivier Bogaert, il est primordial de prendre conscience de l’utilisation qu’on peut faire des informations que l’on diffuse sans trop réfléchir sur les réseaux sociaux. "Un des classiques du genre en terme de cambriolage, c’est la publication sur son mur des photos du lieu de vacances où l’on vient d’arriver; du genre : on est bien arrivé, les enfants s ont dans la piscine. C’est le feu vert pour des personnes mal intentionnées, qui n’auront parfois pas très difficile à localiser votre résidence inoccupée, via le 1307 ou en likant la page du village ou du quartier que vous suivez. Google Street View fera le reste. On a même eu un cas où un voleur avait suffisamment récolté d’informations à propos des habitants qu’il avait frappé chez le voisin, et demandé la clé en arguant qu’il était un ami de la famille à qui on avait demandé de rendre un service."
Réseau d’échange d’image sécurisé
La publication de photos doit également se faire de façon réfléchie. Olivier Bogaert: "De nombreux parents et grands parents publient des photos de leurs enfants sans se méfier. Celles-ci peuvent être partagées par d’autres, et repérées par les algorithmes de reconnaissance faciale des moteurs de recherche qui vont créer des albums en ligne sans que l’enfant n’en soit conscient. C’est le droit à l’image qui sort du contrôle de votre progéniture. Or des réseaux dédicacés et sécurisés existent. Avec Famicity, un réseau social pensé tout spécialement pour les familles, vous maîtrisez vos données et vous choisissez qui peut avoir accès à vos photos."
Fouiller les archives Facebook avec Stalkscan
En novembre de l’année passée, l’ASBL ReForm et l’Université libre de Bruxelles ont interrogé 1589 jeunes issus de 37 établissements scolaires du secondaire en Fédération Wallonie Bruxelles. Les chercheurs leur ont demandé quelle application ils utilisaient en premier au lever. Il faut savoir que plus de 6 jeunes sur 10 consultent leur smartphone dans les 15 premières minutes qui suit leur réveil. Facebook est l’application ouverte en premier par un tiers des jeunes. 2 jeunes sur 3 l’utilisent en 1er, deuxième ou troisième lieu. "Comme de nombreux internautes adultes, ils ne sont pas toujours conscients des informations qu’ils rendent publiques. Je conseille d’utiliser Stalkscan, un petit outil mis en ligne par Inti De Ceukelaire. Stalkscan.com utilise la fonction Graph Search de Facebook pour fouiller de façon très précise et structurée dans les archives du réseau social. Il suffit de copier-coller l’url d’un profil sur le site pour avoir accès aux contenus de son compte. Ce logiciel permet de montrer aux membres de Facebook qu’ils partagent publiquement sans le savoir des informations qu'ils considèrent comme privées ou confidentielles. Vous pourrez alors décider, dans les paramètres de confidentialité, de limiter l’audience de vos publications ou encore empêcher que les moteurs de recherche en dehors de Facebook affichent votre profil. Vos pouvez aussi demander à Facebook de vous avertir à chaque fois que quelqu’un poste une publication dans laquelle vous êtes identifié."
Tags : vie-privée - éducation aux médias
Le 19 avril dernier, dans le cadre du cycle « Pour un numérique humain et critique » Dominique Cardon, sociologue au Laboratoire des usages d’Orange Labs et professeur associé à l’université de Marne-la-Vallée, était l'invité de Point Culture pour une conférence basée sur son récent ouvrage : A quoi rêvent les algorithmes ?
Ils sélectionnent et trient l'information pour nous, nous suggèrent de nouveaux amis, nous recommandent certains achats, surveillent notre santé et vont bientôt conduire nos voitures. Ils isolent des cibles humaines que les drones américains vont abattre et listent des profils à risque dans le cadre de la lutte anti-terrorisme. Ils, ce sont les algorithmes, omniprésents dans le monde virtuel du Web et dans le monde réel des objets connectés. Ces programmes qui nous guident et nous suivent pas à pas ont des fonctions bien précises. Pour plus de confort et plus de maîtrise de nos comportements. Dominique Cardon s'essaie à une classification de leurs «fonctions».
Quatre familles d'algorithmes
Il existe selon le sociologue quatre familles d'algorithmes dont le rôle est de séquencer et d'agencer les énormes flux d'informations que véhiculent le réseau Internet et bientôt les objets connectés. La première technique de calcul organise la popularité des sites et des contenus en fonction du nombre de clics et de vues. C'est ce qu'on appelle l'effet boule de neige : l'audience nourrit l'audience et façonne des contenus dont la valeur ne tient qu'au nombre. Au risque, remarque Dominique Cardon, de privilégier de façon écrasante «les choix conformistes, consensuels et populaires.» Le désagrément n'est pas nouveau mais en même temps, il est à la base du succès du moteur de recherche de Google qui livre les résultats qui satisfont le plus grand nombre. Une ombre au tableau tout de même : cette popularité de masse peut être fabriquée artificiellement par des robots cliqueurs ou de faux avis d'internautes rémunérés pour augmenter le nombre de clics ou d'avis. De mauvaises langues évoquent encore un possible manque d'objectivité de Google lorsque ces recherches s'effectuent sur un terrain sensible pour son modèle économique.
Mesure méritocratique
La deuxième famille d'algorithmes opère une hiérarchisation de l'autorité des sites via les liens hypertextes qu'ils s'échangent. C'est la désormais célèbre technique PageRank de Google qui mesure l'influence sociale des sites. Cardon l'appelle la mesure méritocratique où le nombre de liens (vus comme autant de reconnaissances) qu'un site reçoit des autres remplace le nombre de clics. Ici, l'information la plus visible n'est pas celle qui est la plus consultée, mais celle que les utilisateurs ont privilégié en lui adressant le maximum de liens.
Réputation numérique
Avec l'e-réputation, on touche au «qualitatif émotionnel » : le nombre de «J'aime», de partages, d'amis sur Facebook et de suiveurs sur Twitter. Cette troisième technique de calcul se base sur la réputation numérique d'une information. Vont l'alimenter les internautes qui obtiendront le meilleur score, c'est l'explication à la course effrénée aux vidéos, photos et publications qui font le buzz, c'est le concours du titre le plus racoleur et du Tweet le plus ravageur.
Machine learning
La dernière «variété» d'algorithme pointée par Cardon a pour but d'enregistrer (de la façon la plus discrète possible), les traces que vous et moi laissons sur le net. Ce qu'on appelle le machine learning, autrement dit la prédiction de la façon dont vous allez vous comporter formulée sur base de l'analyse de vos agissements antérieurs. But de l'exercice : vous suggérer des recommandations de choix, le plus souvent d'achat mais cela vaut également pour des amis, sur des plates-formes comme Amazon, Netflix, E-bay, AppleStore ou Facebook.
Tags : éducation aux médias - culture numérique
A Tubize, les participants à l'atelier les histoires digitales ont choisi de parler de leur commune où «Les choses se font et se défont». A Nivelles, à l'été dernier, l'atelier réalisé à l'occasion de l'événement «Les mondes» de Nivelles a rassemblé dans l'EPN de la bibliothèque des personnes originaires des 4 continents. Le 17 décembre dernier, les histoires digitales créées au Collectif des femmes à LLN ont fait l'objet d'une projection, «des histoires sensibles qui interpellent par leur force, leur authenticité, leur manière de rendre compte de réalités parfois difficiles en y glissant une bouffée d'optimisme.» Dernier atelier en date: à l'EPN d'Opprebais, sept histoires ont été concoctées, qu'on pourra partager lors du festival Vivre Debout du 11 au 13 mars au Centre Culturel de Perwez.
Laurence Delperdance, Secrétaire fédérale des Equipes Populaires du Brabant Wallon: «Tout est parti des histoires digitales créées par des éducateurs engagés dans des projets d'école en alternance dans les communautés Maya au Guatemala. Avec l'asbl Commundos, nous nous sommes lancés dans une nouvelle «équipée». Aujourd'hui, ce sont des histoires belges qui germent au fil de différents ateliers. L'objectif: associer images, commentaires et fonds musical pour composer une courte histoire qui donne à penser...à celui qui se penche sur un moment de son parcours, mais aussi à celui qui a découvert cette tranche de vie. Lors de l'atelier de Nivelles, il fut question de burn out, de la situation des femmes élevant seules leur enfant, de discrimination en matière d'accès au logement»
Accéder à une citoyenneté active
La méthode, si elle n'est pas neuve, plante ses racines dans le quotidien souvent chahuté d'hommes et de femmes, jeunes ou adultes, qui ont comme dénominateur commun d'être mis dans un étau de réalités mondialisées qui, tout en les dépassant, n'en n'ont pas moins un impact sur leur vie. Mieux comprendre ces enjeux, pour leur apporter l'éclairage du vécu à travers les histoires digitales, c'est à la fois une démarche citoyenne mais aussi un acte de résistance. En invitant les participants à se pencher sur un moment significatif de leur histoire puis à la partager avec d'autres, il s'agit aussi de permettre d'accéder à une citoyenneté active: cela en renforçant leur capacité à raconter, questionner , analyser, débattre, défendre.
Mieux comprendre
Laurence Delperdange : «Chaque participant choisit tout d'abord un thème important pour lui. S'ensuit une phase d'apprentissage de l’outil informatique, la recherche d'images et d'extraits sonores. A partir d'un logiciel simple et gratuit de montage vidéo, les stagiaires découvrent comment construire un scénario et composer les commentaires qui accompagneront les photos et les dessins. Chaque histoire va permettre de mieux comprendre une situation de la vie quotidienne, de la vie sociale. Par exemple, la recherche d’un logement, d’un emploi, la débrouillardise au quotidien… » Parmi les perspectives du projet, la création d'une plate-forme compilant l'ensemble des productions et l'organisation d'un festival.
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