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Belgique, Mode d'Emploi : une carte libre des ressources solidaires

Au départ, le projet s’appelait «Bruxelles, Mode d’Emploi». L’idée : regrouper sur une carte écrite en logiciel libre un maximum de ressources locales partagées, mettre les acteurs en réseau et éclairer leurs actions. Vu le succès de l’outil, ses concepteurs ont décidé d’en étendre l’utilisation à d’autres localités de Belgique. La carte interactive des ressources solidaires «Belgique Mode d’Emploi était née». Elle a été imaginée par Dewey, une ASBL qui soutient à Bruxelles des initiatives de presse locale (Dazibao à Saint Gilles, What For à Watermael-Boitsfort et Ezelstad à Schaerbeeck) et se spécialise dans le développement d’outils cartographiques.

Et les EPN ?

Pour financer le projet, Dewey a fait appel au Crowfounding et récolté 5400 €. 4000 € ont servi à rémunérer l’équipe du HackerSpace de l’ULB, qui au départ s’était lancée sur base volontaire. En 9 journées de développement environ, Sacha Cochinsky, Nikita Marchant, Mathieu Simonson, Victor Wiard et Emilie Windels ont développé une carte inventaire des bons tuyaux en région bruxelloise, en regroupant les ressources en catégories : lieux d’apprentissage, de culture, d’entraide, de récupération, de réparation. L’argent restant a été utilisé pour la communication et l’organisation de cartoparties pour enrichir une carte qui couvre aujourd’hui l’ensemble du territoire belge. Parmi les améliorations à envisager, l’intégration dans la structure du site d’une catégorie propre liée aux Espaces Publics Numériques, d’autant plus qu’ils sont cités comme lieux de référence pour l’organisation de carto-ballades.

Intégration dans OpenStreetMap

«BME a été développé par des programmeurs désireux de défendre le logiciel libre et le faire dans un but associatif. Nous avons créé une première version de la carte en mai 2015 et une deuxième en novembre 2015. Ensuite – au terme de notre collecte de fonds du printemps 2016 – nous avons pu développer avec la Société Coopérative Champs Libres une troisième version, plus collaborative, qui a été mise en ligne en septembre de l’année passée.» En avril dernier, nous avons mis en place une nouvelle «feuille de route», un nouveau Wiki et nous sommes répartis en trois groupes de travail : «charte & wiki», «accessibilité» et «intégration OSM » : nous voulons en effet que la carte puisse évoluer et vivre sa propre vie grâce à la communauté OpenStreetMap».

Mettre en valeur les biens communs

Dans l’esprit du logiciel libre, la création de l’outil repose sur des structures ouvertes, de partage et de mise en réseau des données : «Belgique Mode d’Emploi participe à mettre en valeur les biens communs et les ressources partagées . C’est la protection de ces ressources qui nous permet de résister aux forces qui peuvent parfois nous désolidariser, nous diviser, nous isoler les uns les autres. C’est la protection et le développement de ces ressources communes (en matière d’habitat, d’alimentation ou de santé) qui nous permet dès aujourd’hui de créer ensemble un monde plus ouvert, plus raisonnable, plus solitaire.» Un monde que la carte rend un peu plus visible...

Tags : carto-ballade

OpenStreetMap : Revisiter son territoire avec la carto-partie

osmC'est l'une des applications en vogue du moment. Elle permet de s'approprier de façon collective une rue, un quartier, une commune en jouant sur le cocktail nature et TIC. C'est la carto-partie où comment valoriser son territoire avec les outils numériques. Nathalie Caclard et Louis-Julien de la Bouëre en ont animé une le mois passé dans l'espace Technofutur, à destination des animateurs multimédias et du secteur associatif. La formation se déroule sur une journée. Nathalie Caclard : « Nous débutons par une prise en main d'OpenStreetMap. OSM est un projet collaboratif créé en 2004 dans le but de créer une carte libre du monde. Les citoyens peuvent ainsi cartographier une zone, un espace précis et le documenter par des photos géolocalisées, des annotations et des enregistrements GPS. Sur le plan technique, on va aussi découvrir comme récupérer les points GPS et les photos prises par le smartphone pour les injecter dans la base de données cartographique. Pour les participants qui n'ont pas ce type d'appareil, on va travailler à partir de plans papier vierges imprimés sur lesquels on notera les informations au fur et à mesure de la ballade. »

Carto-ballade
« Une fois la partie technique terminée, les participants se sont scindés en 4 sous-groupes pour une pêche aux données qui permet de découvrir d'une autre façon le paysage urbain. La collecte terminée, nous avons réintégré les locaux de Technofutur pour encoder toutes les informations dans la base de données OSM et échanger sur les possibilités et les suites à donner à cette très chouette expérience. » La carto-ballade a ouvert l'appétit à plus d'un participant. « Attention au virus, une fois que l'on est mordu, on a tendance à tout vouloir rentrer dans OpenStreetMap. On veut en faire profiter tout le monde, mettre en évidence un monument, un arbre, un lieu remarquable. Il s'agit vraiment d'une expérience de formation rafraîchissante, qui permet de sortir des murs pour aller à la découverte de l'histoire d'un lieu. »

Trait d'union entre le numérique, le citoyen et le territoire
Nathalie Caclard : « C'est un beau trait d'union entre les outils numériques, le territoire et le citoyen. Il y a pas mal de déclinaisons possibles pour les EPN qui vont pouvoir multiplier les propositions et les thématiques de carto-ballade en fonction des publics. On peut imaginer aller plus loin avec des outils de visualisation qui permettent aux citoyens d'évoquer des anecdotes, de se raconter. La collecte de données peut se traduire sous différentes formes, des photos mais aussi de petites capsules sonores ou vidéo. Mais on peut tout simplement échanger autour de l'histoire d'un quartier ou d'une rue, se promener ensemble autour d'un projet de découverte et de repérage pour se retrouver ensuite dans un lieu d'accès public au numérique pour enrichir la carte OpenStreetMap. »

De nouvelles formes d'animation
« La carto-partie permet aussi d'imaginer de nouveaux partenariats -avec l'office du tourisme ou les services du patrimoine par exemple- et de nouvelles animations autour d'événements comme une fête de quartier ou un parcours d'artiste. La limite est l'imagination »

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