C'est la question sur laquelle s'est penché le Service veille, analyse et prospective du Forem qui a réuni pour l'occasion une brochette d'experts issus des structures Technofutur TIC, Media Animation, SP Wallonie, IMAL, Uliège, EPN de Huy et Gilly, COF, CESEP, ADN, Tictactoe et du Forem. Pour eux, les activités d'accompagnement personnalisés et le développement de partenariats (locaux) et/ou d'un réseau de pairs sont appelés à prendre de plus en plus d'importance.
Un public de plus en plus précarisé
La professionnalisation aussi, qui passe par l'acquisition et la reconnaissance des compétences. L'une des voies de cette reconnaissance pourrait être le référentiel européen DigComp (pour les citoyens) et DigComEdu (pour les enseignants et les formateurs). Le financement de cette professionalisation, et plus largement de la médiation numérique, reste au coeur de la question de l'avenir des EPN. Or tout porte à croire que le financement structurel tant attendu n'est toujours pas à l'ordre du jour des différents niveaux de pouvoirs encadrant leur dispositif. C'est encore et toujours la logique des appels à projets ponctuels qui semble devoir prévaloir, face à un public de plus en plus précarisé socio-économiquement. Avec la rapidité et la diversité de l'évolution technologique, ce sont les deux facteurs qui auront le plus d'impact sur l'évolution du métier de médiateur numérique. '
Développer des compétences en écoute et accueil
Côté public, cela signifie pouvoir développer des approches multiculturelles, notamment pour l'accueil de primo arrivants, ou encore travailler avec des publics ayant des difficultés pour lire et écrire. Tout le volet communication (non violente) et gestion des émotions deviendra lui aussi de plus en plus important. Cela implique enfin de pouvoir aiguiller les personnes vers les bonnes personnes ressources et les réseaux spécialisé en matière d'assistance sociale, économique et juridique.
Education critique aux médias
La rapidité et la diversité de l'évolution des technologies numériques influenceront égalementl e métier de médiateur numérique. Big data, intelligence articificielles et objets connectés vont très rapidement impacter la vie des personnes: vie privée, sécurité, santé,… Permettre au public d'évoluer dans ce contexte indédit en développant sa maturité numérique constitue l'enjeu majeur de la médiation. Le travail d'accompagnement du médiateur s'en trouvera fortement influencé. Il devra notamment maîtriser les techniques de coaching et d'éducation aux médias. Enfin le médiateur devra développer son expertise grâce à une veille, tout en observant une neutralité dans les choix technologiques. Entre évolution technologique et sociétale, le développement des Smart Cities et autres territoires connectés constitue également un facteur d'influence du métier de médiateur numérique. Les espaces de médiation numérique deviendraient alors des relais locaux dont le rôle consistera à permettre l'appropriation des services de la Smart City par la population. Ici, l'enjeu est de confirmer le rôle central des EPN en matière de citoyenneté numérique.
Accueillir, accompagner et animer
C'est en 2011 que le Centre de compétences Technofutur TIC a développé un référentiel métier. Il s'articulait sur 3 piliers d'activités: l'animation multimédia comme telle ; les activités d'accompagnement à connotation sociale ou culturelle et les activités liées à la maîtrise technologique. Au coeur du métier donc, la capacité à concevoir et mettre en œuvre des animations multimédia et la nécessité d'entretenir et d'actualiser ses compétences. Plus globalement, il s'agissait aussi d'assurer la gestion et la communication de et autour du projet de l'EPN et d'assurer la maintenance technique du lieu, Il s'agissait enfin de contribuer à l'animation locale du territoire. C'est le même type d'articulation qui a été retenu par les experts qui ont eux aussi identifié 3 pôles d'activités: l'animation de groupe, dont des animations à vocation formative; l'accompagnement de projets individuels et la maîtrise des technologies numériques. Le référentiel retenu s'articule autour de 7 activités. Celle liée à l'ouverture et à l'accueil des publics; l'accompagnement, en ce compris les différentes étapes nécessaires à la mise en place d'une animation de groupe comme l'analyse de la demande et des besoins, la conception d'un programme, la conception des scénarios d'animation, organisation et la conduite des activités d'animation et l'évaluation. Il s'agit encore et toujours de gérer le fonctionnement des lieux, de développer son professionnalisme et son expertise, d'assurer la communication externe des projets et de s'impliquer et de développer l'éco-système local.
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